Céréales: les prix font une pause après la flambée de juin
Après quelques semaines de flambée, les prix agricoles ont ralenti ou stoppé leur hausse depuis lundi à Chicago, mais ont connu des fortunes diverses, notamment face à des chiffres officiels surtout favorables au maïs et au soja.
Les marchés agricoles américains ont attendu vendredi pour prendre connaissance de l'un des éléments les plus importants de la semaine, avec la publication par le ministère de l'Agriculture (USDA) de son rapport mensuel sur l'état de l'offre et de la demande aux Etats-Unis et dans le monde. Les chiffres de l'USDA sur l'offre américaine ont été particulièrement encourageants pour les cours du soja "car le ministère a fait état d'estimations moins élevées pour les stocks de fins de campagne", c'est-à-dire l'état des réserves attendues au 31 août, a souligné Bill Nelson, de Doane Advisory Services.
L'USDA avait déjà annoncé fin juin des réserves de soja et de maïs nettement inférieures aux attentes dans un rapport trimestriel, qui avait largement contribué à faire flamber les cours, et le marché s'attendait donc à ce que le ministère abaisse ses prévisions de stocks, mais il l'a fait de manière plus importante que prévu.
Selon le gouvernement américain, les stocks de soja n'atteindront que 255 millions de boisseaux en fin de campagne et ceux de maïs 1,779 milliards, alors que le marché s'attendait à ce que soient respectivement annoncés 287 millions et 1,811 milliard, selon la maison de courtage Allendale.
En plus de ces chiffres, qui correspondent à la récolte actuelle, "pour ce qui est de celle à venir, l'USDA a relevé ses estimations sur la demande, qui reste donc très solide pour le soja à travers le monde", a souligné M. Nelson.
Même s'ils se sont orientés en nette hausse après ce rapport, les cours de l'oléagineux terminent la semaine sur une petite baisse hebdomadaire, à l'inverse d'une avancée des prix du maïs, car ils ont auparavant pâti de "la chute des Bourse chinoises", comme l'a noté Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.
Malgré un rebond en fin de semaine, la Bourse de Shanghai a chuté de près d'un tiers depuis le début juin, ce qui fait craindre des effets dans l'économie réelle et des conséquences pour la demande de l'un des principaux consommateurs mondiaux de soja.
A l'inverse du maïs et du soja, les cours du blé n'ont pas trouvé de soutien particulier dans le rapport de l'USDA, et achèvent la semaine sur un repli, après avoir pris quelque 20% lors des quinze jours précédents face au temps trop humide aux Etats-Unis et trop sec en Europe. "Il faut bien se rendre compte que le blé américain reste plus cher que ses concurrents sur le marché mondial", a prévenu M. Strickler.
Sur un plan plus anecdotique, le plancher où s'échangeaient les contrats à terme du Chicago Mercantile Exchange a fermé lundi dernier. "Après 167 ans, on assiste à la fin d'une ère", a noté M. Strickler. "Finie l'époque où la folie des gestes et des cris des investisseurs voulait vraiment dire quelque chose. A l'exception des options, le marché des céréales est désormais informatisé."
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a fini à 4,4500 dollars contre 4,3725 dollars à la fin de la semaine précédente (+1,77%). Le boisseau de blé pour septembre, là encore le plus actif, valait 5,7600 dollars contre 5,9050 dollars précédemment (-2,46%). Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 10,2225 dollars, contre 10,3025 dollars auparavant (-0,78%).
AFP
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