Amnesty International montre du doigt Bahreïn à l'occasion du Grand Prix de F1
Amnesty International a dénoncé jeudi les abus généralisés en matière de droits de l'Homme à Bahreïn, notamment la torture, les détentions arbitraires et l'usage excessif de la force contre les opposants, dans un rapport publié à la veille du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn.
Quatre ans après le début d'un soulèvement de la communauté chiite dans le sillage du Printemps arabe, les autorités ont échoué à mener des réformes cruciales pour mettre fin à la répression, en dépit des assurances répétées à leurs alliés occidentaux qu'elles sont sincèrement engagées pour les droits de l'Homme, écrit Amnesty.
Le pouvoir à Manama tente de projeter une image progressiste qui masque une vérité bien plus sinistre: la répression est répandue et fait froid dans le dos, affirme l'ONG basée à Londres.
Dans un communiqué publié dans la soirée, le gouvernement bahreïni s'est dit déçu par le rapport d'Amnesty qui comporte selon lui d'importantes lacunes, et a affirmé être engagé à la défense des droits de l'Homme.
Mais il a ajouté que comme tout autre gouvernement responsable, il ne tolèrera pas les actes de violence ou l'incitation à la violence sous couvert de liberté d'expression ou de manifestation pacifique.
Il est du devoir du gouvernement de protéger les citoyens, les résidents et les visiteurs, et pour cela, le gouvernement ne présente pas d'excuses, a-t-il conclu. Ce rapport critique d'Amnesty est publié alors que le Grand Prix de F1 de Bahreïn se tient de vendredi à dimanche.
Le chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, est actuellement jugé pour complot contre le régime, les manifestations à Manama sont interdites et celles qui se déroulent en périphérie de la capitale sont régulièrement dispersées par des forces de sécurité qui tirent souvent à la chevrotine, relève Amnesty.
Des défenseurs connus des droits de l'Homme comme Nabil Rajab ont en outre été emprisonnés pour des tweets.
Bahreïn, siège de la Ve flotte américaine, est un petit royaume du Golfe de 1,3 million d'habitants. Il est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une vraie monarchie constitutionnelle à la dynastie sunnite des Al-Khalifa.
Des élections législatives, organisées en novembre, ont été boycottées par l'opposition. Le régime accuse cette opposition de refuser tout dialogue et affirme que l'Iran manipule certains milieux de la dissidence.
AFP
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