La CMA signera l'accord de paix et de réconciliation mais…
La Coordination des mouvements de l'Azawad annonce qu’elle signera les accords d’Alger pour la paix au Mali mais ne sera pas présente jeudi à Alger (lire ci-contre).
Quelle partie se jouera à Alger entre Maliens et négociateurs algériens ? Les représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad ne poseront pas leur paraphe jeudi à Alger. Plus tard sans doute, si l’on tient compte des deux derniers communiqués publiés par la CMA. Même réservée sur les termes de l’accord déjà signé à Alger en mars, cette dernière ne ferme pas la porte du dialogue. Ces derniers jours on a assisté à un certain nombre de rebondissements qui laissaient planer le doute. Même si Alger affichait une assurance déconcertante, en revanche, au sein des mouvements qui constituent la CMA rien ne laisse transparaître l’union des grands jours.
En l’espace de deux jours deux communiqués presque contradictoires signés de deux personnes au nom de la même CMA ont été rendus publics. Le premier portant le nom du président de l’organisation, Ag Acherif, prenait un ton réservé. "La CMA, consciente des enjeux graves que fait peser la situation au Mali sur la paix et la sécurité régionale et internationale, ne cessera de rappeler son engagement certain pour promouvoir la stabilité et sa détermination à poursuivre les efforts nécessaires à l’avènement de la paix", observe Bilal Ag Acherif. Puis rappelle : "La CMA entend faire savoir que ses convictions ne peuvent faire l’objet d’aucun marchandage ni d’aucune surenchère et menaces. Tout en restant fidèle aux idéaux de la paix, elle tient à rappeler qu’aucune ébauche de solution ne saurait être définie sans tenir compte des aspirations légitimes du peuple de l’Azawad".
Jusque-là, la CMA campait sur ses positions fermement. Cependant, un second communiqué, signé cette fois par Moussa Ag Acharatoumane, annonce la signature des accords d’Alger. Mais précise que la CMA "n’a pas été consultée" pour la date retenue, soit le mai. Et rappelle qu’aucune délégation ne sera présente à Alger. "Quant à la date du 15 mai 2015, arrêtée pour la signature proprement dite et fixée sans avoir consulté la CMA, elle n’engage pas celle-ci qui, d’ores et déjà, informe qu’elle ne sera pas présente". Donc pas jeudi, comme annonce-t-on à Alger.
Le projet d’accord avait été paraphé par le gouvernement malien et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
Il restait la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Cette Coordination avait demandé "une pause" pour consulter leur base militante avant de parapher le document. Elle entend aussi poursuivre le dialogue pour satisfaire certaines de ses revendications non retenues par le texte.
Dans un contexte international compliqué et même soumise à d’énormes pressions régionale, la CMA ne perd pas espoir de faire aboutir ses doléances. Alors, comme indiqué dans le communiqué, si la CMA ne signe pas cette fameuse plateforme ajourd'hui jeudi à Alger, à quoi rime cette énième réunion ?
Hamid Arab
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