FLN : main basse sur l’Algérie
Le 10e congrès du FLN a servi à isoler les leviers du pouvoir de tous les Algériens que le régime ne peut contrôler complètement. Il a aussi montré que ce parti s’enfonce dans le déni de la réalité qui est en train de détruire l’économie nationale.
On peut conclure du 10e congrès du FLN que les membres du principal parti politique algérien l’ont engagé dans une grave fuite en avant qui met en danger l’existence même du pays. Il y avait quelque chose de surréaliste et d’indécent à voir le 28 mai à Alger plus de 6 000 délégués représentant les différentes structures militantes du parti plébisciter à main levée Abdelaziz Bouteflika. Le fait que le président du parti a fait lire une lettre par le ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua, plutôt que de faire son discours lui-même est une preuve de plus qu’il n’aurait jamais dû être candidat pour son quatrième mandat. S’il y a une place où Abdelaziz Bouteflika aurait dû être, c’est devant les micros pour venir remercier en personne tous ces militants qui l’ont fait élire sans qu’il ait eu à prononcer le moindre discours. Ceux qui espéraient que l’invalide reprendrait du mieux au fil du temps ont donc été détrompés pendant ce congrès.
Plutôt que de regarder la réalité en face, les militants du FLN s’enfoncent actuellement dans le déni. Quand Amar Saâdani a proposé le Président Abdelaziz Bouteflika comme président du parti, l’invalide n’aurait pas dû être plébiscité à main levée et à l'unanimité des congressistes pour un nouveau mandat à la tête du FLN. Voyant que le président n’avait même pas la force de faire lui-même son discours, les personnes présentes auraient dû le remercier de ses bons services et s’attacher à lui trouver un remplaçant. Ils ont en Houda-Imane Faraoun une patriote scientifique de premier plan. Contrairement à tous les autres membres du gouvernement algérien, elle est actuellement admirée à l’international tant pour ses réalisations passées que pour le mouvement positif que son intelligence pourrait imprimer dans le développement de son pays. L’ingénuité et le manque d’expérience politique qu’elle montre sont autant davantage pour ces gestionnaires professionnels qui ont besoin d’une nouvelle marionnette dont ils pourront façonner les idées pour remplacer l’ancienne irrémédiablement salie par son quatrième mandat non mérité. Ont-ils peur que la marionnette plus intelligente qu’eux réussisse à couper ses cordes et finisse par vraiment sauver la société algérienne de leur emprise ?
Au lieu d’agir d’une manière raisonnée, les membres du FLN ont décidé de s’engager dans une fuite en avant. Ils ont préféré danser les yeux fermés autour de l’éléphant dans le salon plutôt que de lui trouver une place plus appropriée. Ne voulant pas suivre la voie de la raison et de préparer le changement à la tête de l’État, le secrétaire général du parti a plutôt décidé d’en assoir le pouvoir sur la société algérienne entière. Comme il renforce les prérogatives du président du parti, son soutien était donc une chose tout à fait normale. Le secrétaire général dernier bouche actuellement les trous qui pourraient faire couler le bateau que monte le gouvernement à sa population. Tant le remaniement ministériel du 14 mai que la série de limogeages au sein des banques publiques et des grandes entreprises d’État permettent de renforcer le contrôle du pouvoir sur la société algérienne.
Ce n’est pas comme si l’économie du pays allait si bien qu’elle pouvait continuer son petit bout de chemin sans intervention de l’État. Si l’Algérie peut à court terme faire face aux chocs conjoncturels, grâce à ses réserves en devises, ce ne sera pas possible sur une longue période. La forte dévaluation du dinar dû à l’existence d’un marché parallèle et la crise aiguë du logement dans les villes aurait pourtant dû réveiller les partisans. Malgré la pluie de retards dans les projets gouvernementaux, les dépassements de coûts et malfaçons de toute sorte, absolument rien qui pouvait montrer un côté négatif du gouvernement de l’Algérie n’est ressorti sous la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf pendant ce 10e congrès du FLN.
Malgré le passage des générations, les membres du Front de libération nationale, ne sont jamais parvenues à panser leurs blessures après les massacres de mai durant l'ère coloniale il y a de cela soixante-dix ans. Plutôt que de se tourner vers le futur, ils s’enlisent dans le népotisme et la corruption qu’ils cachent avec difficultés. Le 10e congrès du FLN a été une occasion manquée qui ne reviendra pas et qui laisse prédire un difficile passage des pouvoirs. Il est maintenant évident que la présente crise du pétrole n’a pas convaincu les dirigeants de lâcher du lest pour permettre à la société algérienne de s’unifier et arriver à surmonter l’obstacle. La classe dirigeante veut plutôt se servir de ce coup dur pour écrémer les avoirs algériens afin qu’il ne reste plus que le petit lait à la population. Un peuple qui meurt de faim n’a pas la force de se battre.
Michel Gourd
Commentaires (5) | Réagir ?
La caverne d'ali BOUTEF et ses misérables serviteurs commencent à ruer sur les brancards pour revendiquer leur statut.
Cet ancien locataire historique est révolté de voir un grand voleur se hisser et caresser la barbiche d'ali et ce en piétant les règlements et les statuts du parti.
Un vrai parti politique et ses adhérents ont pour devoir de garantir la stabilité du pays, d'assurer son développement économique et de veiller à la cohésion sociale.
Voila un PAYS qui possède des ressources considérables, des femmes et des hommes de génie, une jeunesse prometteuse qui tombe en ruine et qui devient la risée du monde ce sous le règne de ces vautours en quête de statut.
Sachez monsieur GOUDGIL que les nations du monde entier sont désorientées voir pétrifiées en voyant ce sigle sacré devenir celui de la honte.
https://elergechergui. wordpress. com/2015/05/18/le-calvaire-de-said-ait-abdallah-une-victime-de-la-grande-corruption-au-temps-de-boumediene/.
Le parti historique a muté. Une simple association de malfaiteurs. Et cela finit toujours mal.