La fin de mission de Nadia Labidi, la désormais ex-ministre de la Culture, peut donner des ailes à une Louisa Hanoune qui n'admet jamais que Bouteflika, son irréprochable chef d’Etat, soit responsable de ce marasme, de cette corruption, du bradage des richesses, des détournements, des passe-droits, de l'oligarchie qu'elle dénonce, qu'elle combat. Non il n’est pas possible, si l’on en croit la patronne du PT que Bouteflika laisse faire.

En effet, elle aura, sans doute, envie de nous dire que Bouteflika a fini par l'écouter et lui donner raison suite à ses dénonciations des pratiques déloyales dont s'était rendue responsable la ministre.

Elle peut tromper encore la naïveté politique algérienne mais, pour tout initié de la perversion politique des despotes, Louisa Hanoune est la dernière à être écoutée en haut lieu, sauf, peut-être, lorsque le pouvoir a besoin de ses courbettes, de ses coups de gueule dont, elle seule, connaît les secrets.

Si, par calcul et ruse politiciens, elle s'aventurait à crier victoire sur la sortie de Labidi du gouvernement, elle devrait, en revanche, reconnaître que l'homme-ministre qu'elle défendait bec et ongles, pour son honnêteté, son patriotisme, a fait les frais de... son patriotisme. Sans doute pour d’autres raisons que celles ayant conduit au dégommage de Nadia Labidi.

Youcef Yousfi, vient d’être remercié par Abdelaziz Bouteflika et ce n'est certainement pas pour avoir bien défendu son secteur, à moins que, cette fois encore, Louisa vienne crier à la mainmise de l'oligarchie et de la main étrangère qui dicte ses lois à des clans du pouvoir que son ami Bouteflika ne voit pas et n'entend pas venir!

En écartant Nadia Labidi du gouvernement, ne voudrait-on pas, à bien y regarder, donner du poids à Louisa Hanoune, mais, en revanche, que comprendre, quelle lecture devrait-on faire de l'éviction de Youcef Yousfi dont elle ne disait que du bien ?

Achour Boufetta