Le casse-tête algérien
Comme dans l'un des plus anciens paradoxes, celui de l'œuf et de la poule, qu'est-ce qui est apparu en premier ?
Le paradoxe du gruyère est un autre casse-tête parce que, plus il y a de gruyère, plus il y a de trous et plus il y a de trous, moins il y a de gruyère, donc, plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère. En Algérie c’est pareil, plus il y a d’abondance, moins il y en a. La raison est toute simple, les Algériens ne créent pas de richesse, mais tout le monde veut en avoir. Non, ce n’est ni un butin de guerre qu’ils veulent partager, ni un tribut qu’ils imposent aux autres, c’est la géologie qui la leur donne. Les plus rusés, ceux qui avaient su se mettre par la force des choses, près de la fontaine de la roche-magasin, ont pu la siphonner pour eux tous seuls. Même les petits filets du précieux liquide, que ceux du bas ont capté, ils leur retournent. Aujourd’hui, les puits ont tari et l’huile de roche n’as plus sa cote d’hier. Ironie du sort ! Alors, ils puisent dans le trésor de la famille pour continuer à fuir la réalité.
Certains peuples font des efforts inimaginables pour créer des richesses, seulement avec leurs bras et des idées toutes simples. Ce n’est pas par hasard que la Chine soit devenue une très grande puissance économique mondiale, elle avait utilisé, d’abord la force de travail de tout un peuple, pauvre et démuni, mais déterminé à prendre son destin en main et a orienter sa destinée et conquérir le monde. En quelques décennies seulement, la Chine est passée de la production de piètres copies manufacturées, à la technologie de pointe, à la nanotechnologie, au numérique, aux machines outils et à la conquête spatiale. Son développement l’a fait évoluer en locomotive de l’économie mondiale, elle est en expansion stratégique pour être près des matières premières, elle loue les terres fertiles du continent africain pour assurer sa sécurité alimentaire, elle se tourne vers son immense marché local pour poursuivre sa croissance et améliorer le niveau de vie de sa paysannerie.
Le Vietnam est un autre pays émergeant qui se développe grâce à l’économie du microcrédit. Sorti complètement détruit, de l’une des plus atroces guerres d’indépendance des temps modernes, ce pays se positionne dans l’économie internationale et devient alimentairement autosuffisant. Dans la mentalité vietnamienne, c’est une honte et un déshonneur de ne pas rembourser un crédit, ce qui renforce leur caractère créatif et leur motivation d’entreprendre et de réussir dans les affaires.
L’œuf ou la poule, qui est venu en premier ? En Algérie on a essayé les deux possibilités sans résultat escompté. D’abord, dans les années 70 certains adeptes du socialisme scientifique ont expérimenté le concept de l’industrie industrialisante. Le pays était devenu un vaste laboratoire d’expérimentation où des centaines de mégastructures industrielles ont été achetés, clé en main du bloc socialiste comme du bloc occidental, sans distinction avec ce que cela pouvait engendrer comme conséquence de l’endettement contracté auprès des États et des organismes financiers internationaux. Le déphasage entre l’esprit paysan des Algériens et la réalité industrielle de cette époque n’a pas été favorable. Aujourd’hui, on achète les œufs et les couveuses pour élever des poussins qui deviendront des poules et qui donneront ensuite des œufs, pour ne plus en acheter plus tard. Pourquoi pas, Il n’est pas bête, l’animal ! La conjoncture est propice, le ciel est beau, le matelas est bourré de bas de laine en billets verts. Alors fonçons tout droit et faisons comme les Vietnamiens, mais en grand et avec la folie des grandeurs. Ouvrons les lignes de crédit aux petits aux grands et aux colosses à chacun sa ration, le rabiot en prime.
L’ANSEJ pour les nains, l’import à tout va pour les musclés et les paradis fiscaux pour les gladiateurs. Seulement, tout ce petit monde ne pense qu’à se servir pour se positionner le plus haut possible sur la pyramide écologique. Personne ne projette à créer de la richesse, et rembourser sa dette. Ils ne veulent pas essayer d’utiliser leurs mitochondries dans le fonctionnement de leurs neurones ni dans leurs fibres musculaires. Partisans du moindre effort, ils ne s’en donnent même pas la peine de le faire. Mais savent-ils le faire ? Sûrement pas ! Parce qu’on n’a jamais voulu capitaliser l’intelligence dans ce pays. L’homme n’est pas une valeur sûre, il faut le corrompre, l’abrutir et le jeter dans l’arène au milieu des fauves, pour que le spectacle cyclique, continue jusqu’à ce qu’il n’y aura plus rien pour le faire tourner. A ce moment-là, c’est Mad Max qui interviendra pour ajouter de la confusion au désordre. Une fatalité ? Oui ! C’est le propre des malheureux peuples soumis à l’ignorance moribonde et destructrice.
Ahmed Farrah
Commentaires (0) | Réagir ?