Pour une Association algérienne des cadres du sport (AACS)
La création de l’association des cadres du sport fait débat au sein de la corporation. Tout un chacun est convaincu de sa nécessité et beaucoup la réclame.
En fait, nous assistons depuis des années, impuissants à la déliquescence du sport national, rongé par l’affairisme, les forces incontrôlées de l’argent, la corruption, le népotisme, le clientélisme et le régionalisme.
Le cadre du sport est théoriquement le pilote des politiques de développement du secteur tant sur les plans technique que managérial ; mais se retrouve, à quelques exceptions prés, au mieux à la marge au pire poussé à l’abandon.
L’Algérie du sport ne peut pas se permettre le luxe de dilapider ses ressources humaines ; le sport de haut niveau évolue continuellement et seul un encadrement de qualité pourra répondre à ses exigences.
Autant l’Algérie des années 1970-1980 a mis en place une politique de formation de haut niveau pour dispenser le sport d’élite d’un encadrement de qualité suscitant de grandes espérances et que, il faut le dire, beaucoup de pays développés nous enviaient, autant aujourd’hui des pans entiers de la corporation sont envahis par la démotivation et la colère.
N’en déplaise à certains, les compétences existent ; elles restent intègres, probes et leur marginalisation est moralement inacceptable, économiquement injustifiable et socialement insupportable.
Ceci étant, en dépit de la grande méprise qui s’abat sur les cadres du sport, nous devons reprendre notre destin en main et travailler à leur réhabilitation. Une politique des ressources humaines impliquant le cadre du sport dans les centres de décision constitue la clé à même de répondre aux enjeux cruciaux. Il n’y a pas de sport d’élite sans le cadre du sport.
C’est la fonction d’encadrement qui est en crise .Les cadres du sport ne doivent ni se désintéresser de la gestion du secteur ni s’écarter de leur vocation qui est celle de l’élaboration d’une vision et d’une force motrice pour une refondation du système de gouvernance.
Dans un autre registre, cette politique d’exclusion a fait des ravages dans la corporation. Les attentes en termes d’avantages et de progression de carrières sont très fortes. Or force est de constater que des cadres du sport sont livrés au dénuement, aux maladies sans que la moindre solidarité ne se manifeste. Solidarité… une valeur centrale de notre activité.
La création d’une association pour défendre les intérêts moraux et matériels des cadres du sport est un impératif moral et une nécessité économique. Nous avons le devoir de surmonter toutes les inerties, l’étroitesse numérique ou la fragmentation supposée de la corporation entre autres.
Hamel Abderrahmane
Cadre, magistère en sport
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