Pauvre agriculture algérienne !

La stratégie pour une agriculture efficiente est à trouver.
La stratégie pour une agriculture efficiente est à trouver.

L’agriculture algérienne ressemble à s’y méprendre à un champ d’expérimentation où on a tout essayé, sans jamais parvenir à des résultats probants.

Pourtant, à l’indépendance du pays, les Français avaient bien laissé une terre fertile produisant des quantités astronomiques de fruits, de légumes et de céréales. Aujourd’hui, la Mitidja, fleuron de l’agriculture algérienne jadis, est devenue tout simplement méconnaissable, et dans les hauts plateaux, les rendements des céréales sont tombés si bas qu’il est honteux de les mentionner ici.

S’il est vrai que les gouvernants qui se sont succédé aux commandes de ce pays ne sont pas restés les bras croisés et qu’ils ont tenté, chacun à leur manière, de développer notre agriculture, il est vrai aussi qu’ils n’ont réussi qu’à maintenir ce secteur stratégique dans un sous développement chronique.

Ni la révolution agraire chère à Houari Boumediene, ni la restructuration des domaines autogérés ou la création des EAC et des EAI du temps de Chadli Bendjedid, ni encore moins la politique agricole actuelle n’ont pu être d’un quelconque secours pour les Algériens, classés désormais parmi les plus gros importateurs du monde de céréales et de lait en poudre. Cela dit, une question se pose : qu’ont-ils de plus que nous ces pays qui ont atteint l’autosuffisance alimentaire avant de devenir de grands exportateurs de produits agricoles ? Comme eux, nous avons des terres, d’immenses terres même, et de l’eau. Mais pourquoi diantre sommes-nous alors incapables de relever le défi de l’autosuffisance alimentaire ?

Une chose est sûre en tout cas, ce n’est pas avec l’ANSEJ, l’ANGEM ou la CNAC que nous développerons un jour notre agriculture. Pire encore, aussi bien étudiés soient-ils, sur le terrain, ces dispositifs n’ont fait qu’augmenter le nombre de faux fellahs.

Ne désespérons pas toutefois ! Nos gouvernants sont là pour réfléchir et décider à notre place. Aux dernières nouvelles, ils comptent faire venir en Algérie des ouvriers agricoles étrangers. Qui a dit que nos ministres n’ont pas de suite dans les idées ?

Croisons alors seulement les doigts et attendons que ces ouvriers arrivent et réalisent l’autosuffisance alimentaire en Algérie, pour que nous, très reconnaissants, puissions ajouter une autre réalisation et pas des moindres à l’actif de Fakhamatouhou.

Ahcène Bettahar

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

C'est a cause du desert qui est plus fertile et fait du dumping ! puis une mrre'e d'estomachs qui se nourrissent avec les yeux. Seules les Algeriennes cuisinnent 2 fois par jour !

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Atala Atlale

On arrive M. Bettahar à une triste conclusion, on a tout détruit dans ce beau pays laissé par le colon avec des atouts indéniables, oui on a détruit la paysannerie, nos terres sont devenues la chair à béton, la ruralité s'est imposée dans la cité, elle a hideusement défiguré nos villes, nos campagnes, notre littoral. Quelques colons nostalgiques sont venus revoir leur terre de naissance, ils ont soupiré en déclarant avec amertume, qu'avez-vous fait de la Mitidja, qu'allez-vous manger dans 20 ans ? C'est criminel cette destruction systématique du pays. On dit que "l'ignorant fait contre lui même ce qu'un ennemi ne pourrait faire" !! Tout est à refaire malheureusement et le prix en sera terrible ! Tout se paie surtout la lâcheté, celle d'avoir laissé détruire notre pays arraché de haute lutte par les meilleurs fils d'Algérie !

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