Passons sur le fait qu’Amar Saadani reconnaît implicitement qu'il a sans doute détourné de l'argent, notre argent, en se permettant un achat de plusieurs millions de dinars. Passons sur le fait que Saadani, l'éternel donneur de leçons sur la préférence nationale, sur le patriotisme, n'a pas confiance ni dans les hôpitaux ni en les médecins algériens.

Passons sur le fait que des algériennes et des algériens n'ont même pas les moyens financiers pour s'accorder une radiographie: mammographie, dépistage de différents cancers.....!

Le scandale, c'est qu'aucune voix de l'Algérie profonde ne s'est prononcée pour dire à ce marchand de nos sentiments : "D'où tiens cet argent ? Pourquoi n'as-tu-pas confiance en nos médecins ? Pourquoi ne te soigne-tu pas, ici, en Algérie, dans ce pays de "El iza oua el Karima" de ce président que tu encenses ? Aucune opposition n'a levé le petit doigt pour dire : "trop, c'est trop"!

Il y a quelques jours, une jeune fille de Batna était décédée suite à une piqûre de scorpion par manque de soins. Hakima, une jeune lycéenne, battante, résistante, était décédée, suite à une tumeur, avant de se savoir admise au BAC, avec un 13 de moyenne.

Voilà qu'Amar Saadani, secrétaire général d'un parti usurpateur de la mémoire collective algérienne, s'achète un appartement à Paris pour soigner sa famille! Tout comme ce président qu'il soutient dépensant des millions dans des hôpitaux parisiens laissant les Algériens mourir dans ces hôpitaux publics qu'il est censé défendre et revaloriser.

Si l'acte d’Amar Saadani est égoïste, inadmissible, criminel en tant que personnalité nationale et soutien du président, le silence de l'opposition et des Algériens est un signe de lâcheté.

Alors, demain, il y aura beaucoup de Saadani qui feront pire.

Achour Boufetta