Mali: trois civils tués dans l’Azawad par un groupe armé
Trois civils ont été tués par des hommes armés lors d'attaques distinctes dans l’Azawad (nord du Mali), ont indiqué jeudi des élus locaux et une source sécuritaire, qui ignoraient s'il s'agissait de l'œuvre de bandits ou de groupes armés.
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg), qui mène depuis la semaine dernière des consultations à Alger, doit signer vendredi un accord sécuritaire en vue de rétablir le cessez-le-feu battu en brèche depuis plus d'un mois dans le nord du Mali, a indiqué une source proche de la médiation algérienne, sans plus de précision.
Aucune des sources ayant informé l'AFP de ces trois morts n'était en mesure de préciser si elles relevaient du banditisme ou de groupes armés, mais la CMA a revendiqué l'une des victimes comme un de ses sympathisants et incriminé les milices pro-gouvernementales.
Un civil a été assassiné mercredi non loin de la localité de Goundam, près de Tombouctou (nord-ouest), par des hommes armés qui circulaient en véhicule, a déclaré une source municipale contactée par téléphone de Bamako.
L'information a été confirmée par une source de sécurité étrangère qui a également annoncé la mort par balle jeudi, au nord de Tombouctou, d'un autre civil d'une quarantaine d'années. Il a été abattu par des hommes armés à une trentaine de kilomètres au nord de Tombouctou, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, un transporteur routier de Ménaka, enlevé lundi par des hommes armés près de cette ville du nord-est du pays proche de la frontière nigérienne, a été retrouvé mort mercredi, a affirmé à l'AFP un responsable municipal.
Ce transporteur, identifié comme Had Mahammed Ag Had Tijan, a été assassiné.
C'était un homme sans histoire, très populaire à Ménaka, qui ne faisait pas de politique. Tous les camps avaient de l'admiration pour ce personnage qui n'avait pas d'ennemis connus, a-t-il poursuivi.
La CMA a pour sa part accusé dans un communiqué les milices pro-gouvernementales et leurs comparses du Mujao de l'avoir enlevé à son domicile de Ménaka, puis abattu froidement de 13 balles, après l'avoir précédemment frappé et dépossédé de ses deux véhicules le 29 mai.
Le communiqué fait ainsi référence aux forces pro-gouvernementales, dont la branche pro-Bamako du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) compte un grand nombre d'anciens membres du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), qui se battent depuis plus d'un mois contre les rebelles pour le contrôle de Ménaka.
L’Azawad était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda (dont le Mujao) après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés de cette région après le lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, de l'opération militaire Serval - relayée depuis août 2014 par l'opération Barkhane, dont le rayon d'action s'étend à l'ensemble sahélo-saharien.
Mais des zones entières de cette vaste région désertique échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces internationales déployées depuis plus de deux ans.
Avec AFP
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