Forcé par la maladie, le président Abdelaziz Bouteflika ne s’adresse plus à son peuple, mais comme il lui est nécessaire de nous tenir en haleine en mettant un peu d’ambiance et de suspense dans une scène politique amorphe, il a dû réfléchir et trouver la bonne solution : faire comme les guignols de l’info de Canal+. Seul problème pour lui, cependant, il n’a pas pu dénicher des acteurs à la hauteur des rôles à jouer.

Quand on voit Patrick Poivre d’Arvor présenter le JT dans les guignols de l’info, on a l’impression que c’est le vrai PPDA qui parle, tellement celui qui est derrière fait bien son travail. Chez nous, au scénario de mauvais goût, s’ajoute la piètre interprétation qui fait dire aux guignols de la politique une chose et son contraire.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les déclarations de nos guignols sur le cheminement de la mouture de la nouvelle constitution pour constater qu’il y a comme qui dirait un couac. Mais un couac savamment orchestré pour un but inavoué.

En effet, contrairement au tireur de ficelles des guignols de l’info de Canal+ qui fait merveilleusement bien son travail, le notre excelle plutôt dans l’art d’entretenir le flou artistique pour jubiler seul, loin des feux de la rampe en oubliant, toutefois, qu’il est tout simplement en train de jouer à la roulette russe avec l’avenir de tout un peuple.

Quand Larbi Ould Khelifa, le président de l’APN, avance une chose, Abdelkader Bensalah, le président du Senat, soutient le contraire. Et quand il arrive aux deux hommes de s’entendre, Mourad Medelci, le président du Conseil constitutionnel, sort du bois et fait entendre un autre son de cloche. Et comprenne qui pourra !

Heureusement que tous nos guignols de la politique sont à la fin d’un cycle. Leur comédie a assez duré comme ça, il est vraiment temps qu’ils laissent la scène à d’autres, mieux inspirés pour l’écriture de meilleurs scénarios pour l’Algérie des années à venir.

Ahcène Bettahar