La menace de Daech plane sur la réunion inter-libyenne d’Alger
Alors que les djihadistes de Daech menacent Tripoli, des chefs de partis politiques et activistes libyens se réunissent mercredi et jeudi à Alger.
L’organisation de l’Etat islamique a déjà planté son drapeau noir sur une grande partie de la Syrie et de l’Irak. Des pans du territoire libyen subissent la loi de cette organisation. Le très fragile gouvernement libyen réfugié à Tobrouk a déjà lancé un appel désespéré pour se dresser contre Daech. il y a quelques jours, le port de Darnah (Syrénaïque) et l'aéroport de Syrte sont tombés entre les mains de cette organisation fondamentaliste. Si le sud du pays est devenu une zone grise du terrorisme, ces deux prises sont symptomatiques de la menace qui pèse sur le nord de la Libye voisine. Une situation qui n’échappe pas aux représentants des différents groupes politico-militaires qui se réunissent à Alger sous l’égide de l’ONU.
Outre les questions liées à la formation d'un gouvernement d'union nationale, les participants "auront également à se pencher sur l'examen des arrangements sécuritaires ainsi que sur les derniers développements de la situation en Libye", a précisé le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine et de la ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
La participation à cette troisième réunion "sera plus conséquente dans la mesure où de nouvelles personnalités libyennes influentes sur le terrain se joindront à ce nouveau round", a-t-il souligné. Mais au-delà, le danger que constituent les groupes djihadistes de Daech pour tous les belligérants de la crise libyenne est un facteur à ne pas négliger. L’organisation de l’Etat islamique n’est plus une simple nébuleuse de "fous de Dieu", mais une force militaro-idéologique aux ramifications insoupçonnées. Depuis un an, elle s'est signalé d'abord timidement dans certaines parties libyennes avant de se lancer contre les milices. La multiplication des réunions par les pays occidentaux dénote d'une certaine panique. D'autant que la Libye est très proche de l'Europe.
Alger qui a eu à affronter les groupes terroristes islamistes armés n’ignore rien de la capacité de nuisance de ces derniers, ni de la situation libyenne. Abdelkader Messahel a insisté d’ailleurs sur "le contexte particulier" dans lequel se tient cette rencontre. Il n’est plus question maintenant de quelques milices qui se battent pour le contrôle d’une raffinerie ou d’une ville, mais d’une vaste organisation prêtes à en découdre avec toutes les brigades y compris les islamistes armés.
Abdelkader Messahel a insisté "sur la nécessité de fédérer les efforts et de faire converger les processus à l'effet de capitaliser les résultats engrangés jusqu'ici dans le but d'aboutir, le plus rapidement possible, à la formation d'un gouvernement d'union nationale capable de prendre en charge la mission névralgique et urgente de faire face au terrorisme et de réunir les conditions devant assurer une transition sereine vers la mise en place d'institutions démocratiques et pérennes, attributs d'un Etat fort et souverain".
Mais cela suffira-t-il pour faire taire les inimitiés qui existent entre les groupes politiques et militaires libyens ? Leur capacité à dépasser leurs différends et leurs ambitions politiques sera la meilleure preuve de leur volonté à sortir la Libye du chaos actuel.
Yacine K.
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