L'Algérie tranche avec la position prise par les autres pays dits arabes et refuse d'être entraînée par l'Arabie saoudite dans le conflit yéménite. Elle se refuse de participer à la coalition que mène l’Arabie saoudite contre les houthis, une milice chiite soutenue par l’Iran et qui est en train de prendre le contrôle de tout le pays. "Nous prenons acte de la proposition soumise par le Président Abdelfettah El Sissi concernant de telles initiatives au service de l'action arabe commune et de la sécurité dans les pays arabes, de même que nous estimons nécessaire de tirer les bons enseignements à partir des précédentes expériences", a indiqué M. Lamamra dans une déclaration reprise par l'APS, en réponse à une question sur la position de l'Algérie quant à la création d'une force arabe commune.

Ramtane Lamamra a insisté sur la sécurité intérieure avant tout intervention. "J'estime, de prime abord, que tous les maillons de ce système doivent s'enchaîner de manière solide et cohérente. Pour ce faire, il convient de focaliser sur la sécurité et la stabilité dans chacun des pays arabes", a-t-il souligné. "Des mesures préventives doivent également être prises dans chaque pays à part afin de pouvoir construire en son sein une société tolérante et complémentaire où règne justice sociale et bonne gouvernance", a ajouté M. Lamamra.

La position est inscrite dans la constitution algérienne qui n’autorise pas l’envoi d’Algériens sur le théâtre des opérations étrangers. La seule participation algérienne à une guerre hors des frontières remonte à celle menée par la coalition arabe contre Israël en 1973 et qui s’est achevée par une lamentable défaite.

Le ministre des Affaires étrangères a précisé que "L'Algérie n'autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières, mais pourrait toutefois apporter un soutien en logistique au-delà de ses frontières sans pour autant impliquer ses troupes armées", a conclu le ministre.

De nombreux pays participent à cette intervention militaire au Yémen comme l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc ainsi que les pays du Golfe. Cette coalition militaire est pour la première fois menée par l'Arabie saoudite, ce qui a irrité l'Iran.

K. Yacine