L'Algérie, une république entre guillemets
Commenter l'actualité algérienne constitue franchement une perte de temps sèche. Car en vérité, le pays n'est pas dans la normalité pour qu'il puisse y avoir de nouvelles dignes de ce nom.
Le procès Khalifa, le remaniement gouvernemental, l'affaire de l'autoroute, le crédit à la consommation, la Renault Symbol,... etc., ne constituent pas une matière informative qui pourrait intéresser le commun des "Algériens". Il ne s'agit, ni plus ni moins, que de basses manœuvres et de sordides diversions pour maquiller une illégitimité perpétuelle et avérée.
L'on est toujours dans les anciennes pratiques, caduques et dépassées, qui ne peuvent être qualifier que de non-évènement. En effet, les manœuvres se font répétées , et ce depuis plus de 50 ans. En prime abord, la plus vieille combine, l'illégitimité, demeure toujours de mise. Puis, constamment dans le même aveuglement politique, l'on place et déplace des figurants en qualité de gouvernants puisés d'un personnel assujetti et recyclable en fonction des complots et des manigances. Servira t-il alors à quelque chose d'évoquer les manœuvres d'un système illégitime?
Le régime s'est disqualifié de lui-même depuis qu'il a usurpé le pouvoir. Alors lui attribuer les qualificatifs d'une république normale, c'est lui reconnaître un caractère légitime. N'est-il pas correct d'appeler le chat par son nom ? Quand la pratique du pouvoir est opaque, sombre et refermée, ne vaudrait-il pas mieux de mettre entre guillemets les attributs de la république à chaque évocation des responsables et des institutions de ce système honni ?
A commencer par la présidence de la république à laquelle les guillemets conviennent parfaitement. Il ne s'agit plus présentement d'une sortie de la grande ou de la petite porte. Car le pays n'a eut que de pseudo présidents (excepté Boudiaf assassiné) ayant indument occupé "l'institution" et qui l' ont quittée sur les pointes des pieds. Mourir sur le" fauteuil présidentiel", vouloir y mourir, démis ou pousser à la démission , demeurent des sorties honteuses. Et une fonction déshonorante pour tout un pays, ne constitue pas un attribut d'une république normale. Pis en ces moments de grandes galères politiques où un "président" incapable continue à assumer une fonction qui n'a jamais été de sa taille, l'attribut républicain ne sied plus à l'indu-occupant.
Quant au "gouvernement", en l'absence d'engagement politique serein, il est de fait mis entre guillemets. Les critères de choix de ses membres ne répondent à aucune logique politique visant à améliorer la gouvernance. La fonction de ministre est avant tout, un poste politique normalement issu de la majorité. Mais quand la majorité est un accessoire, n'importe quel vautour est ministrable. A commencer par ces "préfets" zélés et arrogants dont la promotion au poste de "ministre" n'est pas le fruit de leur maitrise des dossiers comme le soutiennent certaines voix, mais essentiellement due à leur degré élevé dans la servilité et la soumission. Ces promus, ne faisaient -ils pas le beau temps et la pluie quand ils étaient aux commandes de leurs départements?
D'autres "ministres" ont marchandé le principe pour devenir une risée aux yeux de tous, leurs maitres y compris. Et tant qu'il n'y a de principe, point de compétence aussi. Et le marasme perpétuel en est la preuve irréfutable. Alors le tourisme gouvernemental n'étonne pas du moment que la balade politique est déjà instituée. Dans les "partis politiques", ceux inféodés au régime, ou les pseudo-opposants, la manœuvre régit toujours les coulisses des coups bas pour préserver l'intérêt personnel et le dividende étroit, renforçant ainsi le fonctionnement anormal de ces fausses formations politiques. Car, dans la normalité, une formation politique est crée pour exercer le pouvoir quant elle possède la majorité, et s'oppose fortement quand elle détient une représentation minoritaire. Et pas du tout pour servir de comité de soutien ayant un pied dans le pouvoir et l'autre dans l'opposition.
Ainsi, l'on peut généraliser la mise entre guillemets de ce qui provient d'un régime illégitime: "parlement, justice, télévision, presse...", car le fonctionnement est tout simplement anormal. Prenant la presse, qui devait constituer l'oxygène de la démocratie, le fait qu'elle prête mensongèrement de la capacité et de la puissance en attribuant des dires et des actes à un grabataire sans paroles depuis au moins deux années, ou aussi de qualifier de basses combines d'action de gouvernance, la referme forcément dans les guillemets de la non crédibilité.
Mais plus grave, l'enracinement de ces pratiques dans la majeure totalité des mentalités a conduit à mettre entre guillemets même le peuple. Car, par incompétence et incapacité, ce pseudo-peuple n'arrive toujours pas à imposer un choix libre dont il est le seul juge. N'est-il pas temps de passer aux choses sérieuses ? Entres autres l'autonomie des peuples authentiques.
Zoubir Zerarga
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Samedi 23 Mai 2015 - 10:47
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Le Sénateur Jamel El-Dine Habibi 4 mois avant sa mort
Le Chiffre de un million et demi de martyrs est un mensonge que l’on paye cher.
Nous vivons à une époque, où 50 années après l’indépendance, nous continuons à entendre des nouvelles de cette Révolution qui n’a durée que 7 années et demi et qui n’a pas encore terminée de nous surprendre. L’ancien Sénateur et ancien député et membre du CNT. Celui qui durant la première guerre du Golf s’est positionné lui et un autre « député » H. Habib contre Saddam Husseinen soutenant le Koweit d’avoir appelé les coalisés. Jamal eddine Habibi, en fin septembre dernier, c'est-à-dire à 4 mois avant de rendre l’âme, il a parlé comme celui à qui le regretté Tahar Djaout s’est adressé : ‘’Si tu parle tu meurs, si tu te tais tu meures, alors parle et meure’’ Et Habibi a parlé et il est mort. Abdelkader BEN BRIK
Journaliste d'investigation
Jeudi 5 Janvier 2012
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L’attaque du Maroc en 1963 : une pure invention de Ben Bella :
Habibi était l’invité du journal hebdomadaire Algérien El Khabar Hebdo du 28 août 2009. Le débat est on ne peut plus passionnant. Difficile de lire le compte rendu des journalistes sans éprouver le besoin lancinant de partager les « vérités» du combattant. Par ailleurs, devant l’erreur qui empêche la vérité de poindre à l’horizon, l’on ne peut que saluer le courage de l’homme; il ne mâche pas ses mots, parle cru, creuse dans les tempêtes, pour reprendre le propos d’un poète.
En ces temps de disette où l’on conjugue le pesant de poudre des hommes en «avoirs bancaires», en ces temps où personne ne daigne labourer ses jachères, l’on ne peut qu’encourager et saluer toute lueur de vérité, fût-elle fluette; pourvu qu’elle soit susceptible d’éventrer la nuit et d’y ébruiter le crime échafaudé à la barbe de la dignité des hommes et au nez de toute humanité. Nos intellectuels en ripaille, s’ébattant dans les alcôves du sérail à se dénoyauter tel le fruit de leurs âmes, ces poltrons de tout acabit, n’ont plus l’envie de dire, de dénoncer, de revendiquer. N’est-ce pas qu’un peuple se meure lorsqu’il arrête de rêver et donc de revendiquer, d’aspirer à davantage de droits, d’apprendre de ses erreurs et d’accrocher à son futur de grands idéaux subséquemment. Djamal El-Dine Habibi crache le feu. Dit-il vrai ou faux? Est-il à la hauteur de ce qu’il énonce? Les questions sont à chercher ailleurs. Que l’on soit d’accord avec ses dires ou pas, le combattant aura eu néanmoins le mérite d’avoir dit… l’inédit; il aura eu le mérite d’être sorti des sentiers battus. Du reste, c’est d’ores et déjà à méditer.
L’attaque du Maroc en 1963 : une pure invention de Ben Bella :
Djamal El-Dine Habibi ne va pas par trente six chemins crever le premier abcès : « Ceux qui ont pris le train de la révolution aux
Le colonel Mohand Oulhadj
derniers moments sont ceux qui aujourd’hui se targuent d’avoir libéré le pays; ils gouvernent, règnent en maîtres incontestables, s’approprient tous les droits d’aînesse ». Mieux, pour lui l’attaque du Maroc en 1963 n’a jamais eu lieu; c’est un pur mensonge adossé à l’histoire du pays : « Le conflit était à son apogée entre la wilaya 4 et la wilaya 5. La Kabylie sous les ordres du colonel Oulhadj. Il fallait un subterfuge et Ben Bella savait que le colonel Oulhadj était féru de patriotisme et d’amour pour la patrie. Il n’accepterait jamais, aussi soient divergentes ses opinions sur la manière de gouverner, que l’on attaque l’Algérie. En 1963 Ait Ahmed lui-même était armé et habillé en militaire. Et à l’occasion, j’ai envie de dire qu’Ait Ahmed est le dernier rempart du nationalisme. Jamais il n’aurait accepté que l’on attaque son pays, car s’il y en avait eu une attaque il aurait été le premier à rejoindre les frontières pour défendre sa patrie. Dans nos frontières avec le Maroc pour répondre, nous avions 6000 soldats postés et prêts à réagir à tout moment. Le Maroc n’avait ni l’ambition de s’élargir, ni n’en avait les moyens. D’ailleurs nous ne suscitions pas les envies au point que l’on dit. C’était simple, Ben Bella voulait tuer dans l’œuf les aspirations et les dissensions sur le pouvoir alors très contesté, d’autant plus que le GPRA avait réalisé les objectifs qu’il avait tracés ». Plus loin, le combattant, un tantinet en colère lâche le leste à sa langue : « Je le dis et je le répète, l’Algérie est condamnée à ne jamais quitter son arrêt; elle en est ligotée. Et s’il ne soufflait pas un nouveau souffle révolutionnaire, le train de l’histoire transportant notre pays demeurerait à tout jamais à l’attente du signe de départ qui ne viendra jamais bien évidemment. Nous sommes en train de vivre une autre saison du film de la colonisation française. Ils parlent de l’université, de l’éducation, de tout, comme d’une maison privée. Cela veut tout bonnement dire que les portes de la réussite sont fermées pour les enfants d’ouvriers et de fellahs. La privatisation telle qu’elle est conçue en hauts lieux n’est que pour entériner la domination du déjà dominant et le retour du colonialisme. Moi je dis, arrêtons le féodalisme, car ces mercenaires se sont accaparés de tout et en ont tout vendu sans qu’ils supervisent le propriétaire de ces biens : le peuple. Où va ce pays? La révolution algérienne a été minée de l’intérieur grâce à des gens qui lui sont étrangers et qui gouvernent maintenant. Il y a deux sortes de victimes, celles assassinées par la France et celles assassinées par le clan de Oujda et de Gardimaou (frontière Tunisie) ».
Les un million et un demi million de martyrs : un mensonge que l’on paye très cher :
L’invité du « débat» revient encore à la charge, le mensonge le fait baver. Cette, il pousse trop loin; il emprunte un sentier encore plus abrupt: « L’holocauste qui est un crime des plus odieux que l’homme ait commis sur terre, ose Djamal El-Dine Habibi, a, nonobstant la douleur que cause le souvenir à la mémoire, profité dans une certaine mesure aux juifs. D’ailleurs, ils en ont exagéré les faits et les chiffres. Mais ça a été un moteur indéniable dans la constitution d’un grand état des plus nucléarisés; une démocratie et puissance qui a son mot à dire dans la planète; bref, ils sont des gens qui sachent bénéficier de leur mémoire et qui sachent y investir leur futur. L’allemand jusqu’à aujourd’hui dépense, au profit des juifs, de faramineuses sommes sur son passé nazi. Cependant, l’Algérie a avancé le mensonge de 1 million et demi de martyrs et elle en a perdu des milliards et des milliards».
Un journaliste interroge le sénateur sur la dernière polémique provoquée par Nourredine Ait Hamouda, deputé du RCD, lorsqu’il a
Le colonel Amirouche
défié les autorités à produire des preuves tangibles sur la véracité des 1 et demi million de martyrs, Djamal El-Dine Habibi répond : « Ait Hamouda a évoqué le problème d’un point de vue politique et récemment. Moi, j’avais évoqué le problème bien avant ça. On m’avait répondu qu’on ne pouvait toucher à pareil sujet et qu’on ne pouvait aucunement réviser le chiffre, car il est trop tard, et cette politique de ne pas pouvoir se pencher sur son passé cause bien des tracas sur les statistiques : on ne peut pas par exemple destituer les milliers de faux moudjahiddines de leur statuts de combattants libérateurs. Il y a un peu plus de 600. 000 faux moudjahidines. Dans une rencontre avec l’ex ministre des moudjahidines, Mr Mahmoud Guenz a tenu sa tête entre ses mains et m’a dit « J’ai un harki (un traître) dans mon ministère». Selon l’ex sénateur, à la veille de l’indépendance, 111000 personnes qui faisaient partie des unités françaises avaient rejoint « Le rocher noir» à Boumerdès pour rejoindre soi-disant le maquis avec les combattants de libération; ils sont tous aujourd’hui des moudjahiddines : « Tout le monde, assène-t-il, connaît le harki et le moudjahid, mais qui osera accuser ces gens». Et plus loin, il enchaîne : « Je présidais une commission chargée de reconnaître les vrais moudjahiddines des faux. J’avais un dossier sur un bonhomme que tout le monde disait être un harki. J’ai alors contacté la gendarmerie nationale de Mostaganem ainsi que sa police. Bref, une petite enquête était suffisante pour savoir que le bonhomme était un harki. Il est aujourd’hui non seulement déclaré moudjahid mais il est un cadre de la révolution et il jouit de tous les privilèges ».
Krim Belkacem n’a pas participé à l’assassinat de Abane Ramdane:
Fait inédit dans l’histoire entourant les héros de la révolution algérienne : Krim n’a jamais cautionné l’assassinat de Abane Ramdane, le cerveau de la révolution. Djamel El-Dine Habibi le renie en tout cas catégoriquement. Selon lui Krim Belkacem n’était pas à Oujda, lieu où a été assassiné Abane. La version habituelle que l’on connaît est que Krim avait accompagné Abane dans la prairie où allait-on exécuter le père de l’Algérie républicaine. Deux sbires de Abdelhafith Boussouf allaient se charger de l’ignoble besogne : « J’ai eu l’honneur de le rencontrer (c’est-à-dire Krim Belkacem) en 1961. Un homme amoureux de son pays et qui n’avait rien d’un criminel. Un vaillant homme qui avait rejoint le maquis en 1947 déjà. Krim n’était pas à Oujda le jour de la mort de Abane».
La France n’a pas assassiné les colonels Amirouche et Si El Houas :
Le sénateur va à l’encontre de ce qu’a rapporté Hemou Amirouche, le secrétaire spécial du colonel Amirouche, dans son livre Akfadou…Une année avec le colonel Amirouche, où l’auteur dit que les colonels Amirouche et Si El Houas avaient été assassinés un jour de ramadan durant un violent accrochage qui avait opposé une quarantaine de moudjahiddines contre 2000 soldats français dans la montagne de Tamer. L’auteur du livre ne cache pas toutefois ses soupçons quant à la possible implication ou complicité de gens membres au sein du gouvernement provisoire sur la base que le code secret des communications avait été découvert par la France voila un temps alors que le colonel Amirouche n’en a pas été informé par le gouvernement provisoire qui était alors placé en Tunisie. Le sénateur dément, car il ne reconnaît même pas qu’Amirouche ait eu un secrétaire mais bel et bien une secrétaire : « Amirouche n’avait pas un secrétaire mais une secrétaire qui était professeure de dessin au lycée Omar Racim. Vous pouvez le vérifier de vous-même».
Au sujet de la liquidation physique de moudjahiddines par d’autres moudjahiddines durant la révolution, Mr Habibi ne trouve pas d’autre qualificatif : « Qu’est-ce que signifie tuer un révolutionnaire? C’est quoi le sens de l’assassinat d’un officier de l’ALN? C’est tout simplement du terrorisme. Au nom d’intérêts partisans, de grands hommes avaient été assassinés». D’ailleurs, il dit: « Les autorités algériennes réellement n’ont aucune envie de récupérer les archives concernant l’époque coloniale, surtout la période de 1954 à 1962. Bien des responsables et de hauts cadres aujourd’hui gouvernant les destinées du pays se retrouveraient en prison si la France restituait les archives…».
« Oui, Amirouche et Si El Houas ne sont pas tombés dans les champs d’honneur dans les montagnes de Boussaâda. Ils ont été liquidés par les soi-disant guides de la révolution qui étaient à Ouajda et Gradimoue en Tunisie». Amirouche et Si El Houas, explique le sénateur, étaient deux grands héros de la nation dont il fallait que les comploteurs pour le pays de demain se débarrassent. En 1982, continue le sénateur, alors qu’il se trouvait avec le colonel Oumrane dans le cimetière d’El Alia, Kasdi Merbah, alors ministre de l’industrie, lance, railleur, au colonel Oumrane : « Viens, espèce de harki!». C’est alors que le colonel rétorque : « Pourquoi vous séquestrez toujours les cadavres de Amirouche et Si El Houas dans les locaux d’une gendarmerie. Pourquoi avez-vous peur d’eux même morts?».
Boumedienne et Bouteflika : Du prestige à gogo mais le travail… zéro.
Selonle Djamel El-Dine Habibi, l’Algérie traverse la pire période de son histoire après l’indépendance. Sa crise cependant est
Boumedienne
strictement politique. Les gens la gouvernant n’ont rien à cirer des intérêts du peuple et de la patrie. La politique de Boumediene était une politique de «prestige» qui ne se préoccupait guère des problèmes intérieurs alors que le pays avait besoin impérieusement d’une politique d’édification et de projets pour la société. Au départ était Ben Bella, un bonhomme sans scrupules qui a fait de l’Algérie une victime jetée en pâture à des idéologies surannées. Boumediene, revient à la charge le sénateur, n’avait cure d’une Algérie qui soit forte, prospère et sereine. Il a préféré une Algérie médiatiquement «internationalisée» au détriment de son économie, de ses institutions, de sa politique. Aussi, a-t-il gaspillé des milliards et des milliards de dollars en festivals internationaux, en congrès divers, en projets futiles, etc. Bref, de l’argent qui aurait pu servir pour élever la qualité de vie de tout un pays. C’est cela d’ailleurs qui engendré la crise que l’on vit. Qu’a-t-on moissonné des congrès internationaux? Qu’a-t-on eu du fait qu’il ait discouru en langue arabe à l’ONU?
Le sénateur n’en démord pas, il critique jusqu’à la politique de soutien aveugle pour la cause palestinienne au détriment du peuple algérien : «On a dépensé des milliards de dollars pour faire entrer Yasser Arafat dans les enceintes de l’ONU. On a dépensé l’argent du peuple sur l’Afrique… Et tout cela rien que pour entendre les ovations de pays lointains… ».
Quant à Bouteflika, selon le sénateur, à l’instar de Zeroual son prédécesseur, il a accentué le régionalisme au sein de l’état. Toutefois, il n’omet pas de souligner un détail : « J’ai eu une discussion avec Zeroual à l’époque sur ce sujet, je lui ai dit : l’Algérie est la mère de tous, n’est-ce pas? Oui, m’a-t-il répondu. J’ai dit : je vois 20 ministres originaires d’une même tribu à Batna. Alors, il m’a tenu ces propos : Ils sont d’une même tente même, mais ils sont tous liés pas l’amour du travail bien fait. Il avait raison. En ces temps, on avait peu de ministres et il n’y avait pas les scandales et crimes financiers que l’on connaît à l’ère de Bouteflika. Désormais, à l’ère des miracles de Bouteflika, même l’eau est distribuée en denrées rares pour s’acheter des allégeances comme on le faisait pour les produits alimentaires durant la deuxième guerre mondiale. L’Algérie est un immense champ de voyoutisme, une île de mercenaires… comment a fait l’ex président du parlement, Mr Amar Saadani, pour dérober 3000 milliards. Il n’y a pas de pays qui soit civilisé où l’on vole de cette façon. Tout cela est voulu afin que continue le clan d’Oujda à dominer. On ne sait même pas combien d’argent quitte le pays, ni combien y entre. Comme si on n’avait ni douanes, ni police, ni conseil des comptes, ni gouvernement, etc. Pendant le règne de Chadli l’argent était destiné pour se procurer des frigidaires, des bananes et des fromages… Et maintenant? Tout est privatisé, tout est vendu ».
Boumediene et Ben Bella sont les responsables de l’assassinat du colonel Chaabani :
Le sénateur relate le colonel Chaabani avec des mots forts élogieux. Il se rappelle qu’en 1964, il était à la ville de Lille en France
Lorsqu’il a vu un jeune entraîneur d’un groupe de jeunes filles qui portait le journal La voix du nord. Il lui demande s’il pouvait feuilleter le journal. C’est alors qu’il tombe sur la nouvelle de l’assassinat du colonel Chaabani : «Il avait été liquidé parce qu’il était fidèle à une certaine idée de l’Algérie, fidèle à ses principes, fidèle à la révolution. Il n’était pas permis qu’on le laisse vivant. Il fallait qu’il rejoigne les colonels Amirouche et Si El Houas. Et pour les gens qui disaient qu’ils ne voulaient pas qu’il meure, je leur dis que vous avez souhaité sa mort et vous l’avez liquidé… Il avait été liquidé par Boumediene et Ben Bella ».
Bouteflika, Boumediene et la révolution :
Bouteflika et Boumediene, affirme Mr Habibi, n’ont rien apporté à la révolution comparativement aux combattants que le peuple connait. Le sénateur raconte une petite histoire où Bouteflika en 1957 prenait des photos en compagnie de journalistes. L’histoire se répète deux mois après avec Boumediene. Mr Habibi commente l’histoire en disant que beaucoup de gens qui n’avaient aucun lien avec la révolution se faisaient prendre en photos en compagnies des combattants de renom afin qu’on les dise faisant partie de la même trempe. La quasi-majorité de ces gens étaient à mille et un lieux de l’aspiration libératrice du peuple algérien. D’ailleurs, ces gens qui se prenaient comme cela en photos avaient d’autres dessins pour l’avenir, ils s’en foutaient royalement de la révolution : « l’histoire n’est pas aveugle», commente le sénateur.
Par ailleurs, Mr Habibi, à l’évocation de la véracité ou pas du rôle de Boumediene dans le passage des armes aux frontières du Maroc, se gausse du rôle que ce dernier aurait soi-disant joué. Selon lui, Boumediene n’a pas joué un rôle important dans le premier bateau transportant des armes du Maroc vers l’Algérie. Cette opération était effectuée grâce à son compagnon de l’époque, alias Si Mourad, le bonhomme que l’on surnomma Si Youcef un peu plus tard pour devenir ensuite, pour des raisons strictement stratégiques, Lehbib Zone. C’est lui qui a transporté les armes jusque dans le bateau. Boumediene ne faisait que superviser de loin. Oui, c’est grâce à monsieur Helfaoui Mohamed Essaleh de son vrai nom. Il est de à Azzaba, de la wilaya de Skikda. Lui, il a préféré rejoindre la révolution à l’intérieur du pays. Mais il a été rappelé par le groupe de Oujda pour qu’il soit exécuté afin que l’on efface sa trace de l’histoire et que l’on raccommode au Raȉs l’histoire qui «sied» à un président. D’ailleurs, le Moudjahid en question avait été restitué en 1999 pour qu’on lui reconnaisse enfin son énorme service rendu à la nation.
Il y a encore tant d’autres sujets qu’a évoqués l’ex sénateur; des sujets tous aussi sensibles vis-à-vis de cette autre histoire que l’on plante comme des certitudes inébranlables dans les caboches de nos gamins. Une question s’impose: il y a combien de vérités en termes quantifiables dans notre histoire? Une question qui se pose, au risque de me répéter, d’elle-même lorsque on sait que les historiens, les vrais, pas les flagorneurs, sont interdits d’expression ou d’écriture carrément, quand on sait que le pays a été gouverné depuis l’indépendance pas ses ennemis; les ennemis du peuple, de la révolution, etc. Décidément, il n’est pas aisé de se frayer un chemin de juste au milieu de cette brousse de mensonges.
Essayons d'etre lucides les amis: Bouteflika ne quittera le pouvoir que lorsque la vie l'aura quitté et encore, il fera toutes les tentatives du monde pour y laisser soit l'un de ses fréres, soit un proche qui garantisse, d'abord que l'histoire ne salissera pas trop son passge et qu'il ne touchera ni à sa famille ni à ses protégés. Mais, pour ceux qui seront encore là, aprés : quelle que soit l'option il faudra continuer à vivre et sauver le pays de graves dérives qui le guettent, d'abord de l'islamisme, intérieur et exterieur, qui le guette (et l'Algérie n'a pas beaucoup d'amis) , ensuite du sytéme, qui n'acceptera pas facilement un changement radical des options politiques et des mécanismes qui s'y attachent, (et les deux peuvent faire une jonction), mais aussi d'un peuple maté et n'ayant que peu de reactions patriotiques de salut public, qui fut brimé et tenu en laisse par des décennies de pénurie et de perfusion alimentaire et culturelle; La tache s'annonce ardue, mais c'est un passge obligé et comme dit le proverbe de chez nous "meme s'il ne me reste qu'un soupçon de vie, ma mére pensera toujours que je peux lui etre utile"