Les raisons et les déraisons d'un lifting ministériel !
La paresse en politique est de pouvoir créer de l’agitation pour remplir le vide par du vide.
J'ai toujours été passionné par les remaniements ministériels en Algérie avec l’espoir de trouver un compagnon universitaire ou un militant des causes justes qui décroche accidentellement le jackpot. Je sais que cette attente relève de l’utopie, à cause de ces pouvoirs de nuit qui ont peur du soleil. Malheureusement, les enfants du peuple sont bannis à jamais des commandes de la patrie et des affaires politiques de la nation pour leur amour de la patrie, pour leurs compétences, pour leur origine, pour leur engagement militant à pouvoir relever le défi en vue d’édifier un état juste, démocratique et moderne.
Le régime de Bouteflika excelle dans les remaniements ministériels : (2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et finalement 2015). Le patron d’El-Mouradia possède la force de manipuler l’homme et le ramener à se soumettre par la peur, l’humiliation, l’isolement, lui faire sentir son infériorité pour détruire sa confiance. A cet effet, il utilise son pouvoir pour gommer, dégommer, sanctionner, amputer, effacer, paralyser, dégrader, renvoyer, exclure, museler, châtier et remercier certain pour leur fidélité aveugle au régime du palais.
À l’instar des sociétés les plus respectueuses de l'éthique et de la morale publique et qui sont gouvernées par des hommes qui respectent des concepts scientifiques et politiques des temps modernes, un remaniement ministériel doit être justifié par des causes raisonnables d’ordre stratégique, technique et politique :
Il existe trois principales causes à un remaniement ministériel :
- Démission : la démission d'un ministre oblige le chef du gouvernement et non le président à lui nommer un remplaçant. Généralement, on parle de remaniement technique, excepté quand cette démission est due à un scandale ou une grande impopularité. Ce type de remaniement peut affecter plusieurs ministères, dans la mesure où le ministre démissionnaire peut être remplacé par un de ses collègues.
- Impopularité : lorsque le gouvernement se trouve en difficulté, après de fortes contestations populaires, le chef du gouvernement peut décider de remanier son équipe afin d'en exclure les membres les plus contestés et d'y inclure à la fois de nouvelles têtes.
- Renouvellement : lorsque le gouvernement est en fonction depuis un certain temps (généralement les deux tiers de son mandat), son chef du gouvernement peut décider, pour redonner du souffle à son action politique, de remplacer certains ministres dans des domaines peu exploités au cours de la législature. Ce type de remaniement peut permettre d'exclure des membres contestés, sans pour autant le faire sous la pression de l'impopularité.
Extension du terme
Au sens propre du terme, un remaniement signifie que le gouvernement n'a pas encore fini son mandat lorsqu'il est décidé de modifier sa composition. Mais lorsqu'un chef du gouvernement est reconduit dans ses fonctions, il modifie partiellement la composition de son gouvernement pour tenir compte de la nouvelle situation politique. Dans ce cas aussi on parle de remaniement ministériel. En revanche, lorsqu'un Premier ministre présente la démission de son gouvernement, et qu'il est reconduit dans ses fonctions pour former un nouveau cabinet, ce n'est pas un remaniement ministériel, mais un changement de gouvernement.
La présente définition nous ramène à la réalité du monde dans lequel nous vivons à la limite de l’inconscience, nous coulons en douceur en emportant dans nos tripes une patrie qui souffre de notre impuissance à pouvoir changer l’ordre politique et social. Nous sommes en orbite et nous dirigeons vers l’inconnu avec un président malade, une assemblée populaire qui ronronne, un conseil constitutionnel qui gazouille, un exécutif entaché par la corruption et un peuple divisé sur le paradoxe : "qui de l’oeuf ou la poule est arrivé en premier ?". Un énime changement insignifiant à l’image de Zerda fi dechra.
Ammar Ghoul quitte le cockpit d’Air Algérie pour aller se faire dorer au soleil au Club des Pins et s’occuper de la chasse à la gazelle et l’outarde pour le bon plaisir des émirs saoudiens.
Abdelkader Kadi quitte le scandale des travaux de l'autoroute Est-Ouest pour retrouver les semences de l’agriculture. Un jonglage pour faire disparaître les indices et les scènes de l’un des plus grands scandales du siècle par le changement des acteurs et des figurants. Une mise en scène diabolique à la perfection bollywoodienne.
Nourredine Bedoui se libère des instituts spécialisés et les centres de formation professionnelle qui produisent une main-d’oeuvre disqualifiée avec des programmes de formation qui datent de l'âge de la pierre, ces outils pédagogiques qui ne sont plus compatibles avec l'évolution des techniques et des technologies, les directeurs de ces centres de formation qui prônent la sauvegarde des valeurs ancestrales à la modernité. M. Bedoui sera chargé des manifestations populaires et des mécontentements de notre peuple. il sera pris dans l'engrenage des droits citoyens face à l’usurpation du pouvoir, une tache difficile et une mission désagréable.
Ammar Benyounes sort sain et sauf de la prohibition et se maintient par la grâce divine à son poste pour continuer la gestion de l’export/export, du couffin du ramadan et des containers de ceux qui nichent au-dessus de la loi. Un fusible résistant au courant haute et basse tension.
L’éducation reste en place pour finir l’année scolaire en beauté et éviter d’éventuelles turbulences, le calme de la rue est une priorité au-dessus de toutes les priorités pour le gouvernement. Madame Nouria Benghebrit fait partie de cette équation de la santé de la rue avant la qualité de l’éducation de nos enfants.
M. Abdessalem Bouchouareb conserve le portefeuille d’une industrie à l’état de corrosion, gère des complexes industriels à l’état funéraire. Il fait l’objet d’une intention malsaine de la part de M. Sellal au sujet des domiciliations bancaires relatives aux importations de véhicules par certains concessionnaires automobiles, filiales de constructeurs étrangers. La fuite de l’information du département de l’industrie en faveur de ces concessionnaires pose un problème de crédibilité à l'égard de son patron.
Pour marquer l'année 2015 avec ses couleurs printanières, Mesdames Nadia Labidi et Zohra Derdouci ne font plus partie du décor et de la mise en scène du gouvernement, la culture et les télécommunications sont classés au bas des budgets et ne présentent aucune considération aux stratégies du maintien du pouvoir au pouvoir.
M. Tayeb Louh n’est pas reconduit dans ses fonctions pour des raisons d’incompatibilité avec la politique de la gestion des ressources humaines de son département, Le commandement parallèle et l'ingérence verticale est un phénomène qui a paralysé toutes les institutions algériennes depuis que l'Algérie est algérienne. M. Louh prend le chemin de Zerhouni pour finir dans l’oubli.
M. Youcef Yousfi paie le prix de la chute des cours du pétrole, de la mauvaise gestion du dossier du gaz de schiste et du soulèvement de In Salah et du Sud algérien.
M. Mohamed Djellab est licencié à la fin de sa période de training, une année d’essai non concluante. Sous la présidence de Bouteflika, la fidélité à son pouvoir est plus importante que les capacités à pouvoir réussir les missions de l’état. L’ordre de la soumission est au-dessus de l’excellence.
M. Hocine Necib est rattrapé dans une affaire de corruption autour d’un dossier de foncier agricole. Le régime de Bouteflika est marqué à jamais par une corruption dévastatrice touchant tous les secteurs d’activité économique et politique.
Mon message pour les ministres entrants : de grâce, ne volez pas l’Algérie SVP ! Ce remaniement n’apporte aucune valeur ajoutée à l’état de léthargie actuelle, à la vacance du pouvoir, à l’absence de vie politique, à l'insécurité, à la défaillance du système économique et à la crise multidimensionnelle qui paralyse le pays.
Dans l’attente du remaniement des strapontins du parlement et du Conseil constitutionnel par le chef suprêm. Ce dernier remaniement ministériel de la vie de ce pouvoir demeure une agitation inutile et sans fondements.
Brahim Gater
Commentaires (2) | Réagir ?
Boutef ne remanie pas son gourvenement pour l'ajuster aux besoins du pays mais pour asseoir mieux le Statut Quo et sa perenité au trone
Pas utile vous dites ? S' il n'est pas utile ä l 'algérie, ce remaniement a pour sure l'avantage de remanier ä merveille l' image du statut-quo que ce clan de malheur veut maintenir envers et contre tous il n est pas sans fondements il a un fond trös clair