Après le remaniement, les élections ?
Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a remanié jeudi dernier le gouvernement, sans donner la moindre explication à cette décision qualifiée de poudre aux yeux par l’opposition.
Il est à se demander d’ailleurs pourquoi Abdelaziz Bouteflika se donne toujours un temps fou pour prendre finalement des décisions insignifiantes ? Le problème du gouvernement n’est pas dans sa composition, mais plutôt dans sa raison d’être. Un gouvernement qui se réunit une ou deux fois par an, ne décide de rien et n’apporte aucune solution aux nombreux problèmes posés au pays n’est pas un gouvernement. Le pays peut s’en passer allègrement !
En effet, si le gouvernement est dissous et que les ministères sont confiés à des technocrates d’horizons divers, les choses marcheront sûrement mieux qu’avant, et les dépenses seront naturellement réduites à leurs justes proportions, le train de vie d’un technocrate n’ayant absolument rien à voir avec celui d’un ministre de la trempe de Chakib Khelil.
Aussi et puisque chez nous le gouvernement n’émane pas forcément du parti majoritaire, le chef de l’Etat pourrait confier sa composition à l’opposition. Une chose est sûre, l’opposition ne formera pas un gouvernement responsable de tous les projets mais non coupable dans tous les scandales financiers liés à ces mêmes projets.
Vu son état de santé et les seize années de pouvoir ininterrompues, le chef de l’Etat pourrait enfin prendre LA décision qui restera dans les annales de la politique algérienne : faire suivre le remaniement par des élections présidentielles. Certes, la constitution le lui permet, mais il faudra compter en plus sur un coup de tête dont Abdelaziz Bouteflika a le secret.
En tout cas, si coup de tête il y a, il y aura immanquablement ces "douktours" qui écumeront les plateaux des télévisions publiques et privées pour rendre hommage à la clairvoyance de "fakhamatouhou". Ceux qui ont été capables d’expliquer la justesse du viol de la constitution, seront bien évidemment capables de tout, y compris dire une chose et son contraire. Demain, ils viendront nous expliquer sans honte que la limitation des mandats est nécessaire par exemple.
S’ils reçoivent le signal de qui droit, nos "douktours" pourront même affirmer au téléspectateur, les yeux dans les yeux, que, tout compte fait, l’opposition a raison d’exiger des élections présidentielles anticipées et une commission indépendante pour les contrôler. Et Amar Saadani, en porte-parole autoproclamé, trouvera facilement la bonne occasion pour annoncer la bonne nouvelle au peuple algérien.
Ahcène Bettahar
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