Le pétrole termine la semaine sous les 45 dollars le baril à New York
Les cours du pétrole ont chuté vendredi à New York, après un avertissement de l'Agence internationale de l'énergie sur le risque que les capacités de stockage de brut atteignent leur niveau maximum de remplissage aux Etats-Unis.
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a perdu 2,21 dollars à 44,84 dollars à la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent a également chuté, perdant 2,41 dollars à 54,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
La semaine a été très baissière, entre les informations sur l'état des réserves et le dollar super super fort, a commenté Matt Smith chez Schneider Electric. En effet, les échanges sur le pétrole étant libellés en dollar, tout renchérissement du billet vert pénalise les acheteurs.
Le marché est très volatil, les opérateurs sont pleins de doute après s'être cru calés sur un niveau de 45 dollars, ce qui a entraîné une fuite du marché a-t-il ajouté. La chute des cours vendredi a ravivé les inquiétudes sur le fait que les cours pourraient descendre plus bas qu'en janvier (les prix du Brent et du WTI ont respectivement atteint en séance 45,19 dollars et 43,58 dollars le baril en janvier, NDLR) et que le rebond de février n'était qu'un piège pour les investisseurs pariant sur une hausse des prix, a prévenu pour sa part Chris Beauchamp, d'IG.
Les cours du pétrole avaient en effet entamé une phase de stabilisation au mois de février grâce à la combinaison de facteurs comme des températures plus froides dans l'hémisphère nord, des intempéries retardant les chargements en Irak ou au Koweït, ainsi que des perturbations liées aux violences en Libye.
Cependant, l'Agence Internationale de l'énergie a prévenu vendredi que derrière la façade de la stabilité, la phase de rééquilibrage qui a été déclenchée par la chute des prix n'a pas encore fait son temps.
L'agence a pointé du doigt la croissance de l'offre américaine qui a montré jusqu'à maintenant peu de signes de ralentissement, et a attisé les inquiétudes sur la capacité du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) à accueillir plus de pétrole brut.
Peu d'espoir
Même si sur le fond le rapport publié mercredi par le ministère américain de l'Energie sur la hausse des stocks de brut n'avait pas vraiment de quoi surprendre, le fait qu'on parle de plus en plus de la capacité et des terminaux qui se remplissent (...) ce n'est pas bon pour les cours, a commenté Robert Yawger chez Mizuho Securities.
Cependant, a expliqué Matt Smith, quand bien même Cushing serait près de déborder, le brut pourrait encore être stocké près de la côte du Golfe du Mexique, où les cuves ont encore une centaines de billions de barils de capacité disponible.
L'état psychologique des investisseurs est tel que même le point hebdomadaire réalisé par la société de services pétroliers Baker Hughes sur les puits de pétrole américain n'a pu rassurer le marché. Elle a pourtant fait état vendredi d'une nouvelle baisse hebdomadaire de 6,1% du nombre de puits en activité, au nombre de 866 (soit une baisse de 46,2% depuis le pic d'octobre dernier). Cela aurait dû soutenir le marché, a dit M. Smith, mais il y a une perte de confiance du côté de l'offre.
Il ne reste aux investisseurs pariant sur la remontée du pétrole qu'une faible lueur d'espoir: que les prix bas finissent par déclencher les restrictions d'offre qui jusqu'à présent ne se sont pas matérialisées, notait M. Smith. Les opérateurs ont remarqué ces derniers temps que les exploitants avaient trouvé des moyens de faire produire plus qu'attendu des puits en activité. Cela a fragilisé le lien entre nombre de puits et niveau de production.
Du côté de la demande, l'AIE a indiqué qu'elle tablait sur une croissance de la demande mondiale en 2015, grâce notamment à une croissance économique mondiale en légère hausse. Cette prévision reste fragile car l'économie n'a pas encore montré beaucoup de signes qu'elle tirait partie du pétrole bon marché.
AFP
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