Le pétrole finit en forte baisse, offre abondante des USA
Les cours du pétrole ont fortement baissé mercredi, abattus par l'annonce d'une production américaine toujours élevée sans que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) fournisse plus d'éléments rassurants, à l'approche d'une réunion à Vienne.
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a cédé 1,62 dollar à 59,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se repliant après avoir terminé la veille au plus haut niveau de l'année pour un contrat de référence. A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a baissé de 1,69 dollar à 63,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Déjà en baisse en début de journée, le marché pétrolier a ensuite creusé ses pertes, sous la pression de chiffres du gouvernement américain, qui montrent que la production des Etats-Unis a dépassé 9,5 millions de barils par jour pour la seconde semaine d'affilée, a noté Gene McGillian, de Tradition Energy.
De plus, ces chiffres, publiés comme tous les mercredis par le département américain de l'Energie, ont certes fait état d'une nouvelle baisse des réserves de brut, mais moins marquée que ce qu'espéraient les analystes. Enfin, la demande d'essence a baissé, a ajouté M. McGillian, pour qui ces éléments font de nouveau craindre que la récente hausse des cours n'ait pas de véritable justification.
Les cours, qui ont baissé à leur plus bas niveau depuis six ans en début d'année, se sont repris depuis la mi-mars pour graviter autour de 60 dollars le baril à New York, mais sont bien loin des plus de 100 dollars qu'ils atteignaient en juin dernier.
Avec l'Arabie Saoudite qui produit plus de 10 millions de barils par jour, la Russie qui est au même niveau, les Irakiens qui augmentent la leur au-delà de 4 mbj et les Etats-Unis où elle est proche de ses plus hauts niveaux depuis une quarantaine d'années, on ne peut pas dire que l'on ait fait quelque chose pour atténuer l'excès d'offre, a conclu M. McGillian.
Douche froide
Dans ce contexte, le marché espérait peu d'avancées de la part de l'Opep, dont l'Arabie Saoudite est le chef de file et l'Irak l'un des principaux producteurs, à l'approche d'une réunion semestrielle du cartel vendredi à Vienne, où les principaux acteurs sont déjà présents.
Il semble n'y avoir aucune chance de voir l'Opep diminuer son quota de production, actuellement fixé à 30 millions de barils par jour, ont résumé les experts de Commerzbank.
Au contraire, les différents membres du cartel ont multiplié mercredi les annonces décourageantes pour le marché. Notamment l'Iran, qui s'est jugé en mesure de produire un million supplémentaire de barils de pétrole par jour s'il n'était plus visé par des sanctions internationales à la suite d'un accord avec les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).
L'Irak a, lui, évoqué une hausse de ses exportations à hauteur de 100.000 barils par jour, a mis en avant Carl Larry, de Frost & Sullivan. L'Opep, de même que les gens qui croient à une hausse du marché pétrolier, basent en partie leur optimisme sur l'espoir d'une hausse de la demande mondiale, a rapporté Tim Evans, de Citi. Sur ce plan, les prévisions actualisées de l'OCDE sont une douche froide.
L'Organisation de coopération et de développement économique a nettement abaissé mercredi ses prévisions de croissance mondiale pour 2015 et 2016, jugeant qu'elle serait modeste. La chute des cours (...) peut toujours soutenir la consommation de pétrole, mais on ne peut certainement pas s'attendre à un scénario sans nuage, a conclu M. Evans.
AFP
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