UPM : l'Algérie entre le vrai et le faux

UPM : l'Algérie entre le vrai et le faux

Le programme du sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) est on ne peut plus clair. Déroulé du programme. Samedi, Nicolas Sarkozy déjeune avec Hosni Moubarak, en sa qualité de co-président, désigné par avance, de l’UPM, afin de régler les détails du sommet qu’ils présideront en commun. Samedi, toujours, à 15 heures, Sarkozy recevra le président libanais, Michel Sleimane, ensuite il s’entretiendra avec Bachar al-Assad, avant une réunion de travail à laquelle prendront part le chef d’Etat syrien, le président libanais et l’émir du Qatar, dont le pays a abrité la rencontre entre les différentes parties libanaises ayant permis de débloquer la crise sévissant dans ce pays. Et vers 18 ou 19 heures, il y aura une déclaration conjointe annonçant que tout est rentré dans l’ordre au Liban, que la Syrie se satisfait de la situation au pays du Cêdre, suivi par une conférence de presse, que les médias français ne manqueront pas de mettre au compte de Sarkozy ! « Succès diplomatique » anoncent déjà ces médias ! Ce sera en toute cas le fait majeur de ce sommet. Car, juste avant l’ouverture du sommet qui débutera dimanche aux environs de 15 heures, Nicolas Sarkozy aura des entretiens avec le palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, en vue de rapprocher leurs points de vue, suivi ensuite par des déclarations conjointes à la presse. En clair, la crise du Proche Orient, qui s’est invitée à ce sommet, en sera la vedette, avec Bachar al-Assad en « guest star » ! Ce sera l'évènement que les médias mettront en exergue et ne manqueront pas de mettre à l'actif de la présidence française.

Et l’Algérie dans tout ça ! Eh bien, hormis l’ENTV, qui a dépêché ses envoyés spéciaux, et les médias en cour auprès du pouvoir, qui vont diffuser des images accompagnés de commentaires mettant en exergue la contribution algérienne, Abdelaziz Bouteflika n’aura pas un traitement de faveur et sera reçu comme le reste des dirigeants du sud dans le cadre de l’accueil prévu par le président français aux délégations invitées à ce sommet. Il y aura sans doute un bref entretien entre lui et Sarkozy. Sans plus. L’Algérie, en dépit de ses immenses réserves de change, ne pèsera pas lourd !

A ce sommet, on a appris que les 43 chefs d’Etat et de gouvernement seront placés par ordre alphabétique autour d’une immense table ronde : chacun d’entre eux aura droit à trois minutes de parole. Pas plus. Et s’il n’y aura pas de photo de famille à l’issue du sommet en raison de la présence israélienne, les photographes seront toutefois autorisés à prendre des vues de cette table ronde où dirigeants arabes et israéliens seront côte à côte. Mieux, indiquent des sources élyséennes, lors du défilé du 14 juillet, les participants à ce sommet seront placés par ordre d’ancienneté au pouvoir. Autrement dit, ceux qui sont au pouvoir à vie auront un avantage certain sur les rares chefs d’Etat élus démocratiquement. Hormis le président libanais, il n’en existe pas dans le sud méditerranéen. En bref, les dirigeants arabes, Assad en tête et Bouteflika seront à la même tribune pour regarder le défilé du 14 juillet. En bref, fermons donc cette parenthèse protocolaire qui a fait couler beaucoup d’encre pour rien.

Pour en revenir au sommet de l’UPM, il sera structuré autour de quatre thèmes après introduction du Commissaire européen, Manuel Baroso. Le premier de ces thèmes, de loin le plus important, parce que centré sur l’économie et le co-développement, sera introduit par la Chancelière allemande, Angela Merkel. Pour les trois autres thèmes, qui traiteront de l’énergie, de l’environnement, de la paix et de la sécurité, de l’environnement et de la philosophie politique de l’UPM, seront animés alternativement par un dirigeant du nord et du sud.

Sur le plan institutionnel, si la co-présidence de l’UPM sera assurée par l’Egypte pendant six mois, voire une année ( ce sera tranché au cours du sommet), on a appris, concernant le siège du secrétariat général que l’Algérie n’est pas candidate. En effet, en plus des candidatures de Tunis et de Rabat, Malte figure parmi les candidats probables, voire Barcelone au cas où cela poserait problème.

Au final, contrairement à ce qu’écrivent certains médias, il faut savoir que sous la pression de l’Allemagne, Nicolas Sarkozy a du revoir ses ambitions à la baisse. Son projet d’Union méditerranéenne, dénommé désormais « processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », a été repris en main par la Commission européenne. Pour résumer – on y reviendra de toute façon – le projet tel que décliné par Sarkozy en février 2007 à Toulon, puis à Tanger en novembre de la même année, n’a plus rien à voir avec celui qui sera lancé officiellement ce 13 juillet à Paris. En effet, le Conseil européen – réunion des chefs d’Etats et de gouvernement des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) – du 13 et 14 mars dernier, a en de fait dessaisi Paris : l’Union européenne a repris le projet en main. C’est la Commission européenne, présidée par Manuel Baroso, qui pilote désormais le dossier. Ce sera une copie revue et actualisée du processus de Barcelone dont l’objectif, « une zone de prospérité partagée » a pourtant fait chou blanc ! En lieu et place d’un partenariat intégré comme le voulait initialement Nicolas Sarkozy, et ce, fut-il d’inspiration néo-libérale, ce sera au mieux un projet de coopération qui risque d’être sans réel effet d’entraînement à court terme sur le développement des pays du sud. D’autant que le non dit de cette UPM sera la mise en œuvre de dispositifs sécuritaires ciblant en priorité l’immigration clandestine. Pour s’en convaicre, il suffit de prendre connaissance de ce qui a été adopté récemment à Cannes par les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. Les « haragas » sont donc avertis et n’ont qu’à bien se tenir. Devançant le désir de l’UE, le Maroc a déjà commencé, le reste est invité à suivre l’exemple marocain. Quant à la démocratie et les droits de l’Homme, il suffit d’observer qu’aucun pays du sud ne les respecte tout à fait.

H.Z

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Commentaires (14) | Réagir ?

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Hawa

Finalement, à quoi servent nos réactios (commentaires) ? Je pense sincèrement que ceux qui tirent les ficelles s'amusent de nos écrits, "la caravane passe les chiens aboient", voilà ce que pensent de nous les décideurs. Pendant des mois MME Leïla Aslaoui s'est épuisée a remplir des pages entières d'articles au vitriol sur le quotidien "Le Soir d'Algérie". Nous les avons lu avec la rage au ventre parceque tout ce qu'elle dénonçait était la réalité de l'état de notre pays. Rien n'a changé, rien ne changera. Ils sont sourds et aveugles ceux qui détiennent le pouvoir en Algérie. Je tire ma révérence en remerciant Le Matin de m'avoir permis de me défouler avec mes mots pour l'amour de l'Algérie. Cordialement

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abdel

Monsieur Zerrouky, bonjour.

Monsieur, on a assez entendu des histoires de Boutef, ce 3/5 de président, cette marionnette inculte, revencharde, rancuniere, complexée, etc. On vous a assez entendu parler de Boutef, d'ouyahia et de bien d'autres marionnettes. Maintenant, Monsieur Zerrouky et tous ceux qui font partie de la Direction du Matin, je viens solliciter votre haute bienveillance de bien vouloir nous parler un peu de ceux qui ont ramené Boutef dans leurs fourgons. Je vous prie, chers messieurs, si vous détenez de telles informations, de bien vouloir nous informer, de rendre service à ce peuple, parlez nous juste un peu de Toufik, Zambla et goumbanie. Dans l'attente d'une réponse favorable, veuillez agréer, Messieurs, mes salutations les plus distinguées. Abdelfakou depuis92

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