Constantine "arabe", une sauterie à coup de milliards de dinars

Sept milliards de dinars pour cette manifestation.
Sept milliards de dinars pour cette manifestation.

Décidément on ne recule devant aucune dépense, ni folie financière pour tromper son monde et faire accroire à une vie culturelle en Algérie.

Les autorités ont une conception clinquante de la culture. Le tape-à-l’œil, l’escroquerie de l’histoire en lieu et place de l’encouragement sérieux et sincères des artistes et des lieux de culture algériens. Entre le festival Panaf et Constantine capitale "arabe", il y a eu les 60 ans de l’indépendance que le pouvoir a oublié de célébrer avec tous les égards nécessaires à un événement pareil.

Les tenants de la politique culturelle sont d’impénitents récidivistes.

Au-delà de l’insupportable escroquerie de l’histoire dont relève l’intitulé de cette manifestation, et de l’insulte à l’antique Cirta, il y va ici aussi de l’argent dépensé et de l’absence d’une véritable politique de production culturelle en Algérie. Sept milliards de dinars sont mobilisés pour une manifestation culturelle dont les retombées directes sur la culture en Algérie sont très improbables. 700 milliards de centimes qui auraient pu améliorer la vie des Constantinois, voire permettre la construction de structures culturelles pérennes.

Alors que le contexte économique est des plus moroses, les autorités maintiennent leurs dispendieuses dépenses pour une manifestation qui n'aura qu’un très faible, sinon aucun impact pour les artistes et la production culturelle algérienne. La ville sera bien sûr liftée, sobrement rafraîchie pour la circonstance. Un coup de peinture par-çi, des nids-de-poule bouchés par-là. Pas plus. Les artistes moyen-orientaux auront comme souvent la part du lion et bénéficieront de tous les égards de la part des organisateurs.

Exemple : la star libanaise Nancy Ajram se produira le 21 mai à La coupole. Son montant révélé par El Khabar : 4 milliards de centimes. La somme sera répartie en deux tranches. La part du lion, soit 2 milliards de centimes pour la seule chanteuse. Et l’autre moitié pour son staff composé de 25 personnes.

5000 gendarmes seront mobilisés pour assurer la sécurité de ce carnaval. Un réseau de barrages sans précédent sera tissé tout autour de la ville. Des milliers de caméras sont mises en place pour veiller sur la quiétude des carnavaliers. A quel prix ?

Que restera-t-il pour les générations futures de cette manifestation ? Rien, absolument rien. Hormis des caisses vidées au profit de chanteurs venus d’ailleurs.

Les milliards avec lesquels les autorités ont arrosé des artistes étrangers ne serviront qu'à leurrer un temps le public et chatouiller l'orgueil d'organisateurs soucieux beaucoup plus des apparences que d'établir un véritable politique culturelle pour les jeunes Algériens. Constantine se réveillera de cette sauterie avec la gueule de bois, car une fois le rapide lifting tombé, les Constantinois reviendront à leur quotidien et seront oubliés à leurs problèmes.

Qui se souvient du Panaf et les coquettes sommes qu’il a coûté ? Il sera de même de ce Constantine capitale "arabe".

Le désert avance, la culture recule.

Hamid Arab

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Aksil ilunisen

Pour des escros, tous les moyens pour voler, arnaquer ou delapider sont "bons"! Apres Tlemecen capital Islamique, en voila un autre mensonge, qui sera inevitablement suivi par d'autres du meme genre, et ce tant que cette formule marche en leur faveur....... et le peuple continue a dormir les yeux ouverts!

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Ahmed Umeri

Avec le régime Bouteflika, nous sommes revenus a l'époque de la Régence d'Alger, placé sous protectorat de l'Empire Ottoman, Un Dey et trois Beylik Alger capitale de la manipulation, Tlemcen capitale de la culture islamique, Constantine, capitale de la culture arabe, les autres régions n'existent pas. Un journaliste, qui pose la question aux organisateurs, pour savoir pourquoi, on ne commence pas l'ouverture, par une exposition du livre, son interlocuteur répond a coté, puisqu'il n'y a pas assez de livres écrits en langue arabe. Seuls les ouvrages écrits par les écrivains algériens francophones étaient présenté hormis quelques copies du coran, lesquels sont édités en Arabie Saoudite, alors ou est cette culture arabe, vantée tant. Constantine capitale de la musique Malouf, oui. Cependant, le régime actuel, sous prétexte de d'organiser des événements culturels, veut plutôt distribuer de l'argent a des Wilayas qui lui sont favorables, pénalisant ainsi les autres Wilayas, de l’Extrême Sud, Ghardaia, les Aurés et la Kabylie.

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