Gaspillage et corruption : Ouyahia s’en va-t-en guerre

Gaspillage et corruption : Ouyahia s’en va-t-en guerre

Bientôt une campagne de moralisation de la vie publique ? Dans une récente instruction, Ahmed Ouyahia a mis sur le pied de guerre tous les services de contrôle et de coercition de l’Etat. A commencer par l’appareil judiciaire, la Gendarmerie nationale et la police. «Dans le cadre de ces instructions, je charge Monsieur le Ministre de la Justice, garde des Sceaux, d’instruire les parquets généraux et parquets de la République à accorder un intérêt accru aux affaires liées aux malversations financières et à l’atteinte aux deniers de l’Etat. J’ordonne également à Monsieur le Commandant de la Gendarmerie nationale et à Monsieur le Directeur général de la Sûreté nationale, d’instruire les corps placés sous leur autorité respective, à l’effet d’activer les brigades chargées des questions économiques et financières et de veiller à ce qu’elles assument leurs missions de manière plus dynamique », lit-on, selon le Soir, dans une instruction datée du 13 juillet 2008 et signée par le chef du gouvernement.

De son côté, le ministère des Finances aura à intervenir à travers l’Inspection générale des finances (IGF). «Monsieur le Ministre des Finances est chargé d’instruire les contrôleurs financiers des différentes administrations et institutions publiques, centrales ou décentralisées, de veiller à la rigueur dans la dépense des crédits budgétaires, d’objecter à toutes dépenses excessives ou injustifiées et, le cas échéant, de la rejeter. Les gestionnaires des capitaux publics, à tous les niveaux, devront également veiller au respect de cette instruction. Le cas échéant, l’Inspection générale des finances sera requise pour enquête, avec les conséquences légales y afférentes. » Autre mission du département de Karim Djoudi : surveiller de très près les différents comptes d’affectation spéciale mis à la disposition des ministères. A ce titre, Ouyahia insiste sur le fait de «garantir l’usage des crédits qui y sont affectés pour les seules fins ayant motivé la création de ces comptes publics respectifs».

En lançant cette guerre au gaspillage des deniers publics et à la corruption, Ahmed Ouyahia reconnaît, de facto, que la situation au sein des institutions publiques a atteint un stade de déliquescence avancé. Ahmed Ouyahia a adressé aux membres de son gouvernement et à l’ensemble des institutions de l’Etat, cette instruction visant à instaurer plus de rigueur dans la dépense des deniers publics. Dans ce cadre, le chef du gouvernement a instruit les services de sécurité, l’appareil judiciaire ainsi que les services de l’Inspection générale des finances (IGF) afin de lutter activement contre le gaspillage et la corruption.

Qu’est-ce qui motive cette guerre ? Selon le Soir, dans cette instruction datée du 13 juillet 2008, le chef du gouvernement note, en guise de préambule, que la période actuelle est marquée par «d’importantes recettes pétrolières ayant permis à l’Etat d’améliorer ses ressources budgétaires ». «Cependant, cette situation a également généré dans les administrations publiques une mentalité de pays riches, entraînant une tendance regrettable aux dépassements dans la dépense publique, voire même à des comportements qui ne peuvent manquer d’être assimilés à du gaspillage pur et simple. Or, actuellement, le seul budget de fonctionnement de l’Etat représente 247% des recettes budgétaires hors de la fiscalité pétrolière (…) Cela est donc un motif supplémentaire pour rappeler aux différentes administrations publiques et démembrements de l’Etat l’impératif de la rigueur dans la dépense des deniers de l’Etat», précise Ahmed Ouyahia. Ce dernier indique que ces mesures ne sont «point une politique d’austérité», mais visent plutôt à sauvegarder «la crédibilité de l’Etat aux yeux de la population et à préserver les deniers publics des dépenses injustifiées».

L.M. (Source : Le Soir)

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (50) | Réagir ?

avatar
Habib Djarmouni

Un chauffeur de Tahkout massacré par les sbires : L’entreprise de transport Tahkout que tous les Algériens savent être celle d’Ouyahia vient de défier la chronique. Un chauffeur de cette entreprise a fait un accident de la circulation et a un peu amoché le bus : les responsables n’ont pas cru à sa version des faits et l’ont accusé d’être fautif dans l’accident. Il a été convoqué dans un garage de l’entreprise et a été tabassé. Il est gravement blessé. Il est à l’hôpital de Hadjout, w de Tipaza.

Une entreprise mafieuse : le "petit" Tahkout qui gagne près de 50 millions de dollars par an en transportant des étudiants n’est pas un prête nom pour Ouyahia… ? Hé bien faites votre compte : 3000 bus X 5000 DA X 250 jours= 3750 000 000 DA soit 52 545 094 Dollars

Et pourquoi les universités algériennes ont-elles recours au service de Tahkout au lieu de construire des cités universitaires et assurer ce transport par le biais du COUS et l'ETUSA comme elles le faisaient autrefois ?

Tahkout est présent dans toutes les wilayas du pays, mais sous des appellations différentes. Ce sont toutes des sociétés établies à Alger, ce qui montre qu’Ouyahia a le monopole du transport des étudiants qu’il trimballe comme des ouvriers sur 100 Kms à 130 Kms aller plus retour (ex. Alger-Cherchel et retour) au lieu de leur construire des cités universitaires !

Un bus est loué à 5000 Dinars/jour !

avatar
Salim Bensalem

.. " de manière PLUS dynamique ".. que demande le peuple ???

visualisation: 2 / 50