Les arbres ne pousseront plus à... Melbou
Melbou, commune côtière à 40 km de Béjaïa sur la RN 43, a une vocation agricole et touristique. Depuis quelques années, Melbou est gangrénée par les spéculations foncières et immoblières.
Il fut une époque, avant la révolution agraire de 1971, où 5 exploitants agricoles de Melbou alimentaient les marchés de Bejaia en fruits et légumes. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les terres agricoles ou à vocation agricole sont peu à peu grignotées par le béton et le bitume à cause de l’irresponsabilité de certains décideurs locaux qui compromettent l’avenir. La réalité est sur le terrain et/ou dans les cartons administratifs ; voyez ce qu’on projette pour Melbou ! On gomme petit à petit le paysage champêtre du village.
Récemment (fin mai 2015), deux individus ont ouvert un chemin à travers les terrains de trois exploitants agricoles. En quelques heures le bulldozer a arraché les clôtures, déraciné oliviers, orangers, noyers et autres essences et anéanti des années de dur labeur. Les exploitants ont sué sang et eau pendant des décennies pour débroussailler, drainer et mettre en valeur des terres qui étaient incultes.
Il y a 3 ans, ces individus ont fait des dégâts similaires, sur les mêmes terrains, avec un tracé différent.
Comment ces deux individus ont-ils eu une autorisation pour ouvrir ce chemin à usage privé ?
J’ai rencontré [le 1er juin 2015] le chef de secteur des forêts de Melbou qui, semble-t-il, aurait donné l’autorisation.
- Y a-t-il eu enquête d’utilité publique,
- Y a-t-il eu concertation avec les occupants des lieux,
- Y a-t-il eu arrangement pour dédommager les exploitants [pour leurs clôtures et arbres déracinés],
- Depuis quand l’administration des forêts autorise-t-elle l’ouverture d’un chemin à usage privé,
- l’abattage des arbres n’est-il pas puni par la Loi ?
Devant ces questionnements et malgré mon insistance, le chef de secteur n’a pu apporter de réponse, il s’est montré embarrassé ne sachant que dire, se murant dans un silence. Je devais le revoir dans l’après-midi pour lui montrer la réponse prometteuse de la Direction générale des Forêts m’invitant à fournir un dossier suite à ma demande d’échange de terrain ; il s’est absenté, et le lendemain aussi !? Bizarre, bizarre !
Je pose la question : "Y a-t-il eu complaisance (euphémisme) ou copinage pour obtenir cette autorisation et quels sont les instigateurs de ce crime contre la nature ?".
Ces plantations abritent une biodiversité et constituent le «poumon vert» de Melbou, mais pour combien de temps ? Demandez aux services techniques de la mairie de Melbou pour consulter le POS N°3 ; vous constaterez l’ablation de ce «poumon vert».
Le plan d’urbanisme prévoit une rocade (voie S3 sur le POS N°3) qui desservira les terres de ces individus et autres propriétaires et qui reliera 2 pistes existantes ; Seulement chacun refuse que la rocade empiète son terrain !
N’est-il pas paradoxal que, d’un côté, l’Etat par l’intermédiaire du bureau de l’agriculture lance une campagne pour planter des oliviers et que, d’un autre côté, l’administration des forêts les arrache ! Quel message doit-on percevoir ? Les exploitants sont découragés par ces destructions et les projets de bétonnage.
Y a-t-il un avenir pour l’agriculture ? Un pays qui n’a pas une agriculture forte ne peut prétendre à un développement industriel. L’auto-suffisance alimentaire passe également par ces petits exploitants agricoles qui nourrissent les populations de proximité ; "ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières".
Et comme Attila (Là où il passe, l'herbe ne repousse plus !), là où passe le crayon de nos urbanistes et architectes, rien ne repousse. Nos urbanistes manquent-ils de clairvoyance, de perspective sur le long terme et d’inspiration ; ils devraient regarder ailleurs ce qu’il se fait de mieux et apprendre des erreurs du passé.
Dorénavant, les arbres ne pousseront plus à Melbou.
Je fais appel aux journalistes de bonne volonté, épris de liberté, de justice et de vérité, pour mener une investigation afin de connaître les tenants et aboutissants de cette scandaleuse affaire qui a porté atteinte aux biens d’autrui. Sommes-nous dans un Etat de droits ou non ?
J’en appelle au ministère de l’Agriculture et à ses administrations de tutelle pour annuler l’autorisation donnée à ces individus et pour préserver les terres agricoles ou à vocation agricole. D’ailleurs, n’est-ce pas un des rôles du Conservatoire des Forêts ?
"L’arbre, c’est la vie". C’est un beau slogan. Mais dans la réalité, dans notre pays, quelle valeur donne-t-on à un arbre ?
E.A.
Commentaires (2) | Réagir ?
Il faut le dire, une armée de vandales d'un genre nouveau est en train d'assécher tout ce qui est vert, c'est à dire tout ce qui pousse sur notre belle terre d'Algérie et également sous terre : Pétrole, gaz, or, diamant tout vraiment tout, ne me dîtes surtout pas que ces wandales et leur chef vénéré travaillent pour le peuple. Jusqu'à quand devrons-nous nous taire sur ces crimes...
Merci d'exposer les terribles mefaits contre la nature et l'environnement dont la region de Vgayet est victime ces dernieres annees.. En fait toute une mafia a pris les plages du cote de Melbou et Boulimat pour s'y installer et en faire des plages privees. Pire que cela dans le park de Gouraya, il ya des gens qui ont brules une partie de la foret pour y placer des constructions illicites. A l'interieur du PArk de Gouraya SVP! et aucune autorite ne leve le petit doigt; cela veut dire que ces gens la sont autement bien connectes. En fait c'est le drame de la ville de Vgayet, entre les constructions, aussi illicites et sans permis de la colline Ihaddadene qui rsssemble de loin a une Casbah ou une voiture ne peut meme pas rentrer, et l'usine de Rabrab au port qui intoxique toute la basse ville de fumees nausebondantes donnant des problemes respiratoires a la population, c'est toute la ville qui est gangrenee par souvent des etrangers a celle ci. Toute cela pendant que l'infrastructure routiere est celle laissee par la France! Bien sure il ya la fameuse penetrante que l'on nous a promis il y a deux mille ans mais celle la c'est une autre histoire.. parait il que les Chinois y travaillent dessus. En attendant, la route a travers la Soummam est pire qu'une route Moyen Ageuse.. entre autres dos d'anes a n'en finir tous les 400 metres et frequent nids de poules! A la sortie du port de Vgayet, les camions passent des heures a se frayer un chemin pour sortir de la ville. Vgayet, la lumiere de la Mediterranen ou Fibonacci avait appris les Maths au 13 ieme siecle racle le fond du puit dans tous les domaines.