Burkina: Compaoré, le président déchu, mis en accusation pour haute trahison
Les députés du parlement intérimaire au Burkina Faso ont voté jeudi à Ouagadougou la mise en accusation de l'ex-président Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour haute trahison et attentat à la Constitution, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Burkina Faso est dirigé depuis novembre par des autorités intérimaires, mises en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne et actuellement réfugié en Côte d'Ivoire. La résolution, présentée par 30 députés, a été adoptée en séance plénière du Conseil national de transition par 60 députés sur les 63 votants. Trois députés se sont abstenus.
L'ancien chef de l'Etat est notamment accusé par les députés de s'être entêté à mettre en oeuvre sa volonté de modifier la Constitution en vue de freiner le processus de l'alternance démocratique au Burkina Faso.
Il importe dans ces conditions que M. Blaise Compaoré, ex-chef de l'Etat, ex-Président du (Burkina) Faso, au moment des faits, soit renvoyé devant la Haute cour de justice, pour répondre des faits constitutifs de haute trahison et d'attentat à la Constitution qui lui sont reprochés conformément aux dispositions en vigueur, indique la résolution.
Les députés ont également mis en accusation l'ex-Premier ministre de M. Compaoré, Luc Adolphe Tiao et tout son gouvernement pour coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d'assassinats.
Le régime du président Compaoré a été balayé le 31 octobre par la rue à la suite de sa tentative de modifier la loi fondamentale pour briguer un nouveau quinquennal à la fin de son mandat qui était prévue à l'hiver 2015.
Arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat au cours duquel le capitaine Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè a trouvé la mort, M. Compaoré a exécuté deux septennats à partir de 1992 puis un quinquennat et s'apprêtait à terminer son dernier quinquennat à la tête de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest lorsqu'il a entrepris de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
AFP
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