Le radeau de la méduse
"Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même". Jean de La Fontaine Livre IV - "L'Alouette et ses Petits, avec le Maître d'un champ".
Alors que l’Algérie, notre pays, se trouvant, plus que jamais auparavant, dans l’œil du cyclone, et que les menaces à nos frontières se font violence, que la fitna de Ghardaia s’est installée dans la longueur, avec son lot de morts, de dégâts et de désolations, ne voilà-t-il pas qu’un autre malheur frappe notre peuple dans sa chair, aux confins d'Ain Defla et de la wilaya de Médea,11 de nos jeunes soldats, appelés pour la plupart, de retour d’une opération nocturne, se sont fait massacrés par l’hydre terroriste islamo-wahhabiste. Juste Dieu ! Happés à la vie, alors qu’ils pensaient, tout bonnement et pour la plupart d’entre eux à aller passer l’Aid El fitr en famille. Un repos, d’ailleurs, bien mérité, après avoir traîné leurs godasses par monts et par vaux, durant le Ramadan, mois de la piété et du pardon, à sécuriser le pays et à protéger les biens et les personnes.
Triste sort de ces chouhadas, tombés au champ d’honneur, le silence assourdissant des autorités publiques, et à leur tête notre impotent Président. Pas même un discours à la nation pour la réconforter et présenter les condoléances aux familles des disparus, et saluer leur sacrifice. Comment le ferait-il, aphone qu’il est... Élu pour ne plus parler à son peuple depuis son fameux : "Tab djennena" de Sétif. Le silence est d’or susurre-t-on dans les milieux des pêcheurs en eaux troubles. Allez savoir !!! Et, depuis, de mémoire d’Algériens, jamais la corruption n’a atteint un stade aussi grave, touchant des ministères de souveraineté, "l’on a démocratisé la corruption", disait l’autre jour un colonel de wilaya IV historique à Bouira. Jamais la déliquescence de l’Etat n’a été aussi frappante à l’imagination : "hibet el dawla" n’est plus, jamais l’Assemblée populaire, le sénat n’ont été si remplis de bustes creux et de bateleurs de foire, ayant acquis leurs titres et privilèges par tirelire et "chkara" interposés…
Il est bien vrai, l’Algérie, ce grand pays s’est mû depuis, en un radeau de la méduse, le jour où son septuagénaire a troqué son costume de Président à celui de l’uniforme du Cdt Hugues Duroy de Chaumaray, de sinistre mémoire. Le bateau Algérie vague et chavire aux gré des sautes d’humeur des caudataires du régime, qui ont déjà un pied à terre à Paris, London et Doha, si demain, leurs arrières ne sont plus assurés.
La sortie tonitruante d’Ahmed Ouyahia, leader du RND et néanmoins ministre d’Etat, directeur de cabinet à la présidence de la république, accusant la main étrangère dans les événements de Ghardaia ne dit pas tout, sur les agissements de certains pays "frères" comme l’Arabie Saoudite, le Qatar et d’autres pays du Golfe persique, par Al Jazeera, Iqra télévisions interposées, attisant la haine et appelant aux meurtres de concitoyens, ayant cohabité depuis plus de 14 siècles dans la vallée du M’zab.
En vérité, l’Algérie est en train de payer son impertinence et son refus de faire la guerre par proxy,en dehors de ses frontières. Ses prises de décision souveraines attisent l’animosité de dirigeants de pays ayant été depuis longtemps parqués comme du bétail pour la plus grande commodité de leurs seigneurs et maîtres américano-sionistes.
Ne serait-il pas temps de claquer la porte à cette Ligue arabe, devenue, une toile de fonds, devant laquelle s’agitent de sinistres individus et de pays à-plat-ventristes. Une caisse de résonance de la CIA, de l’Otan et consorts.
Oui ! Nous sommes Maghrébins, nous sommes Amazigh, des hommes libres. La seule chose qu’on a, en commun, c’est l’arabe, d’ailleurs le nôtre est diamétralement opposé au classique. El derdja, un melting-pot de langues, témoin de bien de civilisations et de colonisation de notre pays. Ibn Kheldoun dans sa Muqqadima y fit mention.
Alors de grâce, assumons notre particularité, notre mode de vie, notre façon de penser qui sont bien loin de celles prévalant aux pays du golfe persique et d’ailleurs.
Brahim Ferhat
Commentaires (3) | Réagir ?
Enfin de compte, ce pays paye l'addition des erreurs stratégiques de ses présumés politiques et de la poigné d'individus qui les téléguident !!!
Je vous cite "à leur tête notre impotent Président". Les mots ont leurs sens qui percutent les esprits, au delà des faits, donc, l'adjectif "notre" que vous employez s'agissant du cadavre en fauteuil est fallacieux dans la mesure où celui-ci n'est pas élu par le peuple mais placé par qui vous savez contre la volonté du même peuple.