Chute du cours du pétrole et la menace sur la sécurité nationale de l’Algérie
Selon les rapports internationaux, il ne faut pas s’attendre à un cours de 90/100 dollars avant 2025/2030, sous réserve d’un retour à la croissance de l’économie mondiale
1.- Les recettes de Sonatrach ont été entre 2000/2014 de plus de 760 milliards de dollars et plus de 580 milliards de dollars d’importation, la différence étant les réserves de change au 31/12/2014. Les exportations hydrocarbures ont évolué ainsi : en 2005, 43,937 milliards de dollars, en 2006 53,456, en 2007, 58,831, en 2008, 77,361, en 2009, 44,128, en 2010, 55,527, en 2011, 71,427, en 2012 69,804, en 2013 63,752 et en 2014, 58,8 milliards de dollars. Selon les statistiques douanières les exportations de l’Algérie ont atteint 17,73 milliards de dollars entre janvier et avril 2015 dont 866 millions de dollars hors hydrocarbures , contre 22,72 milliards durant la même période soit une baisse de 41%. Encore qu’il faille ne pas confondre recettes avec le profit net de Sonatrach devant déduire les charges d’environ 25% et la part des profits des compagnies étrangères soumises à la règle des 49/51%. En n’oubliant pas que le cours moyen entre le premier semestre (plus de 105 dollars le baril, le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole) et le second semestre a été selon la banque mondiale de plus de 85 dollars. Les importations de biens, à prix courants, selon les statistiques officielles douanières, ont été de 40,472 en 2010 ; 46, 453 en 2011 ; 47,490 en 2012 ; 55,028 en 2013 et 58,330 en 2014. Selon la banque d‘Algérie les services, ont représenté en 2013 10,77 milliards de dollars et 11,70 milliards de dollars en 2014
2.- Le solde de la balance commerciale a été de 16,58 en 2010 ; de 26,242 en 2011 ; de 24,376 en 2012 ; de 9,946 en 2013 et de 4,626 en 2014. Si l’on prend les données de la banque d’Algérie pour seulement 2013/2014, le solde global de la balance des paiements a été de 130 millions de dollars en 2013 et négatif de 5,88 milliards de dollars fin 2014. Toujours selon les statistiques douanières, entre janvier et avril 2015, l’Algérie a enregistré un déficit de la balance commerciale de 4,32 milliards de dollars contre un excédent de 3,4 milliards de dollars pour la même période en 2014, selon la même source. Le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport du 13 avril 2015 conséquence de la chute du cours des hydrocarbures, prévoit 26 milliards de dollars de déficit en 2015 pour l’Algérie. La croissance du PIB réel devrait se ralentir de 4,1% en 2014 à 2,6 % en 2015. Le FMI prévoit un taux d’inflation (déjà compressé par les subventions) qui passeraient de 2.9 en 2014 à 4.0 en 2015 et 2016 et le taux de chômage, déjà surestimé par les emplois dans les administrations, les sureffectifs dans les entreprises publiques, et les emplois temporaires souvent improductifs, devrait légèrement augmenter où de 10.6% en 2014, il passerait en 2015/ 2016 à 11.8%, en précisant que selon l’ONS 50% des emplois hors agriculture sont non affilés à la sécurité sociale.
3.- La chute du cours du pétrole a un impact négatif sur le niveau des réserves de change en précisant que les réserves de change qui étaient de 193,3 milliards de dollars à fin juin 2014, à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014 et de 178,9 milliards de dollars à la fin décembre 2014, soit 15,6 milliards de dollars de moins que les 193,3 milliards de dollars enregistrés fin juin 2014. Par ailleurs selon le FMI, l’Algérie aurait puisé uniquement pour 2015 plus de 11,6 milliards de dollars. Ces réserves, non compris les 173 tonnes d’or d’une valeur monétaire d’environ 7 milliards de dollars au cours actuel, incluent le quote-part au Fonds monétaire international de 1,96 md de DTS (près de 3 milliards de dollars), s’ajoutant à la décision de l’Algérie en octobre 2012 de participer à l’emprunt lancé par le FMI avec un montant de 5 milliards de dollars. D’une manière générale, si l’on maintient le même niveau des dépenses que 2014, puisque la loi des finances 2015 votée par le parlement prévoit plus de 60 milliards de dollars d’importation uniquement de biens sans les importions de services (plus de 11 milliards de dollars) pour 2015, l’on devrait normalement puiser dans les réserves de change environ 30 milliards de dollars en 2015. La situation financière est intenable avec une sortie de devises de 80 milliards de dollars y compris les transferts légaux de capitaux des firmes et une recette fluctuant entre 40/50 milliards de dollars Si l’on maintient le niveau des dépenses de 2014 /2015, les réserves de change qui devrait s’épuiser horizon 2020/2021.
4.- Comme la baisse du cours des hydrocarbures a un impact négatif sur le niveau du Fonds de régulation des recettes, le budget de fonctionnement et d’équipement réunis, selon la Banque mondiale, ne peut se réaliser que sur la base d’un cours de 110/120 dollars (37 dollars étant un artifice comptable). Le Fonds de régulation des recettes résulte de la différence entre le prix des ventes moyennes annuelles des hydrocarbures et le plancher de la loi de finances de 37 dollars. Officiellement, les avoirs prélevés du FRR ont atteint 2.965,6 milliards de dinars en 2014 contre 2.132,4 en 2013 qui ont servi exclusivement à financer le déficit du Trésor, qui s'est creusé à 2.965,6 milliards de dinars, un niveau jamais atteint depuis 2000. A fin 2014, les avoirs du FRR s'étaient établis, après prélèvements, à 4.408,4 milliards de dinars contre 5.563,5 milliards de dinars à fin 2013. Avec un cours de 95 dinars pour un dollar, nous aurons 47 milliards de dollars, en signalant que la loi de finances 2015 paradoxe, a été établie sur la base d’un cours de 79 dinars/un dollar. La loi des finances 2015 prévoit des recettes budgétaires de 4.684,6 milliards de dinars et des dépenses publiques de 8.858,1 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire de 4.173,3 milliards de dinars. Au cours de 95 dinars pour un dollar, en prenant le même taux pour plus de cohérence, nous aurons 44 milliards de dollars qui devaient être alimentés par le Fonds de régulation des recettes. Ainsi, si le cours moyen pour 2015 s’établit à 60 dollars, en cas du maintien des dépenses prévues par la loi de finances 2015, le Fonds de régulation risque de s’épuiser courant 2016.
5.- Les incidences de la chute du cours du pétrole sont inévitablement le dérapage du dinar et donc à terme un processus inflationniste et la fin des subventions généralisées qui ont représentées 60 milliards de dollars en 2014, soit 27/28% du produit intérieur brut. L’expérience du dérapage du rouble russe ou de la monnaie vénézuélienne est éloquente. En effet, la dépréciation de la monnaie nationale, depuis ces derniers mois, est due essentiellement à la baisse des prix de pétrole, selon l’agence de presse officielle APS citant un responsable auprès de la Banque d'Algérie. Ainsi, le FMI classe l’Algérie dans la catégorie dite de flottement dirigé où le cours du change de la monnaie nationale vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires commerciaux est déterminé sur le marché interbancaire des changes où interviennent les banques commerciales et la Banque d’Algérie, pouvant parler de glissement et non de dévaluation. Or quelle différence pour les opérateurs économiques qui ont vu le cours du dollar passer de 79 dinars à plus de 98,95 (vente) sans compter aucune amélioration de la cotation par rapport à l’euro (109,89 (vente).C’est encore une fois une vérité de la Palice d’affirmer que le cours du dinar est corrélé aux recettes des hydrocarbures en réalité aux réserves des changes provenant de cette rente. Comme j’ai eu à le démontrer depuis des années, si les réserves de change algériennes étaient entre zéro et 20/30 milliards de dollars, l’euro s’échangerait sur le marché parallèle entre 300/400 dinars, d’où l’importance de connaître les mécanismes monétaires.
En résumé, selon les documents officiels de la Banque d’Algérie les importations de biens et services en 2014 (sorties de devises sans les transferts légaux de capitaux) ont été de 71,14 milliards de dollars. Selon les rapports internationaux, il ne faut pas s’attendre à un cours de 90/100 dollars avant 2025/2030, sous réserve d’un retour à la croissance de l’économie mondiale et devant tenir compte de la nouvelle transition énergétique mondiale. A ce titre, pour des raisons de sécurité nationale, il est souhaitable un large débat national ouvert concernant tant la gestion de la rente des hydrocarbures que la gestion des réserves de change, afin de préparer l'après hydrocarbures, qui vont à l'épuisement pour le traditionnel, dans 15/20 ans dans le cas le scénario le plus optimiste.
Docteur Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités, Expert international
Commentaires (2) | Réagir ?
LA société nourriciére, la sonatrach peut se restructurer et mise à niveau du point de vue qualitatif et quantitatif. Mais à une condition siné qua non:
Lui couper le cordon ombilical qui la tient prisonniere d elmouradia et de son "makhzen clanique BOUTEFLIKISTE", qui la vide de sa substance financiére non renouvelable.
Quelle honte de se rendre à cette évidence, d une SEULE SOCIETE NOURRICIERE et de cet état économique imposé claniquement et maffieusement. Plus de 50années dites d indépendance pour que 35millions d habitants dépendent de la rente d une SEULE SOCIETE et qui, hélas, ne produit rien, mais récupére dans le sous sol de ce pays une denree NON RENOUVELABLE et épuisable!
98%, ya djmaâ, de tout ce qui finance le fonctionnement de l'algérie proviennent de la recette des hydrocarbures!!
Sans les richesses énérgétiques l'algérien ne pourrait vivre qu avec 2% de ses capacités actuelles!
Un salarié qui touche 30000da (3millions de centimes) n aura plus que 2x30000:100=600da (soixante milles centimes) !!!!
Et comme tout est IMPORTE, les prix à la consommation resteront au niveau actuel.
Mais avec 2% de produit national brut en dehors des hydrocarbures que restera t il comme capacité à importer ?rien!
Alors n est il pas temps d avoir pitié de cette algerie algerienne qu un systéme maffieux a séquestrée et empêche de se développer et prospérer avec toutes les énormes potentiels humains, industriels, agricoles, environnementaux et géostratégiques?
Il y a urgence à répondre à ce pays notre patrie qui est dans un état de non assistance en pays en danger économique et de banqueroute!
Y a t il encore des HOMMES ET DES FEMMES qui aiment ce pays et qui n'acceptent plus de laisser leur pays aller à VAU L EAU?
Ca crève les yeux cette banqueroute de l'Algérie sur le plan économique et financier à court terme 2016, vous avez implacablement analysé la situattion et les chiffres d'import import et d'ouverture aux compagnies péttroliéres et gaziéres sont explicites et nets.
Seulement et par extension la sécurité nationale est essentiellement menacé par le "Non décrochage" du pouvoir de Abdellaziz Bouteflika et son clan.
Constitutionnellement illégitime et institutionnellement délinquant, ce pouvoir des incultes d'Alger est la principale menace sur la sécurité nationale au sens global du concept. Par extension si dérive sécuritaire trés probab le aux échéances 2016 se précise irrémediablement en Algérie laé Sécurité régionale Nord Africaine et sahélienne deviendra un cauchemard des puissances de ce monde, La france aura une grande responsabilité dans cette dérive et les ondes de choc seront énormes pour Paris avec ses plus de dix millions d'émigrés nord africains et sahéliens.
Les USA plus perspicaces semblent prendre les devants en s'assurant une seconde plate forme à l'est de l'Afrique du nord : La Tunisie don Obama va faire un allié privéligié militairement parlantt, cela n'est il pas suffisant de la perte totale de crédibilité stratégique et militaire régionale pour l'Algérie Bouteflikiste, Il est loin le temps des séductions pour le siége d'Africacom en Algérie par la seule faute de l'incompétence croisée à l'arrogance de Boouteflika qui est le seul obstacle à la sanctuarisation sécuritaire du pays, pour de simples et puérils réglements de comptes avec le DRS et un ego pathologique frisant un cas exceptionnel de "Schizophrénie paranoide", voilà ou se situe la menace sur la sécurité nationale à Al Mouradia.