Comment a été éliminé Ben Laden, chef d’Al Qaida ?

Ben Laden
Ben Laden

Un de "London Review of Books" remet en cause la versio officielle et évoque un autre récit sur la liquidation d’Oussama Ben Laden, en 2011, au Pakistan.

Le journaliste américain Seymour Hersh épingle le fil de l’histoire présenté par la Maison Blanche. Il avance dans son enquête que l'administration a menti sur les conditions dans lesquelles Oussama Ben Laden a été tué en mai 2011 au Pakistan. Cependant, la Maison Blanche a catégoriquement rejeté lundi les affirmations "sans fondement" du journaliste d’investigation.

C’est une enquête qui commence à faire du bruit aux Etats-Unis. Et pour cause, La London Review of Books revient sur l'un des épisodes les plus sensibles de la guerre contre le terrorisme menée par les Etats-Unis : le raid des Navy Seals (les forces spéciales américaines) qui a coûté la vie à Oussama Ben Laden – chef d’Al-Qaida et cerveau désigné des attentats du 11 septembre 2001 – à Abbottabad, au Pakistan, en mai 2011.

Comme le souligne le journaliste d’investigation Seymour Hersh en introduction : "L’exécution d’Oussama ben Laden a été le point d’orgue du premier mandat d’Obama et un facteur majeur de sa réélection en 2012." Or, souligne le journaliste, “la Maison-Blanche continue de défendre la version selon laquelle l’opération était cent pour cent américaine et ni l'armée ni les services secrets pakistanais n’étaient au courant de l’intervention”. Pour Seymour Hersh, cette version “digne d’un conte de Lewis Carroll” ne tient pas la route.

En effet, dans sa longue enquête, Seymour Hersh affirme notamment que l'administration américaine a collaboré avec les services de renseignement pakistanais pour mener à bien ce raid des forces spéciales américaines contre la résidence où se cachait le chef d'Al-Qaïda à Abbottabad, près d'Islamabad.

L’enquête-choc de Seymour Hersh est parue dans la "London Review of Books". "Il y a trop d'inexactitudes et d'affirmations sans fondement dans cet article pour y répondre point par point", rétorque Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC).

La Maison Blanche a toujours affirmé qu'Islamabad n'avait été informé qu'après coup. "C'est faux, tout comme de nombreux autres éléments du récit de l'administration Obama", écrit Seymour Hersh au début de son article qui s'appuie, dit-il, principalement sur une source: un haut responsable du renseignement américain à la retraite.

Réaffirmant que ce raid fut "une opération américaine de bout en bout", le porte-parole du NSC souligne que "seul un tout petit cercle" de responsables américains étaient informés et que le président Barack Obama avait décidé, dès le début, de ne pas informer d'autres gouvernements, pas même le gouvernement pakistanais.

Prix Pulitzer, Seymour Hersh s'est déjà distingué pour ses révélations sur le massacre de My Lai pendant la guerre du Vietnam ou encore le scandale de la prison d'Abou Ghraïb en Irak. Mais les controverses qui ont entouré plusieurs de ses articles récents ont terni son image aux Etats-Unis.

L.M./agences

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