Remaniement ministériel : l’absence de la culture républicaine de l’Etat et les manipulations
Une forte opinion publique n’a pas encore "digérée" le traitement des différentes affaires de corruption (Khalifa et les autres) inscrit dans un cadre d’"assainissement" des affaires en suspens et politiquement dans une perspective d’amnistie générale.
Après l’amnistie offerte aux assassins, le pouvoir projette d’amnistier ceux qui ont accumulés l’argent sale, une condition pour valider le fragile consensus du 4e mandat et transiter vers la domination de ce qu’on appelle l’aile néolibérale du pouvoir (le pouvoir de la chekara, dans le langage populaire). Un pouvoir fondé sur une conception despotique et paternaliste de ses rapports avec le citoyen, les institutions et l’entreprise économique.
Si on organise un sondage dans la société algérienne, une forte majorité optera pour affirmer qu’une des caractéristiques de ce pouvoir est la faiblesse de la "culture républicaine de l’Etat" de ses dirigeants. En confirment le faible (ou le recul) développement industriel et économique, malgré la disponibilité de ressources financières, et le peu d’intérêt pour anticiper les moments (prévisibles) de crise, avec toute l’expérience (malheureuse) de la crise de 1986 née de la baisse du prix du pétrole.
Le dernier remaniement ministériel nous offre une autre et grave illustration : d’un point de vue patriotique, s’il y a bien un trait positif ces derniers mois à inscrire à l’actif de l’Algérie, c’est bien une reprise dans la diplomatie et la politique étrangère, en particulier, en direction de l’Afrique. Une évaluation positive, grâce, essentiellement, au dynamisme, à la longue expérience mais aussi au patriotisme de Ramtane Lamamra et de son équipe. Le cercle restreint des concepteurs du "remaniement ministériel", obnubilé par les enjeux de l’après-Bouteflika et les éventuels candidats potentiels, ont mis en exécution un scénario diabolique par la création inappropriée de deux ministères des Affaires étrangères dans l’objectif évident de créer un "conflit institutionnel"et l’élimination du candidat potentiel en la personne de Ramtane Lamamra. Le même artifice a été utilisé pour éliminer la respectée ministre de la culture, Nadia Labidi, par la manipulation de Louisa Hanoune et le jeu médiatique utilisés à cette fin.
Rien n’est encore joué et, paradoxalement, le temps joue contre cette équipe qui tente de "privatiser" les institutions de la république, en respectant la loi et les procédures dans la forme. La forte opinion publique, fondamentalement patriotique, trouve sa justification dans les sacrifices et promesses de Novembre et dans les luttes sociales et politiques de plusieurs générations de militants, d’intellectuels et de cadres de l’état. Leurs sacrifices ne seront pas vains. On réalise, maintenant, l’importance d’un parti de gauche rassembleur. Un chantier que des militantes et militants, construisent quotidiennement, dans les conditions les plus difficiles.
Les luttes d’appareils, c’est connu, ne règlent pas, fondamentalement et définitivement le problème fondamental venu à maturité de cette étape de rupture : la nécessité d’une transition vers un véritable Etat de droit, démocratique et social, qui tire sa légitimité d’un large consensus national patriotique. Et la suppression de la police politique qui vise toujours à "anesthésier" le mouvement social et les organisations politiques. L’Etat de droit reste le seul rempart contre la dislocation des fragiles institutions de l’état miné par un pouvoir despotique dont la base sociale et la légitimité se réduisent d’année en année. Notre peuple vaincra !
Ghobrini Mustapha
Universitaire, militant MDS.
Commentaires (5) | Réagir ?
"Une évaluation positive, grâce, essentiellement, au dynamisme, à la longue expérience mais aussi au patriotisme de Ramtane Lamamra et de son équipe".
Franchement, je ne vois pas comment avez-vous vu le travail de sape de cette équipe aux ordres, comme patriotisme ? Trouvez-vous que, faire des pressions et exercer des menaces sur une population pauvre, écartée, marginalisée, meurtrie, assassinée, lynchée, pour signé un traité de paix, qui n'a rien à avoir avec la paix et surtout qui n'apporte pas la paix aux concernés, c'est du patriotisme ? À mon avis vous devriez revoir le synonyme du mot "patriotisme". Vous auriez dû utiliser le mot "despotisme". qu'a fait cette équipe d'autre qui vous attire et vous inspire ? La création de du front arabe pour bombarder les civils aux détriments des intérêts des autres ? Je crois que c'est la même chose. bouteflika (said) et madame frança, auront mieux faire placé cette équipe dans les services secrets qui ont l'habitude de faire ses sales besognes.
ILs ont même abusé de l'innocence et de la naiveté de quelques amateurs !!! qui vont découvrir dans quelques temps le vrai sens de.... L'INERTIE !!!