L’Algérie saigne en raison du 4e mandat de Bouteflika
Quand Abdelaziz Bouteflika a volé son quatrième mandat sans avoir les capacités physiques d’occuper ses fonctions, il a dégoupillé la grenade qui vient d’exploser à Ghardaïa.
L'escalade de la violence à Ghardaia qui se produit depuis plusieurs années et qui a culminé en ce début de juillet a des racines profondes. Cependant, le massacre de la population qui vient de se produire peut être relié directement au problème de gouvernance qu’entraîne la prise du pouvoir par un président incapable d’accomplir ses fonctions. Bien que le travail de médiateurs soit le fondement de la description de tache de tout président, celui de l’Algérie en est physiquement incapable. Il a donc chargé le chef de la 4e région militaire, le général-major Cherif Abderrazak, d’agir après coup. Le lourd bilan humain causé par un conflit de cohabitation entre mozabite et chaambie qui aurait été facilement réglable sans effusion de sang par une médiation présidentielle efficace montre le prix élevé que doit payer l’Algérie pour la corruption qui domine toutes les facettes de l’administration publique.
Avec le seul désir de se remplir les poches, les clans qui ont maintenu Abdelaziz Bouteflika au pouvoir n’ont pas intérêt à jouer les médiateurs entre ces deux communautés. Ils cherchent plutôt actuellement à diviser ces deux groupes distincts sur les plans ethniques, linguistiques et religieux avec l’aide de quelques fanatiques pour mieux contrôler les Mozabites et leur refuser les demandes qu’ils font. Il est donc légitime d’affirmer que les récents affrontements qui ont eu lieu à Ghardaïa sont liés à des intérêts pétroliers et gaziers. Ce massacre est d’ailleurs en cours depuis déjà longtemps. Les Chaambis qui incendient les commerces et les maisons des Mozabites continuent un processus commencé il y a plusieurs décennies et qui mène inévitablement à une épuration ethnique.
Ces terroristes intégristes arabophones armés de kalachnikovs et de fusils de chasse qui attaquent des quartiers mozabites ne sont qu’un autre chapitre d’une longue histoire de monstruosité faite contre la population civile en Algérie. En 2001, trois millions de Kabyles avaient même marché sur Béjaia, Tizi-Ouzou et Bouira à Alger pour dénoncer à la face du monde les assassinats commis dans l'impunité totale en Kabylie. Cette manifestation avait naturellement été réprimée avec la plus grande fermeté par le gouvernement. Il n’est donc pas surprenant que tout l’appareil sécuritaire de la wilaya ait été remis entre les mains du commandant de la 4e région militaire et qu’aucun responsable civil ni militaire n’ait été limogé malgré près de 30 décès dans les récentes exactions.
L'arrestation de militants des droits de l'Homme montre de plus que le gouvernement ne veut pas respecter les droits les plus fondamentaux de sa population dans ce dossier. Quand la police fait irruption dans des mosquées comme celle du quartier Houache à Ghardaia pour arrêter des mozabites pacifistes tels d’ancien militant du FFS comme Kameleddine Fekhar plutôt que de courir après les motard armé jusqu'aux dents, il est facile de voir que le gouvernement a un parti pris pour les assassins. Un homme qui dénonce les massacres est plus dangereux pour lui qu’une armée d’intégristes qui ont tué plus de 20 Mozabites et blessé des dizaines d’autres. Les meurtriers ne sont finalement que des outils qu’utilise le pouvoir pour justifier la nécessité de son maintien. À long terme, ils servent à détruire une communauté qui lutte pour sa survie et à lui voler ses terres. En bas du certificat de décès de chacune des victimes de ce conflit, on peut voir la signature d’Abdelaziz Bouteflika avec celle des extrémistes islamistes.
Comme elle fait l’affaire du gouvernement, la situation tragique des Mozabites ne sera pas résolue par les clans au pouvoir en Algérie et encore moins par le président qui n’en a pas la force. Il faut donc conclure que l’appel adressé à l'ONU par le Dr Kameleddine Fekhar doit être répondu le plus rapidement possible. La communauté internationale doit protéger la communauté mozabite d'un génocide en cours. Les membres de sa diaspora, si elle tient à revoir vivant ceux laissés dernière, se doivent de réagit avec vigueur aux tragiques événements qui ensanglantent la communauté mozabite à Ghardaia. Avec ces meurtres en série et le parti pris du pouvoir pour les assassins, ce n’est plus un problème algérien et la solution doit passer par une implication des Casques Bleus de l’ONU. Ils doivent recréer une stabilité politique et le respect des droits de l’Homme qui n’existent plus en raison de la mainmise de quelques clans sur le pouvoir algérien. Il y a actuellement en Algérie une communauté qui est massacrée sous les yeux du monde.
Michel Gourd
Commentaires (4) | Réagir ?
Ce qui se passe à Ghardaïa, ce n'est pas un conflit entre deux communautés, mais un massacre de Mozabites berbérophones par des intégristes islamistes Chaâmba, arabophones, appuyés par le service de désordre que sont les policiers et les gendarmes.
Il suffit de faire des statistiques pour savoir qui est tué et qui tue.
ou plutôt les soldats pédophiles de FAFA !!!
http://www. mediapart. fr/journal/international/140715/en-centrafrique-les-accusations-contre-larmee-francaise-se-multiplient