Soudan du Sud: au moins 18 morts dans une épidémie de choléra à Juba
Une épidémie de choléra a fait au moins 18 morts depuis début juin à Juba, capitale du Soudan du Sud ravagé depuis un an et demi par une guerre civile, a annoncé mardi le ministre sud-soudanais de la Santé.
L'épidémie est partie des bases surpeuplées des Nations unies à Juba, où se sont réfugiés près de 30.000 personnes depuis le début du conflit en décembre 2013, avant de se propager ailleurs en ville, a indiqué à la presse le ministre, Riek Gai Kok, faisant état de 171 cas recensés.
Après des tests en laboratoire, il a été confirmé l'existence d'une épidémie de choléra, a déclaré le ministre, précisant que le premier cas remontait au 1er juin.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par un vibrion, qui peut provoquer la mort en quelques heures en l'absence de traitement. Il se propage facilement notamment dans les zones dépourvues d'infrastructures de base - eau propre, toilettes, assainissement - tels que les bidonvilles ou les camps de réfugiés, souvent surpeuplés.
L'Organisation mondiale de la Santé mène une campagne de vaccination contre le choléra visant plus de 100.000 personnes pour empêcher une potentielle épidémie à grande échelle, selon le ministre.
Plus de 6.400 personnes avaient été infectées l'an dernier par le choléra, lors d'une précédente épidémie au Soudan du Sud, qui avait fait 167 morts.
Lutter contre le choléra est un défi supplémentaire pour les autorités sud-soudanaises et les agences humanitaires dans un pays où plus de deux millions de personnes ont été chassées de chez elles par les combats, accompagnés d'exactions, entre les forces loyales au président Salva Kiir et celles fidèles à son ancien vice-président Riek Machar.
Sur ces deux millions, environ 1,5 million de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, dont 137.000 s'entassent dans des bases de l'ONU.
Les deux tiers des 12 millions d'habitants du pays ont besoin d'aide humanitaire et 4,5 millions de personnes n'ont pas suffisamment à manger, selon les acteurs humanitaires.
Afp
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