Et avant que les gens d’en bas ne lisent la nouvelle mouture, on la ferait applaudir par une chambre, là où siègent certains ne lisant que très peu, comme ils l'ont confié de leur propre aveu, ou seulement un seul Livre, façon d’arborer leur "piété".

Cette chambre est dite basse, mais le salaire de ses locataires est si haut qu’il donne le vertige. La syncope. Un pactole d’au moins 30 fois le Snmg. Juste pour applaudir, si on n’est pas absent. Comme si un député pèse et peine 30 fois plus qu’un smicard. Et puis, il y a aussi des dames qui ont déserté les salons de coiffure, pour rallier la chambre et légiférer.

Sinon, pourquoi une autre constitution qui ne sera pas respectée aussi, qui dit une chose et son contraire ? Pas très cohérent tout ça.

Quelques exemples ? On dit que "les libertés fondamentales sont garanties".Tu parles ! Récemment à Constantine, un gus placarde des "caricatures" sur sa fourgonnette, sillonne le pays pour lancer son diktat, celui de montrer comment il faut s’habiller. Ce tuteur d’Algériennes aurait pu ajouter : "Je suis mufti". Au fait, c‘est quoi exactement le prosélytisme ?

Ainsi, "la vie privée et l'honneur du citoyen (sont) inviolables et protégés par la loi", c’est juste pour la vitrine. Car si l’on découvre par exemple, qu’un citoyen ne respecte pas le jeûne du mois de la piété et du pardon, en dépit des précautions qu’il peut prendre, on ne lui pardonnera pas son impiété, risquant d’être bouffé tout cru.

En outre, pour plaire aux "combattants" de Dieu, la décision d’un ministre d’annuler l’autorisation préalable pour l’exercice de l’activité de commerce de boissons alcoolisées, a été gelée par le Premier des ministres. Là aussi, on dit que "la liberté du commerce et de l'industrie est garantie". Dans les faits, c’est plutôt la liberté pour certains, pour les copains, car accordée notamment, à l’un des plus gros importateurs de bières, un ex député Hamas qui doit sûrement savoir bien compter celui-là.

Sinon, l’Histoire de la prohibition ailleurs, est une leçon non retenue ici. Agrément ou pas, les pieux fréquentant la mosquée ne vont pas se diriger vers les bars, et les compagnons de Bacchus lui seront fidèles tant que ça leur chante.

En vérité, on chérit l’économie de bazar, informelle, incontrôlable, ne laissant aucune trace, car c’est du tout bénef ! On ferme par contre l’œil sur les vrais problèmes, on s’étonne de voir des bars à ciel ouvert et des espaces servant de dépotoirs. De plus, si les bistrots et autres bouis-bouis vont fermer, souvenons-nous de ce fameux zambretto qui avait fait de gros dégâts, dans des wilayas dépourvues de débits de boissons.

On dit aussi que "l’Islam est la religion de l'Etat".Alors là, n’étant pas juriste, et la comprenette enrayée, comment l’Islam peut il appartenir à l’Etat, une entité, une institution, alors que toute croyance est pratiquée par des hommes ? Ce machin d’appartenance d’une religion à un Etat, rappelle un autre discours mentionnant que l’Etat fait des efforts, se sacrifie, comme s’il s’agissait d’un individu.

Et si on dit que "la liberté de conscience et d'opinion sont inviolables", peut- on parler de citoyenneté à part entière, pour une partie non pratiquante ou une minorité non musulmane, soumises toutes les deux à une suffocation locale et morale ?

Dans ce sens, un sondage récent note que 90% des Algériens se disent croyants, sans préciser leur croyance, mais note aussi, qu’il y a d’autres croyances, même si on sait que la majorité de la majorité des sondés est musulmane. Que faire face aux autres croyants non-musulmans (pourcentage inconnu) ou ceux qui ont déclaré être non croyants (10%) ?Sinon, tout le monde il est content ; la troisième grande mosquée du monde arrive, construite par des chinois, citoyens d’un Etat laïc, où de nombreuses religions coexistent, et où l’on dénombre, selon le même sondage, deux tiers d'athées convaincus.

Enfin, tant qu’on y est, autant demander au mufti à la fourgonnette, si faire construire une mosquée ou des logements par des impies est halal ou haram, yajouz ou la yajouz.

M. Safer