Deux scénarios pour l’Algérie de 2025: pays émergent ou sous-développé ?
Que sera l'Algérie dans un peu plus d'une décennie, avec une population qui approchera 50 millions d'habitants ? Gouverner c’est prévoir, il s'agit d'envisager dès maintenant la réalité sans passion, si amère soit-elle. Ici le professeur Abderahmane Mebtoul esquisse deux scénarios. Et vous qu'en pensez-vous ? Comment voyez-vous l'Algérie dans l'avenir proche ? (*)
1.- La première hypothèse porte, sur le statu quo actuel. Soit dépenser sans compter pour une paix sociale fictive éphémères. Ceux qui travaillent actuellement, âgés de 45 ans, auront 60 ans et seront en âge de retraite. Qu’en sera-t-il des caisses de retraies alimentées en grande partie par la rente des hydrocarbures directement ou indirectement où aucune réforme n’est actuellement envisagée et ne risquent-elles pas l’implosion ? Dans le cadre de cette hypothèse, il y a une forte probabilité d'épuisement des réserves de pétrole et du gaz traditionnel, et ce bien avant 2030, les réserves se calculant selon le couple évolution du vecteur prix international, coût, concurrence d’autres formes d’énergies, et par-là des réserves de change.
Parallèlement, nous aurons des besoins croissants (la demande additionnelle d’emplois varierait entre 350.000/400.000 annuellement sans compter le taux de chômage qui va avec) et plus de devises pour importer avec une crise d’endettement dans le cas où la relève des segments hors hydrocarbures ne se serait pas réalisée. Comme conséquence : pas d'attrait de l'investissement tant local qu’étranger, suppression des subventions, chômage croissant, des tensions sociales et une instabilité politique, à l'instar des pays les plus pauvres, et la diplomatie algérienne en berne, sans parler des risque d'intervention de puissances étrangères.
2.- Quant à sa deuxième hypothèse, elle est optimiste Elle se base sur les conditions favorables de développement de l'Algérie qui a d’importantes potentialités pour surmonter la crise multidimensionnelle à laquelle elle est confrontée, pour peu que l’on ait une vision stratégique tenant compte des nouvelles réalités géostratégiques mondiales. Le développement serait fondé sur les piliers de la bonne gouvernance tenant compte des nouveaux défis, tels que la revalorisation du savoir, de l'Etat de droit par la réhabilitation du management stratégique de l'entreprise et des institutions et par une libéralisation maîtrisée grâce au rôle central de l'Etat régulateur, la promotion des segments hors hydrocarbures en réhabilitant l'entreprise créatrice de richesses locale ou étrangère, dans un environnement concurrentiel, loin de tout monopole, dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux car évoluant au sein d' une économie mondiale de plus en plus ouverte.
Devant éviter les débats stériles, l’on devrait s’orienter vers la mise en place d’un nouveau modèle de consommation énergétique reposant sur un Mix énergétique, et l’on mettrait fin à l'instabilité juridique, le manque de cohérence et de visibilité dans la politique socio-économique, le combat contre la corruption qui s'est socialisée , démobilisant toute énergie créatrice, l’intégration de la sphère informelle produit de la bureaucratie et de la logique rentière, évitant la concentration excessive du revenu national au profit de rentes spéculatives destructrices de richesses. L’on favoriserait le dialogue politique, économique et social productif, renforçant le front social intérieur, personne n’ayant le monopole de la vérité ni du nationalisme.
En bref, espérons pour nos enfants que le second scenario se réalise. En ce monde interdépendant, turbulent et instable où toute Nation qui n’avance pas recule forcément, devant refuser les solutions utopiques, il s’agira de privilégier les intérêts supérieurs de l’Algérie loin des intérêts individuels, rentiers. L’objectif stratégique étant le renforcement du processus démocratique tenant compte de notre anthropologie culturelle. L’Algérie de 2030 sera ce que les Algériens voudront qu’elle soit, un pays émergent ou un pays éternellement sous développé.
Dr Abderahmane Mebtoul, analyse et professeur des universités
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Commentaires (4) | Réagir ?
le douctour reve bezaf sur il n'est pas fi bled loin des yeux pres du coeur, les algeriens vont continuer à emigrer bi afia aou bi ssif
Pays émergeant mais sous développé. L'Algérie est un pays comme tous les autres où la fatalité est une science exacte. Rien ne se perd, tout se transforme. Celui qui sera encore là, le constatera Ceux qui seront partis n'emporteront rien avec eux (les mains vides) car l'Homme résonne par l'absurde
Chapitre 18 : 54...... "L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. "
Comment se fait-il que Dieu ayant créé l'univers, chapitre 39 :
62. Allah est le Créateur de toute chose, et de toute chose Il est Garant. " puisse être géné par une situation, ou une de ces choses.