Situation en Algérie : l'échec d'un système autoritaire et inamovible
Un chef de l'Etat qui ne parle pas, qui ne marche, au pouvoir depuis le mois d'avril 1999. Un pays riche dont une majorité de la population est pauvre. Une jeunesse désemparée qui ne rêve que de fuir le pays. Une corruption qui a atteint toutes les couches de la société. Une élite démissionnaire qui ne pense qu'à ramasser de l'argent.
Désormais plus grand pays d'Afrique de par la superficie, l'Algérie est la veille d'un virage dangereux. Mais comment ce pays qui a entrepris une légendaire guerre de libération durant 8 ans, face à l'une des plus grandes puissances du monde, est-il arrivé, ainsi, au bord du gouffre ? Le malaise a commencé dès l'été 1962 ; l'armée de l'extérieur, basée au Maroc et en Tunisie, prend le pouvoir par la force en écrasant les vrais maquisards de l'intérieur : au mois de janvier 1963, l'agence de presse, APS, (Algérie presse service) reconnaît qu'il y a eu plus de 1000 morts dans ces combats fratricides. De l'été 1962 jusqu'au 19 juin 1965, le chef de l'état s'appelle Ahmed Ben Bella, un homme politique limité et obnubilé par l'Egypte de Nasser. C'est le colonel Houari Boumediene qui l'a installé à ce poste. Houari Boumediene de son vrai nom Boukharouba Mohamed reprend son «bien» le 19 juin 1965. A la tête d'un Conseil de la Révolution, il dirige le pays d'une main de fer jusqu'à sa mort le 27 décembre 1978. Un autre colonel, Chadli Bendjedid lui succède. Libéral et à l'écoute de la société, Chadli Bendjedid fait respirer le pays, en desserrant l'étau, en permettant une expression populaire plus libre. Mais les prix du pétrole baissent terriblement. Le pays est au bord de l'asphyxie économique.
Au mois d'octobre 1988 surviennent de tragiques événements : l'armée tire sur la population en révolte et tue plus de 600 personnes. Chadli Bendjedid assume cette tragédie et permet l'instauration de partis politiques d'opposition, ainsi que des journaux indépendants et libres. Le 12 juin 1990, les premières élections communales libres sont organisées ; un parti politique islamiste, le FIS, en sort vainqueur. Le 26 décembre 1991, durant les premières législatives libres, le FIS perd près de deux millions de voix mais il est à la tête des suffrages au premier tour de cette élection. Cependant les décideurs ont pris la décision de tout arrêter. Le deuxième tour de l'élection n'aura jamais lieu. A partir du début de l’année 1992, l’Algérie bascule dans un cycle infernal de violences multiples. L’arrivée à la tête de l’état de Mohamed Boudiaf, un historique de la guerre de libération donne de l’espoir à certains. Mais il est assassiné le 29 juin 1992.
Du 25 au 29 avril 2001, des affrontements ont lieu entre la population et la gendarmerie dans toute la Kabylie. La population demande plus de justice sociale et moins de harcèlement de la part des forces de sécurité et veut que la langue berbère devienne une langue nationale et officielle. Ces affrontements se poursuivent jusqu'à la fin de l'année 2003 et se soldent par la mort de 126 personnes et des milliers de blessés.
La machine impitoyable du cabinet noir
Manipulations à grande échelle, liquidations physiques, tortures, embrigadements des différentes associations et autres prétendus partis politiques permettent aux hommes de l’ombre de maintenir le système algérien en l’état. Ce sont eux les vrais décideurs de ce système inamovible. «L’armée intervient ponctuellement lors d’opérations militaires quand c’est nécessaire, mais aussi politiquement de manière permanente à travers un service qu’elle a mis sur pied dès l’indépendance et dont le nom suscite la crainte : la Sécurité militaire. La SM est un service secret dépendant du ministère de la Défense, dont la mission à l’origine est de protéger le moral des troupes. Ce service a ensuite évolué vers une sorte de police politique chargée de réguler le champ politique au profit du régime. Les prérogatives de la SM, la nature de ses activités, ses missions de gestion politique de la population, sa présence dans les médias, etc, font d’elle le seul vrai parti politique avec des moyens, des objectifs et une stratégie cohérente.
Le régime algérien fonctionne comme un régime de parti unique avec l’apparence du multipartisme. Depuis l’ouverture démocratique de février 1989, le rôle joué par la SM n’a pas été de favoriser une transition vers le multipartisme sans violence, il a été de manipuler cette violence au profit du régime », écrit le sociologue Lahouari Addi dans un point de vue publié par le quotidien El Watan du 5 avril 1999. Héritière du MALG, la Sécurité militaire a continué à avoir les mêmes privilèges, si ce n’est pas plus. Le DRS, héritier de la SM, est toujours la colonne vertébrale du système malgré l'apparition du clan de l'ouest des Bouteflika, de quelques militaires originaires de Nedroma ou de Tlemcen et d'une caste de riches milliardaires qui veulent avoir un mot dans les affaires politiques, . Créés par le tout puissant Abdelhafid Boussouf (il est responsable du MALG dans le premier GPRA ( Gouvernement provisoire de la République algérienne, en septembre 1958), les services algériens sont dirigés de 1962 jusqu’à 1979 par Kasdi Merbah. De 1979 jusqu’à 1981, ils sont chapeautés par Lyazid Noureddine Zerhouni, devenu par la suite ambassadeur d’Algérie aux USA et plus tard ministre de l’Intérieur dans les gouvernements d’Ahmed Benbitour, de Ali Benflis et d’Ahmed Ouyahia.
De 1981 jusqu’à 1988, c’est le général Medjdoub Lakhel Ayat (originaire de Oued Zenati, dans l’est du pays) qui en prend le relais avant d’être limogé le 29 Octobre 1988. Il est alors remplacé par le général Mohamed Betchine qui cédera sa place au général major Mohamed Mediène en juillet 1990. Dirigés depuis plus de 24 ans par le général de corps d'armée, Mohamed Médiène, les services sont aujourd’hui une machine qui contrôle tout le pays. Les collaborateurs permanents de cette machine se trouvent à tous les niveaux de la société. Homme discret, silencieux, Mohamed Médiène dit Toufik, est né en 1939. Ancien du MALG, il était déjà à la présidence de la République, en 1977, du temps de Houari Boumediene. En 1986, il devient chef du département défense et sécurité à la présidence de la République. Jeune officier, à l’ouest du pays il appréciait la compagnie, autour d’un pot, de certains journalistes du quotidien La République, un quotidien d'informations qui paraissait en langue française à cette époque.
Mohamed Mediène a été à la bonne école du KGB, il a fait partie de la promotion dite «tapis rouge». On a souvent dit que l’armée détient le pouvoir en Algérie. En réalité, cette affirmation est à nuancer car il y a des généraux, par exemple dans les régions militaires, à l’intérieur du pays, qui n’ont aucun de pouvoir de décision. Le véritable pouvoir en Algérie est aux mains des chefs du DRS qui forment une sorte de « cabinet noir » qui gère, comme il veut, le pays. Un pays au bord de la dislocation La presse algérienne parle, depuis quelques années, de divergences entre la présidence et les services. En réalité, de telles divergences n'ont pas vraiment de consistance. Politiquement, les services ont les mêmes options que tous les animateurs de ce système. Bien des années plus tard après l'arrêt du processus électoral de l'année 1991, l'Algérie est politiquement toujours bloquée. Le règne de Abdelaziz Bouteflika a porté la corruption à son paroxysme, «tribalisé» (la tribu est devenue une référence) les esprits et installé une religiosité qui empêche toute réflexion logique.
L'opposition politique a également été laminée. "La responsabilité première de cette situation incombe au régime, qui s’est révélé incapable d’évoluer et de s’amender et qui continue de refuser toute démocratisation réelle", estimaient dans une déclaration un groupe de députés du FFS, un parti d'opposition, il y a déjà quelques années. Ces députés avaient fait une analyste juste de la situation ; ils ne s'étaient pas gênés de critiquer l'opposition aussi. « Incapables de prendre en charge le pluralisme inhérent à la société, et donc d’imposer l’alternative démocratique, ils ont fini par perdre toute autonomie et se trouvent réduits à n’être que des instruments au service du pouvoir et de l’islamisme radical », écrivaient-ils.
Les énièmes mascarades électorales du pouvoir algérien du 10 mai 2012 et du 17 avril 2014 n'ont pas touché la Kabylie. La région avait complètement boycotté ce non-rendez-vous avec les urnes. Dans cette région, le MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie) progresse de jour en jour. D'autres régions du pays ne sont pas loin d'une telle revendication. A Alger, une coordination montée par une partie de l'opposition appelle à des élections présidentielles anticipées pour trouver une issue. Mais il n'est pas sûr qu'elle soit entendue par le pouvoir en place, devenu autiste, incapable de comprendre que le pays est au bord de la dislocation. N'ayant organisé aucune élection libre depuis le 26 décembre 1991, le pouvoir cherche un remplaçant au président Abdelaziz Bouteflika.
A Alger, on cite les noms de Abdelmalek Sellal, d'Ahmed Ouyahia, l'actuel et l'ancien premiers ministres et même Saïd Bouteflika, le frère de l'actuel chef de l'Etat.
A bien des égards, le choix de ce dernier signifierait la plongée du pays dans une tourmente encore plus grande que celles qui n'ont pas arrêté de jalonner son parcours depuis son indépendance.
Youcef Zirem
Commentaires (7) | Réagir ?
En terme de gestion de la capitale, il est remarqué une vraie dilapidation des ressources, et en particulier le patrimoine immobilier. À titre d'exemple Hussein-dey manque cruellement de terrains mais pour certains il est toujours possible de trouver solution. Ainsi sur le journal El Watan en page 1, nous lisons "Un terrain cédé à Ali Haddad suscite polémique". Superficie 24000 m2 pour construire un Hôtel. C'est fou ce que cette commune construit comme hôtels, Il est dommage que cette assiette de terrain n'ait pas été destinée à des projets sociaux, infrastructure sportives et autres d'utilité publique. Nos enfants jouent dans la rue, des billards et autres ping-foot dans les coins de rues, les bidonvilles poussent comme des champignons autour de la capitale et dans les grandes villes, je me demande comment les touristes accepter de choisir des hôtes entourés de ces poches de misères. Soyons sérieux, nous avons d'autres priorités.... Les chemins les plus faciles ne sont pas toujours les meilleurs en termes de résultats. Une dernière chose si jamais il se produisait un tremblement de terre à Alger où fuiraient ses habitants si le béton ne laisse plus aucun espace non construit ? Mais enfin l'Algérie est devenue un immense chantier d'affaires pour les meilleurs perchés !!
L’algerie ne pourra jamais se développer sous une colonisation arabomusulmane ;depuis plus de 50ans, elle n’arrive pas à se développer. La raison principale est que libérée par les amazighs appelés "faussement" kabyles et chawis ;des termes impropres dérivés d appellation arabes, elle retombe sous un joug plus destructeur et néfaste, la colonisation arabe.
Hors l histoire des envahisseurs arabes nous apprend qu un vrai paradis tombé entre les mains des descendants de bédouins, ils le transformeront en enfer et en désert. Tamazgha depuis la conquête arabomusulmane reste une zône de sous développement et de conflits, jusqu’à nos jours
Le désert, le bled de leurs ancêtres, les poursuit partout, ils ne cessent de transformer toute la verdure en couleur jaunâtre, la couleur du désert, la couleur des bédouins et de leurs descendants.
L’Algérie, malheureusement et malgré ses richesses naturelles, est un pays fini, terminé depuis qu’elle a tourné le dos à sa vraie identité, à sa vraie culture, à ses vraies racines et depuis qu’elle a importé les us, les coutumes et la religion des bédouins d’Arabie. Ce pays est foutu, il a signé sa propre mort depuis qu’il s’est laissé arabisé, bédouinisé, crétinisé et islamisé. Depuis que les descendants de Mahomet le sanguinaire ont mis les pieds sur cette terre, la terreur et l’anarchie ne l’ont jamais quitté.
Mais rien n’est irréversible, les juifs l’ont fait en Israël, les espagnols en Espagne…Maintenant Israël et l’Espagne sont de grandes démocraties et des pays développés. Imaginez bien le sort de l’Espagne si les descendants de bédouins étaient restés la bas jusqu’aujourd’hui !! Imaginez le sort d’Israël si les juifs n’avaient pas pris la décision de donner un grand coup aux fesses des arabes ….
Il n’y a rien de raciste à dire ces choses-là, c’est culturel et l’homme est le fruit de sa culture et de sa religion. Si la culture et la religion d’un peuple sont mauvaises alors ce peuple sera mauvais. Ça aurait pu tomber sur un autre peuple !!!
L’islam a fait du bédouin un être à part, un être ennemi de la vie, ennemi des femmes, ennemi du beau, ennemi de la nature, ennemi de lui-même (il suffit de voir comment ils s’entretuent entre eux comme au moyen âge), adorateur de l’effusion du sang, tortionnaire, tyran….. comment voulez-vous qu’un être pareil construise un état ou construise la moindre petite chose positive !!! Il n’est fait que pour détruire et il détruira encore et encore.
Les pays de Massinissa et de Jugurtha seront, si on les laisse pulluler et se reproduire comme des lapins sur nos terres, que désert, ruines, désolation, guerres et larmes….