Une chape de plomb sur l’ENTV
En fait, qui regarde le journal télévisé de 20h00 sur les 3 en 1 de l’ENTV ?
Il semble qu’on ne se bouscule pas pour le faire. Le public lui tourne le dos, il est ailleurs sous d’autres cieux pour mieux s’informer. Son audimat est aussi siphonné par les nouvelles chaines privées récemment apparues, elles lui ravissent le podium, malgré qu’elles soient encore loin des normes professionnelles pratiquées dans le domaine de la production et la diffusion audiovisuelle. Ces chaînes sont plus marquées par l’amateurisme qui reflète leur médiocrité à tout va. Leurs grilles de programme, sont souvent pauvres et accrocheuses d’un public sensible à leur "stratégie". Pour plaire et ratisser de tout bord et à tous les râteliers, elles font l’apologie de l’insensé et de l’irrationnel en titillant les sentiments des naïfs et des crédules écervelés.
Le champ audiovisuel algérien demeure, l’un des plus sinistrés dans son aire d’appartenance linguistique et culturelle, pourtant il fut un temps où il émergeait de la sinistrose qu’a connue la quasi-totalité des pays arabes. L’éphémère période où l’Entv faisait rêver les voisins maghrébins semble lointaine et révolue, c’était juste après les événements d’octobre 1988. La pensée unique s’est secouée à la suite de ce séisme débordant d’espoir et de liberté. Le ton libre et juste venait du foisonnement de la presse qui a éclos pendant ce printemps algérien qui s’est fait inviter en automne. Pour beaucoup, ce n’était pas une évidence, il fallait siffler la fin de la récréation. Savaient-ils qu’un autre match interminable celui-là avait déjà commencé clandestinement dans les casemates des maquis ? En ce temps-là, un homme est venu pour mettre de l’ordre dans la maison du 21, Boulevard des Martyrs, Alger, il venait de la presse écrite. M. Abdou Benziane ébranla les esprits qui étaient en place, bouscula les habitudes, créa de nouvelles normes, injecta du sang neuf et institua une méthode de travail qui a fait des résultats remarquables, que beaucoup d'Algériens ont apprécié.
Aujourd’hui, le journal télévisé est d’une monotonie anesthésiante, très sommaire dans son contenu, fourre-tout et d’une médiocrité sans pareil et sans fond professionnel ni dans sa forme, ni dans sa présentation. Il est le lieu de rencontre quotidienne de ministres narcissiques qui insistent et s’acharnent de se faire inviter dans le peu de foyers d’Algériens qui les regardent encore, chaque soir à 20h. Qui veut-on convaincre ? Les sans-toit et sans-travail ! Ceux qui ne sont pas encore des citoyens et qui vivent l’injustice et le mépris des super-citoyens ? Ridicule! Pourquoi ne voit-on pas dans les reportages des télévisions françaises ou britanniques ou allemandes le déferlement de ministres qui ne font seulement, que leur travail ? Eux ne travaillent-ils pas ?
Les présentateurs emmaillotés dans leurs costumes ringards sur fond de décor d’une naïveté de mauvais goût, ânonnent des textes interminables qui durent parfois le temps d’un journal de France 2, véritable sédatif pour insomniaque en mal de sommeil. Ils vivent dans un temps déjà écoulé, et dans un monde déjà dépassé, ils croient qu’ils détiennent l’exclusivité du vrai et de la vérité, à l’ère du tout digital. Ils oublient que la planète est devenue un village et que les distances se sont raccourcies et que les frontières se sont abolies. Twitter, facebook, youtube, Instagram, skype, viber…, sont les nouveaux modes de communication du monde nouveau, empêcher la circulation de l’information ridiculise les censeurs de la pensée. Il n’est plus possible de cacher les rayons de soleil avec un sas troué. Alors Messieurs la nouvelle forme moderne de communiquer, c’est de prendre vite les devants et non pas tarder, puis s’obliger de courir après des demi-vérités pour les démentir ou les corriger. Un mensonge répété et repris sur les réseaux sociaux devient inéluctablement une vérité, ce qu’ont compris les terroristes qui mettent leur propagande en ligne avec un professionnalisme qui éclipse les incompétences de beaucoup de pseudo-reporters et de faux journalistes fossoyeurs intéressés à cirer les bottes de leurs mentors pour leur plaire et s’éterniser dans la mangeoire.
Ahmed Farrah
Commentaires (5) | Réagir ?
entmv = tv brejnevienne
Regarder au non le journal télévisé de l' E N T V, les journalistes sont payé pour diffuser des informations imposée par la Rédaction, c'est une corvée comme une autre, du moment qu'ils sont rémunéré, c'est tout ce qui compte.