Quelle suite à l'appel à moratoire d'In Salah ?
La population d’In Salah et l’ensemble de ceux qui se mobilisent contre les gaz de schistes en Algérie ne peuvent se satisfaire de la réponse donnée le 24 février à l’appel à moratoire sur l’exploitation des gaz de schistes en Algérie.
Oui le gaz de schistes est «un don de Dieu» et seules les générations futures seront habilitées, au nom de l’équité intergénérationnelle, à prendre la décision de son exploitation ou non. Le niveau de conscience des habitants du Sud algérien et la clairvoyance de leurs revendications, présagent d’une vision de l’avenir belle et bien à la hauteur du combat qu’ils mènent au nom de toute l’Algérie. Ils ont compris que seul le développement durable, spécifique à chaque région ainsi que l’économie responsable sont la solution.
Beaucoup de sceptiques dans des milieux divers, politiques, journalistiques et d’experts acquis à la thèse officielle sur les schistes doutent encore de la spontanéité et de la sincérité du mouvement de In Salah, souvent par défaut d’arguments ou encore par leur refus d’admettre le caractère inédit et exceptionnel de ce que peut être une revendication citoyenne en l’occurrence celle d’In Salah.
Pourtant les réponses sont là : une mobilisation pacifique sans faille d’enfants, de femmes et d’hommes, refusant que les problèmes sociaux et économiques du Sud soient une justification à leur action, refusant toute ingérence, toute forme de récupération et déroutant toute tentative d’infiltration. Nous ne pouvons qu’être admiratifs et solidaires.
Parallèlement à l’appel à moratoire qui est une vraie solution de sortie de crise au nom du principe, voir du devoir de précaution, un document de 620 pages élaboré par des experts a été remis par M. Abderahmane Mebtoul au Premier ministre sur la question des gaz schistes. Il serait souhaitable qu’il soit rendu public ainsi que les conclusions qui ont permis à l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures la validation de l’exploitation des gaz de schistes en Algérie.
Seul l’intérêt de l’Algérie prime et il ne s’agit pas de rester dos à dos. Une commission indépendante réunissant les deux parties autour du moratoire est nécessaire.
Dr Sabrina Rahmani
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