Le G7 s'engage pour une économie sobre en carbone
Les pays membres du Groupe des Sept (G7) ont promis lundi de réduire la part du carbone dans leurs économies et ils ont approuvé l'objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde, sans pour autant s'assigner d'objectifs individuels contraignants.
Dans un communiqué diffusé à l'issue du sommet d'Elmau, en Bavière, les dirigeants du G7 soutiennent l'objectif de limiter la hausse de la température moyenne dans le monde d'ici à 2100 à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Ils appuient également un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) situé dans le haut de la fourchette de 40-70% d'ici à 2050, par rapport à 2010, objectif recommandé par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
"Nous nous engageons à faire notre part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme, notamment en développant et déployant des technologies innovantes, en nous efforçant de transformer les secteurs énergétiques d’ici 2050 et nous invitons tous les pays à se joindre à nous dans cet effort", peut-on lire dans le communiqué.
Les sept pays réaffirment également leur engagement, pris à Copenhague en 2009, de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour lutter contre les conséquences du changement climatique.
Hôte de ce sommet, active sur le dossier climatique, Angela Merkel espérait obtenir des engagements précis de la part des membres du G7 sur la baisse des émissions de GES, afin d'adresser un signal fort à moins de six mois de la conférence de Paris sur le climat (COP21), qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre.
Evoquant la conférence COP21, les dirigeants du G7 se disent "fermement déterminés" à adopter à Paris "un protocole, un autre instrument juridique ou des conclusions agréées ayant force contraignante dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)".
"Cet accord doit améliorer la transparence et la responsabilité, notamment en comportant des règles contraignantes pour assurer le suivi des progrès en matière de réalisation des objectifs", assurent-ils. "Cela devrait permettre à tous les pays de bénéficier d'une trajectoire de développement résilient et sobre en carbone, compatible avec l'objectif général de maintenir la hausse de la température moyenne dans le monde au-dessous de 2°C."
Même si les chefs d'Etat et de gouvernement des Sept n'ont pas été jusqu'à annoncer des objectifs contraignants pour leurs économies, ce que souhaitaient les Européens, les groupes de pression environnementalistes ont salué la tonalité générale de la déclaration d'Elmau. "Ils ont donné d'importants signaux politiques mais ils auraient pu faire plus, en particulier en prenant des engagements nationaux concrets pour une action immédiate", a déclaré Samantha Smith, directrice de l'Initiative mondiale climat énergie de WWF.
Les scientifiques estiment que sur la base des émissions actuelles de GES et des mesures de réduction promises ou en place, la température mondiale augmentera de 4°C en moyenne d'ici 2100.
Une hausse de 2°C, objectif fixé lors de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009, pourrait déjà rendre plusieurs îles du Pacifique inhabitables, accroître le nombre de catastrophes liées au changement climatique et provoquer d'importants déplacements de populations, jugent les experts.
Dette grecque : le temps presse
Les dirigeants américain, britannique, français, allemand, canadien, italien et japonais ont également abordé la crise en Ukraine et d'autres dossiers concernant la sécurité internationale, notamment la lutte contre l'Etat islamique (EI) et Boko Haram.
Sur l'Ukraine, ils se sont dits prêts à prendre si nécessaire de nouvelles mesures contre la Russie, accusée de soutenir les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine. François Hollande a déclaré que les sanctions européennes visant Moscou seraient vraisemblablement prolongées jusqu'à la fin de l'année lors du Conseil européen de la fin juin.
Tous ont souligné leur volonté de soutenir militairement la lutte contre les djihadistes et d'apporter l'aide nécessaire aux populations des pays en guerre. Ils ont ensuite rencontré des dirigeants invités, venus du Nigeria, du Sénégal, de l'Ethiopie, du Liberia, de l'Afrique du Sud, de la Tunisie et de l'Irak.
Concernant la dette grecque, la France et l'Allemagne ont exhorté Athènes et ses créanciers à aller désormais très vite en besogne pour parvenir à un accord afin d'éloigner le spectre d'une sortie du pays de la zone euro. "Chaque jour compte désormais", a déclaré Angela Merkel.
Reuters
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