Le spectre du FIS-bis est mis en avant à Ghardaia
Cela fait au moins deux ans qu’on tente vainement de raisonner les indépendantistes kabyles et à travers eux leurs amis Mozabites afin d’éviter le piège de servir d’alibi et de cesser de jouer aux alliés objectifs du pouvoir. Malheureusement leur entêtement et leurs limites politiques ont permet au machiavélisme du pouvoir algérien d’avoir raison d’eux et de surgir au moment voulu pour justifier sa dictature militaire et la présenter pour une énième fois comme alternative à ses propres dérapages.
Choisir une mosquée pour procéder à l’interpellation arbitraire des indépendantistes mozabites n’est-il pas un message pour créer une similitude avec l’intervention de l’armée en 1992 ? Une façon de nous dire que le pouvoir militaire est indispensable pour régler toutes les crises algériennes.
Encore une fois, les démarches sans issues sont des pièges pour leurs propres initiateurs et le pouvoir en profite pour perdurer et justifier son maintien. Cette arrestation arbitraire qu’on ne peut que dénoncer énergiquement n’est qu'une façon de faire diversion sur les tenants et les aboutissants de cette énième manipulation à Ghardaia dont le pouvoir est le seul responsable. Il faut chercher les coupables du côté des officiels qui ont visité cette ville à la veille du déclenchement des hostilités. Mais le pouvoir préfère charger ce courant pour réanimer sa dictature militaire juste après la fameuse déclaration d'Abdelmalek Sellal portant sur une armée forte et un président debout.
L’aventurisme et l’amateurisme politiques du GPK/MAK et de ses amis mozabites ont fait que le pouvoir trouve le bouc émissaire parfait pour sévir encore militairement devant les aspirations de changement démocratique qui ne cessent de s’organiser au niveau de l’opposition politique et de la société civile.
N’ayant pas assez d’occasions pour mettre en œuvre cette macabre stratégie en Kabylie en raison de la présence structurées des forces politiques de l’opposition à travers notamment les partis du RCD, du FFS, du MDS ainsi que celle des fédéralistes et des autonomistes qui n’ont pas versé dans l’extrémisme, le pouvoir en place a trouvé dans la jeunesse des idées indépendantistes mozabites et dans les folies wahhabites des salafistes une terre fertile pour mettre en œuvre sa stratégie qui n’est pas sans analogie avec celle de 1991 qui a permet à la dictature militaire de reprendre les règnes du pouvoir.
Cette mésaventure militaire s’est soldée par une comptabilité macabre de deux cents mille morts et un échec politique avéré dans lutte contre l’idéologie salafiste qui revient au grand malheur des Algériens. Encore une fois, Le pouvoir algérien provoque Ghardaia pour créer une situation d’instabilité dans l’espoir de reporter son départ imminent et pour nous faire croire que le pouvoir de l’armée est indispensable.
Les arrestations dans le camp du courant indépendantiste mozabite ne règlent en aucun cas le problème. Bien au contraire, elles participent dans une volonté de cultiver le statu quo pour ne pas dire le pourrissement. La preuve est donnée encore une fois, les extrémismes de tout bord ne sont finalement qu’une arme entre les mains du pouvoir pour justifier la nécessité de son maintien.
Nous avons assez souvent évoqué les limites politiques et surtout l’incapacité des élites des mouvements religieux et culturalistes à élargir leurs champs de visions au delà de leurs réactions émotionnelles irréfléchies. Leur manipulation est une chose aisée pour le pouvoir qui n’a pas hésité de les pousser à l’irréparable pour donner un sens nationaliste à son intervention militaire.
Des voix inconscientes sont en train d’œuvrer dans l’ignorance totale pour la réédition du scénario libyen en Algérie. Elles profitent de la situation catastrophique dans la vallée du M'Zab pour appeler, à travers la naïveté de certains Mozabites sincères, à l’intervention "des instances internationales". Appeler l'ONU c'est-à-dire l'OTAN à intervenir dans le climat géopolitique
La solution à Ghardaia ne peut être qu’algérienne et en dehors du pouvoir. Elle existe bel et bien dans mobilisation pacifique et responsable de la société civile. Ce qui se passe dans cette zone névralgique est une preuve tangible que ce pouvoir doit partir et aucune intervention de son armée ne peut justifier son maintien. Les partis et les mouvements politiques, le tissu associatif, les sages de ce pays et qui sont nombreux doivent agir dans l’urgence pour de rétablir la paix dans cette région qui représente par excellence la diversité Algérienne.
La construction d’une nouvelle république qui mettra un terme au jacobinisme destructeur et qui va instaurer un système qui prendra en charge les particularités régionales demeure la seule alternative politique sérieuse.
Moussa Nait Amara
N.B.: Ghardaia est un problème algéro-algérien et sa solution existe bel et bien dans une mobilisation pacifique et responsable de la société civile en dehors des plans diaboliques du pouvoir en place. Ce qui se passe à Ghardaia est une preuve tangible que ce pouvoir doit partir et aucune intervention de son armée ne peut justifier son maintien. Les partis et les mouvements politiques, le tissu associatif, les sages de ce pays et qui sont nombreux doivent agir dans le sens de rétablir la paix dans cette région qui représente par excellence la diversité algérienne.
Commentaires (7) | Réagir ?
Moussa, je n'ai jamais vu une girouette, même lors des ouragans, tournée comme vous. c'est tout le monde qui vous connais.
Bonjour
A'dda Moussa !!, si après plus d'un demi siècle de néo-colonialisme arabo-musulman frelaté à la sauce mafieuse malghacho/tlemcenienne, vous n'avez toujours pas encore compris qu'il ne peut y avoir de solution viable et vivable pour nous, Amazigh en notre Algérie Amazigh, que le passage par le scenario Libye, c'est que vous êtes soit naif, amnésique, peut être sourd/aveugle, si non tout simplement complice. Le scenario FIS/GIA/GENERAUX des années de feu, de larmes et de sang ou celui de la Libye 2015, sera de simples vacances au club meed devant ce qui se trame. Le plan "B" de la n'grandeta d'Alger actuelle c'est Syrie + Irak + Yemen. Donc il est peut être temps de cesser de rêver. Il est de l'intérêt de la jeunesse algérienne dont même la fête est une date frelatée, de prendre définitivement conscience et d'agire. Helas se sera violent. Même tès violent. Rabah Benali