Le chaos sous contrôle, dans quel but ? (II)
Un printemps algérien provoqué par "le soulèvement de la rue" aura plusieurs objectifs. Une Algérie en faillite va se soumettre, comme l’Egypte, aux exigences des membres de l’axe américano-israélo-wahhabite qui parrainent notre cartel de traîtres.
1. Tout d’abord, commençons par l’objectif des parrains membres de l’OTAN.
- L’Algérie en faillite sera amenée à couper le cordon ombilical de l’armement militaire russe. Nous savons tous que les Américains veulent utiliser l’Algérie comme siège de l’AFRICOM – aujourd’hui provisoirement basé en Allemagne. L’Algérie sera alors sous le joug du monde de la finance. Elle reconnaîtra Israël et acceptera l’aumône des Américains (pour la location des bases militaires. payables comme l’Egypte en armement US). Ces bases américaines serviront de tête de pont pour contrôler les pays africains qui recèlent d’importantes richesses naturelles. Quel est l’état d’avancement de ce plan ? Bouteflika a sécurisé la logistique des futures bases militaires américaines, notamment en assurant – grâce à des investissements gigantesques - l’apport d’eau potable et d’électricité transférés d’In Salah à Tamanrasset. Certains prétendent même que BRC a construit les bases militaires au Sud avant d’être dissoute par Bouteflika. La piste d’atterrissage de Tamanrasset est l’une des plus longues au monde, même une navette spatiale peut y atterrir. La France qui dépend de l’uranium du Niger adhère totalement à ce plan.
- La loi sur les hydrocarbures sera remise sur le tapis pour autoriser les compagnies gazières internationales à commercialiser le gaz produit en Algérie. A cet effet, Hassi R’mel, le gisement géant de gaz naturel en déplétion rapide, grâce au sabotage de l’équipe de Chakib Khelil, constituera un excellent réservoir de stockage pour le gaz du Nigeria qui sera commercialisé en Europe du Sud. On comprendra alors l’intérêt porté par Bouteflika au projet de gazoduc transsaharien qui doit relier l’Algérie au Nigeria ainsi que la réactivation très récente du projet de gazoduc direct entre l'Algérie et l'Italie via la Sardaigne. Quel est le degré d’avancement de ces projets ? L’Algérie a déjà financé toutes les études de faisabilité. Les Américains qui ont rédigé le projet de loi sur les hydrocarbures proposé par Chakib Khelil n’auront aucun scrupule pour imposer une nouvelle version.
2. Les objectifs des parrains wahhabites: tout est pratiquement prêt pour l’instauration d’un grand califat dirigé par des salafistes affiliés à l’Arabie saoudite et solidaires d’Israel. Le Daesh est à nos portes. Demain, les avions cargos des émirs qui atterrissent dans le sud-ouest algérien ne seront pas affrétés pour le braconnage des espèces protégées. L’Algérie vit un retour vers le moyen-âge accompagné par une montée de l’inquisition islamiste. En pleine crise de chômage, des artisans sont ramenés de Chine et les terroristes islamistes sont protégés par ceux qu’ils assassinent! (Kafka s’y perdrait). Les chefs islamistes hébergés pour la plupart par leurs parrains étrangers attendent la passation du pouvoir en comptant la fortune qu’ils amassent à partir de leurs activités d’importation.
Le sort de l’Algérie semble lié à un vaste plan d’essence américaine qui s’inscrit dans la durée. Ce projet connu sous le nom "Greater Middle East Initiative" conçu dans les années 90 et exposé par George Bush en 2003 vise au redécoupage d’un vaste ensemble d’Etats du Maroc à l’Afghanistan. On constate que le processus, qui va de la déstabilisation à l’éradication selon les cas, ne concerne que les pays non encore totalement inféodés aux Etats-Unis à qui on prête comme objectifs principaux:
· L’élargissement de leur zone d'influence dans la région pour consolider l’hégémonie d’Israël,
· La réalisation de conditions permettant d’acheminer le gaz du Moyen-Orient vers l’Europe pour tenter de contrer la position dominante de la Russie.
Secret militaire oblige, personne ne connaît le "Quand ?" et le "Comment ?" des manœuvres paramilitaires qui seront dédiées à l’Algérie. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elles mettront en œuvre une alliance entre les pays membres de l’OTAN, y compris la France (qui a rejoint l’Otan en 2009), l’Arabie saoudite et son minuscule appendice qatari et que la politique d’encerclement a déjà commencé à l’Est, à l’Ouest et au Sud de nos frontières.
Note : Le Qatar partage avec l'Iran l'un des plus grands champs gaziers du monde (South Pars/North Dome) qu’il exploite pratiquement seul depuis que les Etats-Unis ont imposé des sanctions internationales contre l’Iran depuis les années 90. Certains pourront en déduire que le Qatar finance la mise en œuvre du plan américain de déstabilisation avec l’argent du gaz volé aux iraniens.
Vers un crash anticipé ?
Bouteflika et ses alliés, pensant bénéficier d’un délai d’une dizaine d’années, ont joué la carte du pays riche qui dépense sans compter et qui se permet le luxe de prêter aux riches (FMI) et même d’aller sauver des industries en Europe par personnes interposées. Probablement manipulés, Bouteflika et son entourage étaient convaincus de continuer à bénéficier d’une aisance financière qui leur donnerait au cours de ce 4e mandat largement le temps d’organiser une succession "consensuelle" et de confirmer progressivement le nouveau modèle politique et économique CCB (Califat, Charia, Bazar).
Il est devenu clair aujourd’hui que le crash aura lieu plus tôt que prévu si la chute des prix du pétrole se maintient en dessous de 70 $/b et cela semble remettre en cause le plan de succession prévu. La baisse des revenus d’exportation va priver le régime de tout son oxygène, ce qui va certainement fissurer l’adhésion des soutiens de Bouteflika.
Si le pétrole stagne à moins de 70$/b, il sera très difficile de cacher la vérité au peuple algérien sur les perspectives d’une crise financière grave.
Le contrôle de la désinformation qui est la principale force du régime (et qui nécessite beaucoup d’argent) sera difficile à maintenir. La moindre étincelle risque de faire descendre la population dans la rue et créer un chaos sans contrôle. Or, la hantise de la mafia, c’est la perte de contrôle. Elle accepte une mission de trahison dans laquelle elle fait tout pour garder ses richesses et surtout pour garantir l’impunité pour ses enfants. A ce titre, il est évident que Bouteflika, à leurs yeux, représente le parfait bouc émissaire et qu’ils lui mettront tout sur le dos. Mais Bouteflika n’est ni courageux, ni idiot. Il n’acceptera jamais d’être confronté à une crise durant son mandat. Je pense qu’il va se donner six mois pour prendre une décision tout en essayant de mobiliser certains pays producteurs pour faire remonter les prix. S'il est convaincu que les prix ne vont pas remonter, Il demandera à son médecin traitant de l’hôpital militaire français de le placer en congé de maladie de longue durée et remettra son tablier au cartel.
Par ailleurs, il est probable que plusieurs acteurs politiques du régime, anticipant l’heure du crash, vont commencer à prendre leur distance avec Bouteflika. Cela ne change rien pour le noyau dur des collaborateurs qui a pris depuis longtemps toutes ses dispositions pour quitter le navire.
Le sort du pays dépend de l’heure du réveil de son peuple bercé par le biberon de la rente pétrolière. Hélas, pour nous qui vivons en Algérie, le temps nous est compté car le compte à rebours s’est accéléré depuis la baisse des prix du brut.
Dans un an au au plus tard, les masques de tous les harkis tomberont, mais je crains que ce ne soit déjà trop tard, notamment pour l’unité du pays.
Sid Kaci
Lire aussi : La théorie du chaos sous contrôle (I)
Commentaires (16) | Réagir ?
merci bcp pour cet article
oui