Kamel Daoud remporte le Prix Goncourt du premier roman en France
L'écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud a remporté mardi le "Prix Goncourt du premier roman" pour son livre "Meursault, contre-enquête", a-t-on appris auprès de son éditeur algérien, Sofiane Hadjadj, présent à Paris pour l'annonce du lauréat.
Le jury de l'Académie Goncourt a désigné à l'unanimité le roman de Kamel Daoud pour ce Prix qui a été décerné à l'auteur algérien par l'écrivain et philosophe français Régis Debray, a précisé M. Hadjadj. Kamel Daoud- qui avait été finaliste au Prix Goncourt 2014 pour le même roman- concourait avec les auteurs Kiko Herrero ("Sauve qui peut Madrid !"), Miguel Bonnefoy ("Le voyage d'Octavio Payot") et Jean-Noël Orengo ("La Fleur du Capital"), tous édités en France.
Paru d'abord en Algérie en 2013 (Barzakh), "Meursault, contre-enquête", reprend l'histoire de l'assassinat commis par le personnage polémique de "L'Etranger" d'Albert Camus, en livrant une version du meurtre racontée d'un point vue algérien par le frère de l'"Arabe" assassiné.
Ce livre avait valu à son auteur le Prix François Mauriac de l'Académie Française et le Prix des cinq continents, décerné par l'Organisation internationale de la francophonie, en plus du Prix "Escale littéraire" d'Alger, décerné par des écrivains et journalistes algériens et français. Il avait également reçu le Prix "Liste Goncourt- le choix de l'Orient", lors du 21e Salon du livre francophone de Beyrouth(Liban).
La traduction en langue anglaise de ce roman qui aborde aussi la situation de l'Algérie contemporaine va paraître au mois juin prochain aux Etats-Unis chez l'éditeur new-yorkais "Other Press".
Né en 1970 à Mostaganem (ouest) Kamel Daoud est l'auteur de plusieurs récits réunis dans le recueil "Le Minotaure 504" (Sabine Wespieser éditeur, 2011) - initialement paru à Alger sous le titre "La Préface du nègre" (Barzakh,2008). Il est le deuxième auteur algérien à remporter le "Prix Goncourt du premier roman" après Salim Bachi, primé en 2001 pour "Le chien d'Ulysse" (Gallimard).
Attribué dans les années 1990 sous l'appellation "bourses Goncourt", le "Prix Goncourt du premier roman", est, depuis cette année, décerné par l'Académie Goncourt en même temps que les Goncourt de la nouvelle et de la poésie. En 2014, le Prix avait été attribué à l'écrivain français Frédéric Verger pour son roman "Arden".
APS
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Comment débarrasser le colonialisme de nos cervelles dans un pays sans Histoire. Un pays empêché de se réconcilier avec sa mémoire violée dans sa profondeur historique? Un pays que le colon a dénaturé et légué pour un régime qui le fonde et le maintient, à son tour, sur la même base artificielle. Un pays dit "indépendant" mais quand il s'enrhume, le premier communiqué continue toujours de tomber du Val de Grâce? La décolonisation mentale, littéraire, philosophique,... est tributaire de la décolonisation, d'abord, politique sans laquelle la souveraineté du territoire reste une chimère. Je dirai même à quoi servirait une décolonisation du territoire sans décolonisation politique? De ce fait, en vouloir à l'intellectuel algériens de persiste à ne voir le monde que sous le prisme du même fantôme colonial, c'est comme demander à un somnambule de citer les noms de rue qu'il sillonne de nuit. Il est impossible de venir à bout du mal par la condamnation!
@Nachabe : Ce que je disais dans mon post précédent n’est pas une critique de Kamal Daoud. Juste un constat général. Je n’ai pas lu son roman et je réserve donc mon jugement, mais j’apprécie beaucoup ses chroniques dans le Quotidien d’Oran. Je suis très content qu’il ait obtenu le prix Goncourt. Ce qui semblerait peut-être comme une critique de ma part n’est qu’une observation qui s’applique à la plupart des artistes algériens et tiers-mondistes en général.
Quant à la réponse à tes questions, elle se trouve dans ces deux citations d’un grand Cheikh du 19ème siècle. La première est : « l’idéologie de la classe dominante est l’idéologie dominante » dans le système de production. Pour paraphraser, on peut dire : “ l’idéologie des pays dominants est l’idéologie dominante dans le monde. ”
La deuxième citation est : « l’homme pense comme il vit, il ne vit pas comme il pense. » On ne peut échapper ni à l’une ni à l’autre de ces sentences. On peut seulement en devenir conscient et avoir au moins la satisfaction de penser : “je suis peut-ête abruti et exploité, mais je garde au moins la dignité de ne pas me soumettre volontairement au supplice. Il faudra m’y forcer. »
Tu n'es pas d'accord avec moi, tu es contre moi. Ou encore, tu me contredis en public, je dégaine ma plume que j'imbibe du dard du pisse-froid pour te cracher toute ma haine "intellectuelle". Ou comment l'obsession de la perfection peut rendre l'être aussi pitoyablement délirant dans ses manies à vouloir nous faire passer des vessies pour des lanternes. C'est le triste constat pathétique pour un homme inconscient de sa propre contradiction et dont l'oubli, la persistance dans l'erreur et la rage d'avoir raison le donne en risée. Un homme qui crois élever de sa personnalité en rabaissant celles des autres, qui ne tire satisfaction que dans l'abdication des autres et qui ne voit dans le silence et le retrait sage de l'autre que triomphe à sa conception exclusiviste, absolutiste, intégriste de l'ordre pourtant insaisissable de toute chose. Sauf que voilà, le monde, comme dirait quelqu'un, est pris dans la philosophie de tout un chacun. Est-ce difficile à s'en rendre compte pour donner un sens à l'existence bouleversée par tant d'aveuglement? ay asmi t trad ul tewwit, a3mayen ul d fki tiqit!