Les liseurs dans le marc de café
Cette semaine, les médias relayés par une certaine frange d'accrocs aux réseaux sociaux, improvisés en analystes infaillibles et très aux faits des coulisses de l'opaque sérail et des cabinets secrets, proposent leurs vérités de l'esprit que les autres ne soupçonnent même pas.
A chacun sa vue juste et ses explications du vrai et du réel qui n'est que supputation et chahut inaudible et inintelligible pour ceux qui ne leur partagent ni l'horizon, ni les points d'attache. Le toupet des uns est poussé aux limites de la suffisance, ceux qui voient et entendent les confins du multivers se targuent que l'actualité confirme leurs thèses et contredit les hypothèses de tous les politiques et politologues et la majorité des observateurs algériens et étrangers.
Plaisanterie, extravagance, manque d’honnêteté intellectuelle, orgueil démesuré et mal placé et prétention snobe, un cocktail de traits qui ont toujours façonné l'Homo-algérianus. Citius, Altius, Fortius est sa devise exprimée, mais jamais traduite dans les faits. Ses représentants liseurs dans le marc de café, épient chaque mime et geste du Général de celle qui se dit muette, du videur du parti du FLN, du moustachu du parti-vieux fœtus qui a attendu sa parturition depuis la Toussaint- né avec ses moustaches, du capitaine-forgeron-oligarque et du mystérieux homme invisible.
Est-ce que ces fictions divertissantes qui tournent en boucle, depuis des lustres intéressent-elles le bas monde des petits trous ? Du tout ! Ils se fichent d'hier comme de son surlendemain, ils s'occupent de leur quotidien qui vient chaque jour à l'heure pile.
Ils sont dans une autre réalité, la vraie celle qu'ils vivent et la ressentent. Ils savent que le moment venu, pour leur bonheur à eux tous, le prestidigitateur, magicien illusionniste, va leur faire sortir de son chapeau, un lapin, qu'importe sa couleur, qui veillera sur eux et leur procurera la prospérité et la paix qui taira tous leurs envieux. Ils sont les plus chanceux et les plus heureux de la terre. Alléluia ! N'en déplaise à ceux qui appelaient hier la muette à se prononcer, ils ont été entendus, mais quand elle est devenue loquace, ils n'apprécient pas ce qu'elle dit, alors ils crient au scandale. Un jeu de force, faussement naïf.
Ahmed Farrah
Commentaires (1) | Réagir ?
Cherchez plutot l'Atlantide que ce qui se dit, normal les fabulations, les ragots, les vrais ou les faux, mais si Farrah meme ces ragots des liseurs de marc de café semblent faire peur... ?Pourquoi parce qu'entre une centaine il y a toujours quelques "Amuseurs des fuites" qui risquent de passer pour des liseurs de marc de café, mais vraiment n'y a t il pas plus d'intelligence?