Le 4e mandat ou l’hommage de la honte à la souveraineté
L’Algérie ne cesse quotidiennement de frémir. Les diverses protestations émanant de la sphère populaire qui geint sous les contrecoups d’une politique plutôt d’un raccommodage, reste un présage funeste de faillite multidimensionnelle, une faillite qui illustre l’hâblerie, la duplicité et l’imposture d’un pouvoir qui se cherche une pérennité au prix de l’indépendance du pays.
Tout semble être à l’encontre de ce naïf peuple qui pâtit d’une dictature inique. Tous les secteurs exhibent une instabilité sans pareille, la précarité qui émaille l’économie du pays qui a longtemps compté sur la seule ressource des hydrocarbures, affiche la lâche volonté des décideurs d’éterniser cette subordination à l’importation de tous les produits nécessaires sans penser à fonder une industrie performante, lancer le chantier d'une agriculture salvatrice, créer des emplois durables, stratégie qui pourrait garantir une économie très rentable capable de mettre notre pays à l’abri de tous les besoins. Nos décideurs ont en décidé autrement.
Ceux qui ont accaparé le pouvoir et asservi la nation préfèrent plutôt imposer un modèle de gouvernance à la petite semaine, obscurantiste où la médiocrité prolifère et la bêtise régente sur tous les étages de l'Etat. Il en est ainsi de notre école qui "fabrique" d’ailleurs des générations d’analphabètes sans que ce phénomène ne provoque une réaction chez nos dirigeants. Les universités, ces lieux jadis réputés pour être des lieux de prise de conscience, de la prospective, terrain de tous les savoirs, deviennent depuis des décennies des lieux de plaisance, des baraquements de délinquance où règne l’incompétence, les passe-droits et le pantouflage.
Le niveau intellectuel de nos étudiants laisse à désirer, la compétence langagière leur est devenue une mission impossible, résultat d’une politique éducative conçue pour la seule fin d’abêtir toute le pays. Le nivellement par le bas et l'école a porté ses fruits.
Il est bon de souligner que ni la soi-disant opposition ni les prétendus intellectuels n’ont pris part au naufrage de la société algérienne. D’une part, la contagion de la peur de se voir bastonner par le bras répressif de la république a réduit nos pseudos penseurs au silence, d’autre part les tentations mercantiles et la cupidité ont acculé les couches intellectuelles algériennes à troquer leur silence contre des fortunes fondamentalement illicites.
Ainsi, l’Algérie de 2015 se retrouve sans aucun optimiste lendemain, ceux à qui a incombé l’obligation de l’entretenir l’ont rudement brisée, tyrannisée, durant un, deux, trois et quatre mandats de règne sans partage. L'ampleur des ratages économiques de ces 15 dernières années ne sera révélée qu'une fois ce clan sera parti. En attendant, continuons d'ergoter sur les articles cachés de la nouvelle constitution.
Rachid Chekri
Commentaires (2) | Réagir ?
L’arabe qui cache la forêt.
Naïf, peut-être ! Innocent, je n’en suis pas si sûr. Mwa, je reste convaincu qu’il n’y pas plus de justes en Algérie que dans Sodome avant la fureur de Dieu.
Les intellectuels ont bon dos, l’enseignement aussi. Alors faisons comme si c’était la première fois que les clercs ont trahis, et qu’ils ne sont pas conformes à la société dont ils sont issus.
Allez donc faire votre marché, embaucher un maçon, un peintre ou un plombier. Ayez à faire avec un médecin, un avocat, un notaire, et vous verrez que la vie loin de Boutef et de la nomenklatura est loin d’être rose.
Mwa, je persiste et je signe: notre problème n’est pas Boutef, mais l’alternative. Notre problème n’est pas la politique mais la culture et la société.
Il est inutile de snipper sur le Pouvoir ! Tout doit commencer par une critique radicale de notre culture et de notre société !
A vos plumes !
Ferhat Abbas avait parlé d'une indépendance confisquée, j'en rajouterais quelle a été détournée pour nous ramener aux années d'oppression colonialiste que l'on croyait révolues. Le décolonisé est-il réellement décolonisé puisqu'il subit une autre forme d'oppression qui vient se substituer à celle qu'il a soufferte par le passé?Il est de plus en plus repoussé en seconde zone, celle de l'indigène, du bon à rien, de l'esclave à la solde de ses nouveaux maîtres des lieux. Îl est de plus en plus stigmatisé, humilié et rabaissé jusqu'à en faire "une quintessence du mal " comme dans " Les damnés de la terre" de Frantz Fanon. Un régime qui a brisé et estropié son peuple en lui confisquant toutes ses libertés individuelles et collectives, en l'aliénant par l'argent et la religion pour mieux l'asservir et le dominer.