L’alternative des autonomies régionales s’impose en Algérie
Après l’initiative des signataires du Manifeste pour la reconnaissance constitutionnelle d’un statut politique de la Kabylie et la prise de position historique, courageuse et osée de quelques élites intellectuelles et journalistiques de différentes régions d’Algérie concernant l’option des autonomies régionales, il est important de se consacrer à l’accompagnement effectif de cette prise de conscience qui commence à se construire autour de la nécessité de la gestion des particularités régionales dans le cadre de cette alternative vitale pour contrecarrer le régionalisme négatif qui gangrène les structures de l'état central et aussi pour faire taire les extrémismes d’où qu’ils viennent.
L’idée de passer au système des autonomies régionales afin d’assurer l’équilibre nécessaire avec une gestion équitable des affaires de la cité et des préoccupations quotidiennes de l’ensemble des Algériens se vulgarise de plus en plus et prend forme dans des cercles politiques et intellectuels très crédibles.
La revendication autonomiste s’impose aujourd’hui comme alternative pour construire un véritable changement de la nature de l'Etat afin de sauver le pays d’un chaos imminent. La raison nous dicte le chemin des autonomies régionales pour épargner aux générations futures un véritable génocide bouillonné par les partisans du statu quo. L’Algérie plurielle est bel et bien possible. La Soummam est la véritable preuve de son existence.
Cette option politique qui devient de plus en plus urgente constitue en réalité un parachèvement de notre indépendance, à travers une réforme radicale des structures de l’Etat actuel qui va mettre un terme, définitivement, à l’héritage colonial entretenu pendant un demi-siècle par un Etat postcolonial qui n’est, finalement, qu’un prolongement du colonialisme français à travers la reconduction des réflexes de la gestion jacobine en contradiction flagrante avec la diversité algérienne.
Le lancement d’un débat serein, constructif et sans aucun tabou dans le cadre de ce projet est une manière de permettre à l’Algérie d’assumer sa diversité et sa pluralité. Ceci donnera à tous les enfants de ce pays la possibilité de retrouver leurs aspirations et d’assumer leurs particularités.
Le passage au système d’autonomies régionales permettra de régler définitivement les plus grandes questions posées actuellement dans notre pays tout en sauvegardant notre intégrité territoriale et notre cohésion sociale.
La question identitaire posée essentiellement en Kabylie, la situation dramatique dans la vallée du M’zab ainsi que les aspirations légitimes des populations du grand sud, à commencer par la très pertinente revendication du moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste trouveront leurs solutions dans le cadre de cette alternative.
La situation ne plus attendre, il faut prendre acte immédiatement de cette avancée considérable et travailler dans le sens de traduire cette prise de conscience sur le terrain à travers des mécanismes politiques qui permettront la concrétisation de cette solution incontournable pour éviter la disparition de la notion de l’état au profit d’un tribalisme maffieux à la libyenne.
Moussa Naït Amara
Commentaires (9) | Réagir ?
il suffit juste de lire les noms de familles de bons nombres de dirigeants emprisonnés ou impliqués dans des affaires de corruption... pour deviner leur origine !!!
L'option de régionalisation ou d'autonomie est dépassée pour les incrédules à ce que peut concéder un despotisme cupide ; on ne demande pas à un pouvoir, autiste, haineux, esclavagiste, et pillard de changer de nature et les kabyles ont bien compris cela.