L'écrivain Aumer U Lamara sera l'invité de BRTV jeudi
Aumer U Lamara est l’invité de Kamel Tarwiht en direct sur BRTV jeudi à 20h30. L'auteur y présentera son dernier roman Timlilit di 1962 (Rencontre en 1962), sorti aux Editions Achab (Tizi Ouzou, avril 2015). Ce roman est basé sur un fait historique réel qui s'est déroulé en 1962, juste après le cessez-le-feu en Algérie…
Derrière ce roman, il y a d’abord l'Histoire (la vraie)
Entre le 19 mars et la mi-avril 1962, un immense rassemblement de la population de Haute Kabylie a eu lieu dans la vallée de Bubhir. Partie d'un petit village des At Yehya, la foule avait grossi de village en village, de tribu en tribu pour se retrouver, telle une déferlante, dans cette vallée, Tazaghart, qui était quelques jours auparavant une zone interdite.
Parmi le groupe de maquisards qui accompagna cette foule se trouvait un officier de l'ALN, un des rares rescapés parmi les pionniers du premier novembre 1954. Cet officier trouva les mots justes pour parler à la population, des mots pour panser les blessures et apaiser les souffrances immenses des sacrifices endurés par le peuple algérien ; il exprima ensuite les attentes et les espoirs sans limites de ce jour nouveau…
Bien évidemment, en ce jour d'avril 1962 il n'y avait pas encore le coup de force de l'armée stationnée au Maroc et ses milliers de morts (désigné à tort par «Guerre des wilayas»), le putsch de Ben Bella, l'invasion de la Kabylie par l'armée des frontières, la guerre des sables, le monopole du pouvoir par le FLN, l'imposition de l'arabo-islamisme, les injustices et les spoliations sans fin, le printemps amazigh de 1980, les massacres de milliers de jeunes en octobre 1988, l'apparition des barbes-FLN et de leur sous-produit l'intégrisme du FIS et de ses sous-traitants responsables des dizaines de milliers de morts, le printemps noir de 2001 et ses 121 assassinats, la corruption débridée et la vassalisation du pays envers les mirages des déserts orientaux...
Ensuite le roman :
Près de vingt ans après cet évènement de 1962, Salem reçoit un email dans lequel était jointe une photographie qui avait été prise à ce rassemblement. Il eut beaucoup de mal à reconnaître, parmi les personnage de cette photographie, l'un de ses proches, qu'il venait de connaître. Salem, assis dans le hall d'embarquement de l'aéroport, fixa alors chacun de ces visages et essaya d'imaginer, en creusant dans ses propres souvenirs de la guerre et de la vie d'antan dans son village, le parcours de chacun des personnages qui y étaient alignés et certains souriant au photographe.
En partant de l'allure générale de chacun, de la coiffure, tête nue ou portant béret, de la tenue vestimentaire civile ou militaire, de l'arme au pied ou mitraillette en bandoulière, Salem ne tarda pas à mettre presque un nom, une famille et une histoire propre à chacun. Salem se retrouva tout d'un coup devant treize vies de combat, de souffrances et de mille espérances sur ce trajet sinueux qui les mena tous, aux sons des chants et des youyous, jusqu'à cette vallée de Tazaghart qui reprit soudainement vie.
Dans la confusion, entre le vécu et son imagination, Salem ne pouvait déterminer avec certitude s'il était acteur au milieu de ces personnages, dans les villages brûlés, les combats meurtiers, les centres de torture improvisés par les paras, les longues journées dans le silence des casemates, ou bien observateur distant, témoin malgré lui.
Lorsque Salem se leva de son siège dans cet immense aéroport pour prendre son avion, il ne savait plus si c'était bien lui ou un autre personnage qui avait emprunté son corps et son identité et se mouvait avec hésitation, dans le passé et le présent, le long des couloirs lumineux…
Salem entendait alors résonner dans sa tête quelques paroles de l'officier survivant :
"Nekmen achal di tesrafin akked tmara akken ad nedder, ad tedder tmurt nnaγ. Neffer di tillas γas nekkni nhemmel tafat. Nekna, nemmured di ddiq akken azekka ad bedden tiddi nsen warraw nnaγ, ad ddun d imdanen i tafat di tmurt nsen..." (nous avons tenu dans la contrainte et les casemates obscures pour pourvoir survivre et que puisse vivre notre pays, nous étions reclus dans l'obscurité alors que nous aimons la lumière plus que tout, nous avons rampé dans l'adversité pour que demain nos enfants puissent vivre debout dans leur pays...).
Commentaires (2) | Réagir ?
Il serait déjà intéressant de publier le livre sur Amazon afin de permettre l'achat à nos algériens du monde entier.
Merci pour cette oeuvre Aumer ulamara !
Il en faut qu'il y est d'autres qui écrivent pas seulement sur la guerre d'Algérie et sur les traitres à notre patrie, ce pays est le notre, nous ancêtres ont combattu les ennemis plus dangereux, les légions Romaines, les Grecs, les Vandales, quant aux arabes, ils ont étaient reconduits jusqu'au en Syrie avec un coup de pied au derrière.
Je trouve navrant que des hommes qui ont accédé au plus hautes fonctions de l'état Algérienne, n'écrivent pas pour la postérité afin leurs et les enfants de demain de l'Algérie puissent savoir et se rappeler si nécessaire, qui est-ce qu'il fût leur pays, et comment il a été construit, l'histoire sert uniquement à rappeler la mémoire d'un peuple et sa civilisation.
L'islamisme tombera comme une tomate bien mûr, ce qui se passe actuellement à travers le monde générera la fin du royaume islamique, comme ce fût la fin des autres religions à travers le monde, depuis la nuit des temps.
C'est pour cela que l'écriture est très importante, en parle des Pharaons parce qu'ils ont des écritures sur leurs monuments sur leurs cercueils et sur leurs statuettes, en parle de l'Irak, ils ont laisser des tablettes qui racontent leur religions et leurs histoires et leurs vies quotidiennes, chez les nous avons eux des hommes qui sont reconnus à travers l'histoire de l'humanité comme Saint-Augustin, Saint-Cyprien, Tertulliens, et Apulée, et comment se fait-il qu'un illustrent homme roi dont ont dit qu'il était très cultivé, on ne trouve pas la moindre trace de ses écrits, je veux parler du dernier roi Berbère, de descendance de Massinissa, je veux parler de JUBA 2.
Nous voyons bien que l'écriture elle est non seulement importante pour les vivants mais aussi pour ceux qui vont naître, qui seront les Berbères de demain, pour qu'ils sachent que ce pays et bel et bien le leur, c'est leur pays et leurs ancêtres aussi ont combattu pour le leur conserver.