Le liquide raffiné se fait rare, l’instinct grégaire est aussi pour quelque chose. Le souvenir des disettes refait surface. Les réservoirs ne suffisent plus ! Il faut stocker le précieux liquide ! Creuser des bâches, mais ce n’est pas sérieux ! Acheter des jerricanes, pas bête, comme idée. A la pompe, les automobilistes se disputent l’emplacement de leurs bidons de plastique, oublient leurs voitures.

Le tohu-bohu est perceptible, l’air est irrespirable, la confusion est totale, les nerfs se lâchent, les véhicules en chassé-croisé, d’autres en désordre, se collent les uns aux autres, ne laissent pas le moindre interstice, bouchent l’espace aux intrus ! L’incivisme est criard, l’irrespect est total, la discipline n’a plus de sens, le dernier mot est à ceux qui se montrent les plus grossiers et les plus violents.

Certains, se demandent s’ils sont réellement là où ils sont. Abasourdis, ils cherchent à quitter ce guet-apens, mais leurs tentatives sont vaines. Comment décoincer sa voiture, trouver la brèche et fuir le chaos. Pour arrêter ce drame, on a heureusement, débranché les pompes et crié «Pompes à sec». Non ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est le sale temps vécu aujourd’hui dans une station de service d’une récente aire de repos sur le tronçon ouest de l’autoroute.

Ahmed Farrah