Le lycée Colonel Lotfi d’Oran: "La poubelle de la direction de l’éducation"
Ce lycée, d’où sont sortis beaucoup de grands noms parmi les politiciens, scientifiques et chercheurs qui font aujourd’hui le bonheur de plusieurs pays du monde et de l’Algérie, se voit d’année en année se détériorer sans que personne au niveau de l’académie ou du ministère ne fasse un geste pour stopper cette destruction, au contraire à chaque rentrée scolaire les enseignants sont confrontés à des surprises soit par la diminution de divisions soit par la suppression de postes pour viser certains professeurs qui crient haut et fort ce phénomène et qui ont été témoins des belles années de ce lycée.
Le syndicat CLA a toujours dénoncé cela à travers ses communiqués nationaux ou régionaux mais la tutelle au niveau national ou régional fait toujours la sourde oreille. Cette fois-ci les enseignants, pour ne pas perturber les examens des enfants ont décidé d’attendre la fin des épreuves pour répondre aux décisions anti-pédagogiques et douteuses des responsables de la direction de l’éducation d’Oran dont toute la ville en en parle sans que la tutelle ne réagisse. Malgré le fait que Madame La ministre de l’Education ainsi que ses conseillers savent tout ce qui se trame au niveau de cette direction, le CLA ne comprend pas pourquoi aucune réaction ni commission d’enquête n’est dirigée vers cette structure. Nous savons ces dernières années que le lycée Colonel Lotfi d’Oran est en train de perdre sa réputation de l’un des établissements phare les plus connus non pas seulement en Algérie mais aussi au Maghreb et en Europe par sa rigueur pédagogique et disciplinaire ainsi que la valeur de son administration, de ses enseignants ainsi que de ses élèves.
Aujourd’hui, voyant la dégradation sur tous les plans de leur lycée, plusieurs grands enseignants connus ont préféré prendre leur retraite anticipée que d’assister à la destruction programmée de leur enfant : le lycée Colonel Lotfi d’Oran. Les enseignants de ce lycée sont dégoutés de voir des arrivistes sans scrupules diriger la direction de l’éducation d’Oran et s’acharner sur l’un des plus grands fleurons historiques d’Algérie et d’Afrique et dénonceront tout haut ce qui se dit tout bas.
Ce lycée reçoit chaque année la visite de plusieurs nationaux ou étrangers ayant fait leurs études dans cet établissement ou ayant entendu parler de sa réputation, tous sont unanimes, ce n’est pas ce qu’ils ont laissé ou ce qu’ils croyaient voir, tous sont partis déçus.
La ville d’Oran aussi en parle, le lycée n’est plus ce qu’il était et nous enseignants de ce lycée sommes d’accord sur ce crime éducatif programmé par la direction de l’éducation d’Oran avec la complicité de certains et nous donnons les explications et preuve que certains ne connaissent pas.
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Ce lycée comprend plus de 1700 élèves avec 104 enseignants, deux surveillants généraux et 10 adjoints d’éducation.
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L’établissement comprend trois étages et un rez-de-chaussée, chaque étage comprend 16 classes (64 salles)
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Les classes de 1ére année sont surchargées, une moyenne de 40 élèves.
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Le nombre de femmes de ménage est très insuffisant pour accompagner les enseignants et l’administration dans leur travail et souvent les salles et tableaux ne peuvent être nettoyés.
C’est dans ces conditions impossible que les enseignants travaillent. Le fleuron de la ville d’Oran à titre comparatif était auparavant encadré par trois surveillants généraux chacun s’occupait d’un étage et par plus d’une vingtaine d’adjoints d’éducation, c’était un rêve d’être fonctionnaire ou travailleur dans ce lycée et les élèves disciplinés, rigoureux se pressaient d’être en classe.
Dans ces conditions les enseignants étaient volontaires pour organiser des sorties pour leurs élèves, les accompagner au théâtre, au cinéma et organier des débats sur plusieurs sujets. Les parents étaient fiers du lycée de leurs enfants et en parlaient entre eux.
Le proviseur du lycée Colonel Lotfi était entendu et respecté, il ne permettait jamais à la direction de l’éducation d’inscrire de force un élève dans cette établissement de peur d’avoir les foudres des enseignants ou de la tutelle qui s’enorgueillie d’avoir un tel établissement, fierté de toute l’Algérie, gare à celui qui touchera à l’intégrité de ce fleuron qu’il fallait garder intacte.
Nous assistons ces dernières années à des décisions de la part de la direction de l’éducation pour élèves sans niveau avec de très basses notes moins de 07/20 de moyenne, âgés, indisciplinés, renvoyés ou venant d’écoles privés dont le parcours était douteux qui étaient dirigés vers ce lycée. Certains parents d’élèves font la loi et choisissent la classe et les enseignants de leurs enfants .
Sans aucune orientation pédagogique ni infrastructurelle l’académie a décidé de créer dans ce lycée une nouvelle branche appelé «sport et études», prévue au début près d’un complexe ou stade sportif pour faciliter les déplacements des élèves qui risquent des accidents vu aujourd’hui l’éloignement du stade d’entrainement.
Cette branche créée au niveau de l’établissement a surpris tout le monde y compris les parents d’élèves car le lycée ne possède pas l’infrastructure adéquate pour ce genre de spécialité qui demande un rapprochement du stade et un horaire spécial que l’établissement ne peut assurer, ceci a totalement désorganisé les emplois du temps des enseignants qui sont obligés d’assurer un enseignement entre 12h30 et 13h30 pour poursuivre jusqu’à 16h30, ce bouleversement a eu comme prévu un effet néfaste sur le rendement sur certains enseignants qui ne pouvaient même pas prendre leur déjeuner.
Cet acharnement de l’académie ne s’est pas arrêté là, dernièrement vu le manque de surveillant général non affecté, d’adjoints d’éducation, d’agents de sécurité, de femmes de ménage le lycée connait une montée de violence inimaginable : agression, vols, destruction de tableaux, de fenêtre, de portes, dispute violente entre élèves, agressions aux alentours du lycée et le comble c’est que lorsque les enseignants et l’administration essayent de limiter ce phénomène la direction de l’éducation s’y oppose. Pourquoi un tel comportement ? Je donnerai içi une preuve flagrante de ce que j’avance. Dernièrement une agression violente d’une élève par sa camarade ou la tentative d’incendier les rideaux d’une classe par des élèves non conscients de la gravité des faits a poussé enseignants et administration à organiser un conseil de discipline pour sanctionner les fautifs et donner un exemple à leur camarade ce qui est un moyen de combattre la gravité du phénomène de violence qui envahit notre société.
Notre chère direction de l’éducation d’Oran vient de surprendre les membres du conseil de discipline ainsi que le staff enseignant en refusant la sanction vis-à-vis de l’élève agressif et en acceptant le changement obligé de lycée des élèves de la même classe qui ont mis le feu aux rideaux d’une classe qui pouvait avoir des conséquences très graves mais en échange ils ont affecté deux autres élèves du lycée de Sidi el Bachir d’une même classe qui viennent de passer en conseil de discipline vers la même classe dont sont issues les deux élèves renvoyés. C’est-à-dire que si la direction de l’éducation d’Oran est obligé d’accepter la sanction proposée par le conseil de discipline du lycée vu la gravité des faits, le lycée est obligé d’accepter en remplacement de ces élèves par des élèves eux même faisant l’objet de sanction même si cette sanction devient promotion. Ce qui démontre l’acharnement de la direction de l’éducation d’Oran sur ce lycée qu’il faut à tout prix détruire.
Pour ne pas perturber les élèves en pleine compositions, les enseignants conscients de la gravité des décisions non réfléchies et orientés de l’académie ont décidé d’organiser dès la fin des épreuves une assemblée générale pour décider des suites à donner à cette affaire, vu que les parents d’élèves ne réagissent pas, vu que la tutelle fait la sourde oreille sur les actions destructives de certains fonctionnaires de la direction de l’éducation d’Oran contre le lycée Colonel Lotfi d’Oran.
Aujourd’hui, pour affecter un élèves au lycée Colonel Lotfi d’Oran dont le parcours est douteux il suffit de passer par l’académie d’Oran et d’avoir une décision signée par les responsables c’est pourquoi pour éviter tout soupçon sur ces affectations il est urgent à la tutelle de déléguer une commission à grande échelle pour vérifier toutes ces décisions car on trouve dans ces décisions des élèves ayant fait plusieurs wilayas ou plusieurs lycées pour aboutir soit au niveau de notre établissement ou dans ceux ou les proviseurs ne refusent aucunes décisions de l’Académie.
Le CLA est en train de faire son enquête pour dénoncer ce réseau inter-lycée et inter-wilaya ainsi que ceux des inscriptions en seconde sans BEM dont tout le monde en parle sans preuves. Le CLA est en train de préparer tout un dossier au niveau de la wilaya d’Oran et sur le nombre incroyable de décisions signées par l’académie pour des élèves faisant plusieurs wilayas ou plusieurs lycées. Il est temps de mettre fin à ce réseau mafieux au niveau de l’éducation que ce soit au niveau de la wilaya ou au niveau national car l’école publique est en danger.
Les adhérents du CLA avertissent la tutelle et les parents d’élèves qu’ils ne seront pas responsable du pourrissement dans lequel veulent les pousser certains fonctionnaires de l’académie. Nous ferons tout pour sauver le lycée Colonel Lotfi d’Oran de ce réseau que les autorités ne veulent pas arrêter car nous ne savons pas où va la complicité.
Le CLA demande aussi au wali d’Oran d’organiser son enquête sur plusieurs dépassements au niveau de l’académie d’Oran qui poussent certains établissements vers le pourrissement. Ce réseau mafieux ne cesse de grandir et a atteint un degré de gravité énorme, sans parler du harcèlement dont sont victime certains travailleurs de l’éducation.
Hakem Bachir
Professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d’Oran
Porte-parole du CLA
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merci