Syrie: l'Etat islamique envahit le camp de Yarmouk, proche de Damas

Une photo de la foule attendant la distribution de nourriture à Yarmouk, le 31 janvier
Une photo de la foule attendant la distribution de nourriture à Yarmouk, le 31 janvier

Les combattants du groupe Etat islamique contrôlent le camp palestinien de Yarmouk, près de Damas, du moins en grande partie. L'offensive s'est déroulée mercredi 1er avril au matin et, selon plusieurs sources, les jihadistes ont pris position dans plusieurs des principales artères de ce camp situé à moins de huit kilomètres du centre de Damas.

Jamais depuis l'émergence de l'organisation Etat islamique en 2013, celle-ci ne s'était autant approchée, les armes à la main, du centre de Damas. L'offensive a été menée depuis une localité voisine du camp. Elle a permis aux combattants de l'Etat islamique de prendre le contrôle d'une grande partie du camp de Yarmouk.

Des centaines de combattants ont lancé une attaque surprise en direction du camp à partir du quartier voisin de Hajar al-Aswad. Ils ont profité de la complicité de plusieurs groupes jihadistes liés au Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, qui leur ont secrètement prêté allégeance. Dans leur progression, ils ont balayé une milice locale liée au Hamas palestinien, appelé Aknaf Beif al-Maqdas. Les combats se poursuivent dans certains points, mais la majeure partie de Yarmouk est tombée entre leurs mains. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau d'informateurs sur le terrain, c'est un groupe proche du Hamas qui tente de résister aux assaillants jihadistes.

L'armée syrienne, qui encercle le camp de trois côtés, a réagi à ce grave développement sur le terrain en bombardant à l'artillerie et avec l'aviation plusieurs secteurs de Yarmouk.

Le camp de Yarmouk est le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie. Avant la révolution de 2011, il comptait près de 160 000 habitants. Il n'en compte désormais plus que 18 000. Resté neutre durant la première année de la guerre civile, le camp avait ensuite pris fait et cause pour la rébellion. Et depuis 2013, ses habitants souffrent de pénuries de nourriture, d'eau et de médicaments, en raison du siège imposé par le régime syrien.

La Jordanie ferme son poste-frontière de Jaber

Cette fermeture est temporaire, la décision a été prise à cause des combats violents qui ont lieu depuis quelques jours entre armée régulière et armée libre de Syrie dans la région sud, rapporte notre correspondante à Amman, Angélique Férat. Plusieurs roquettes sont d'ailleurs tombées sur le sol jordanien. Ce printemps, Damas a annoncé vouloir libérer la ville de Deraa - où les révoltes ont démarré en mars 2011 - et se rendre maître du Sud pour protéger la capitale Damas.

Depuis quatre ans, ce poste-frontière de Jaber a été fermé plusieurs fois quelques jours puis rouvert. Il permet au régime syrien d'exporter des biens comme des biens agricoles ou textiles, et surtout il permet d'importer des produits d'autant plus essentiels que la Syrie fait l'objet de sanctions et que son économie est moribonde.

D'ailleurs, le gouvernement syrien a protesté officiellement à l'annonce de la fermeture de ce poste-frontière. Le poste de Nassib (son nom côté syrien) permet à Damas de mieux respirer et c'est le seul passage sous contrôle du régime au sud du pays.

Mais c'était sans compter une offensive rebelle intervenue dans la soirée ce mercredi. Des groupes, aidés par la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, ont pris mercredi ce dernier point de passage frontalier avec la Jordanie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Quant aux combattants rebelles, avec un nouveau commandement, ils ont juré de repousser l'armée de Bachar, le Hezbollah et d'autres milices chiites en-dehors des limites du gouvernorat de Deraa. La semaine dernière, ils ont pris le contrôle de la ville de Bosra al-Sham.

RFI

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