Historique du mouvement de contestation du gaz de schiste en Algérie
Une histoire de mouvement de contestation anti-gaz de schiste en Algérie, qui a débuté un juillet 2012, suite à l'annonce du gouvernement algérien d'explorer deux forages à l'Ahnet qu'on a baptisé Ahnet 1 et Ahnet 2, et ce suite à un contrat signé entre la Sonelgaz et la société italienne ENI, nous avions rédigé et publié une pétition (c'était la première), d'ailleurs celle-ci étant suivie par deux autres qui ont été adressées au chef du gouvernement. A cette époque, le gouvernement algérien ne se basait sur aucune assise juridique pour effectuer de telles activités de recherche, de prospection, d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste, et ce du fait que l'ancienne loi des hydrocarbures ne parlait nulle part ailleurs d'énergies non conventionnelles.
Suite à cela plusieurs journalistes sont entrés en ligne à l'intérieur et à l'extérieur, nous en citons Mohand Bakir du Matindz et du Soir d'Algérie, installé à l'étranger, Mehdi Bsikri, travaillant pour le compte d'El Watan, ces journalistes m'ont beaucoup aidé à faire paraître des articles parlant des méfaits du gaz de schiste dans leurs quotidiens et dans d'autres comme le Matin, etc.
Ils m'avaient mis en contact avec en contact avec l'activiste Kader bien connu sur la scène politique algéroise, le but était de réunir les conditions pour la tenue de la première conférence sur le gaz de schiste, et ce parallèlement à la rencontre Sontrach-Boîtes pétrolières étrangères qui avait eu lieu à l'hôtel, nous nous avons organisé la nôtre dans un lieu très simple qui se trouve au niveau du quartier de Télemly où une cinquantaine de participants étaient présents, entre autres des journalistes, activistes des droits de l'homme et associations.
C'était au début de janvier 2013 que nous avions tenu notre première conférence où nous avions montré tous les méfaits de l'exploitation du gaz de schiste, notamment sa technique d'extraction dite fracturation hydraulique ou "fracking" en anglais, cela avait eu un grand impact médiatique. Quelques jours après, il y a la mise en ligne de notre ami Benata Mohamed du Maroc, juste après la mise en ligne des deux amis tunisiens Hedy Ali et Belghouti Mohamed qui avaient bien animer les réseaux sociaux avec démonstration avec arguments des différents méfaits de l'exploitation du gaz de schiste au Maghreb.
Quand nos amis algérois étaient entrain de mettre en place le CNLC (collectif national des libertés citoyennes), d'ailleurs qui n'avait aucun lien avec le gaz de schiste, nous avec nos amis français, tunisiens et marocains avons travaillé pour la mise en place du collectif euro-maghrébin anti-gaz de schiste (CEMAGAS) qui a eu un très grand écho à travers le Maghreb et la France où plusieurs activistes et associations, voire même ONG y ont adhéré et nous ont permis d'organiser avec l'ONG WAAF, fondation de protection de la flore et de la faune une conférence internationales sur les énergies renouvelables avec l'accord d'une rubrique pour le gaz de schiste à la fin du mois de janvier 2013.
Pour nous militants anti-gaz de schiste maghrébins, la conférence de Rabat était la tribune la mieux placée pour montrer les différentes actions de lutte contre l'exploitation du gaz de schiste, d'ailleurs j'en étais désigné le porte-parole pour parler des trois situations au niveau des trois pays du maghreb, cette intervention a été précédée par la conférence que j'ai donné et qui a été fortement applaudie par le parte-terre qui était composé essentiellement d'experts européens en énergies renouvelables et plusieurs associations d'écologie marocaines et tunisiennes, pour l'Algérie, la participation s'était limité à deux représentants d'association et de club scientifique de la ville de Boumerdès. Un grand et long débat a été enclenché à la suite de ma conférence, à tel point que les responsables de l'ONG WAAF m'ont dit que maintenant leur vision est plus claire par rapport à la question du gaz de schiste.
Site d'Ahnet
Je profite de cette occasion pour dire qu'au niveau de cette rencontre que j'avais appris que le bouclier algérien du programme desertec a été bloqué, donc les deux autres (tunisien et marocain) ont continué à fonctionner jusqu'à l'obtention des premières énergies comme ça était le cas pour la station de Ouarzazet, j'ai eu même l'information que les 07 sociétés allemandes qui travaillaient dans le bloc algérien ont sommées par leur à se retirer, et ce sans justificatifs de taille. De retour au pays je n'ai pas cessé de dire que notre pays est sous embargo par les majors occidentaux afin de pousser l'Algérie coûte que coûte vers l'exploitation du gaz de schiste.
Parallèlement à ces rencontres fleuves, la bataille médiatique a été rude entre partisans de gaz de schiste et des antis qui étaient représentés soit dans le CEMAGAS, soit dans le CNLC d’ Alger. Les organes de presse qui nous prêté main forte ce sont El Watan, Le Soir d'Algérie, le Matin, le Quotidien d'Oran et tout récemment le journal électronique "l'Oranais", ces journaux nous ont, soit accorder des interviews soit carrément fait paraître nos différentes contributions. Sur le plan radio, nous en citons la radio toulousaine qui a été l'un des premiers médias à nous avoir tendu la main. Sur le plan chaînes de télévision, nous avons l'occasion de nous exprimer dans Al Asr, surtout par rapport à la nouvelle loi qui venait d'être adoptée par forcing, car un travail de tout un groupe avait été fait à l'adresse des partis qui nous ont approché, d'ailleurs nous en citons l'alliance verte, le FFS, le FLN, le RND, le PAVD etc. Des personnalités comme si Ali Benflis ont été également contacté en vue d'apporté soutien et aide. D’autres chaînes comme canal Algérie et El Bahia nous également accordé des interviews directe (pour El Bahia) et indirect (pour Canal Algérie pour l'année 2013 et tout récemment).
La bataille autour de l'adoption de la nouvelle loi des hydrocarbures a été rude, puisque nos éléments du CEMAGAS ont été même déplacés au niveau de l'APN (parlement algérien), et ce grâce à l'aide du FFS pour livrer notre vision et expliquer notre position vis-à-vis de l'exploitation de tous les hydrocarbures qui exigent la fracturation hydraulique, donc les non conventionnelles qu'elles soient gaz ou pétrole.
Peu après la conférence de Rabat janvier 2013, cinq autres conférences ont été organisées où des déclarations on été proclamées, tout d'abord celle d'Oujda où nous ne pouvions y assister à défaut de fermeture de frontières, mais les moyens technologiques (internet, fax etc...) nous permis de pallier à ce problème, nous pouvions dire qu'on a été en grande partie derrière la proclamation de la déclaration d'Oujda où pour la première fois nous insistons sur l'arrêt définitif de l'exploitation du gaz de schiste au Maghreb. La deuxième conférence a eu lieu à Oran, et ce grâce au soutien et aide de la ligue des droits de l'homme où nous avions proclamé la déclaration exigeant un moratoire en attendant l'enclenchement d'un débat national sérieux et objectif par rapport à la problématique.
Parallèlement et pour l'histoire, on doit évoquer la rencontre d'Alger qui a été organisée par le CNLC où deux animateurs de taille, en l'occurrence Madame Sabrina Rahimi et Monsieur Zouièche ont donné deux conférences, l'une par rapport à la santé des populations et l'autre par rapport à la technique et validité d'exploitation du gaz de schiste.
Les deux autres rencontres organisées à Tizi Ouzou (Temda) et Bougie (Faculté centrale) constituaient l'apogée et le pic de sensibilisation où les deux amphis alloués à ces deux conférences étaient pleines à craquer et où de grands et longs débats ont été assurés, et ce en vue de donner le maximum d'informations à nos étudiants.
Une autre conférence devait avoir lieu à l'université de Bouira, mais les préparations ont fait défaut, et ce suite aux désintéressements des responsables de la dite faculté. La rencontre de Tunis a permis surtout au représentant du CNLC de participer, le CEMAGAS n'a pu le faire que grâce à la lecture de notre lettre lue par notre ami Benata Mohamed qui a pris beaucoup de son intervention qui lui a été accordé, nous le remercions toujours et à chaque occasion.
La rencontre d'Alès (France) a eu lieu sans la moindre participation algérienne, ni du côté CNLC, ni de celui du CEMAGAS. Le même constat a été fait par rapport à la rencontre de Marseille où des écologistes avaient animé un atelier sur la thématique.
En septembre 2014, une grande rencontre a été organisée par la Sonatrach à l'hôtel Sheraton où cette fois-ci, outre les boîtes pétrolières (habituels partenaires de la boîte secrète), des universitaires ont pu assister, mais il faut le dire, sous des conditions de contrôle et de verrouillage total. La preuve, notre presse était sommée de ne répercuter que les interventions des officiels et des patrons de boîtes pétrolières.
La presse algérienne a été rudement mise sous pression au point où même l'interview qui m'a été accordée par un organe de presse réputé suite à la rencontre de Sheraton n'a pas été à ce jour publié dans les colonnes de ce journal.
Je vais maintenant parler d'une rencontre de taille, c'est elle qui a donné l'impression au gouvernement algérien que tout s'est tassé et que les algériens ne se soulèveront jamais contre l'exécution des deux premiers forages qu'ils comptent les lancer incessamment à In Salah, il s'agit de la deuxième rencontre du Méridien d'Oran organisée par la Sonatrach où cette fois-ci, outres les compagnies pétrolières, on a fait venir d'autres "universitaires", ceux-ci se présentent plus "gentils" et "acquiescents" qui aiment bien manger et être photographiés avec les nababs de la boîte secrète. Celle-ci ayant été organisée deux mois avant le lancement du premier forage-pilote d'In Salah qui a fait déclencher la véritable contestation.
Je dirai la première rencontre du Méridien où on a vu la participation des américains de l'Agence Internationale de l'Energie, cette rencontre a eu lieu juste avant l'annonce des premiers forages d'exploration de l'Ahnet 1 et 2 (juillet 2012), celle-ci ayant constitué l'achoppement et la validation par les américains du gaz de schiste algérien. Donc à retenir deux choses importantes, la première quand les nababs veulent décider une chose très grave, ils viennent se concerter à Oran. La deuxième, et ça me passe à travers, en choisissant à chaque fois la ville d'Oran, c'est qu'ils veulent nous transmettre le message qu'à Oran tout passe, et ce même si c'est grave, donc il faut bien retenir la leçon mes cher(es) ami(e)s.
Fin décembre 2015 arrive où toute une délégation de ministres (de l'environnement, des ressources en eau, de l'énergie etc...) descend à In Salah et exactement au lieu dit Dar Lahmar pour dire aux algériens, voilà on a réussi notre premier puits de fracturation hydraulique et "il n'y a eu pas d’effets", et c'est exactement suite à cela, qu'ont commencé les premiers mouvements de contestation, d'abord au niveau d'In Salah, ensuite dans d'autres wilayas du sud.
Le nord a été lui aussi touché, et ce essentiellement au niveau d'Alger avec surtout le mouvement BARAKET et après à Oran, Bejaia etc.
Pendant ce temps, plusieurs manifestations se organisées, sous la forme de conférence-débat comme celle organisée par Canal Algérie, la conférence organisée par le groupe de citoyens et citoyennes oranais anti-gaz de schiste au niveau du siège de l'association petit lecteur, le sit-in à Alger organisée par le mouvement BARAKATE, le sit-in d'Oran et celui de Béjaia qui a été suivi par une marche à travers les rues de Bejaia.
Des interviews accordées par des organes et magazines comme Reporters, Ennahar, Ech Chaâb, Vice News et TV5 monde (France).
Cher(e)s ami(e)s, l'histoire du mouvement de contestation anti-gaz de schiste continue à nos jours, et nous ne saurons comment ça va être la fin de cette lutte?
Un point important pour les positions des formations et personnalités politiques, nous en citons la plus claire et nette est celle de l'alliance verte, qui d'ailleurs lors du vote de la loi des hydrocarbures, elle a été la seule formation ayant franchement dit non au gaz de schiste, ensuite viennent celles du PST, et comme personnalités nous en citons Ali Benflis, Salhi Naima et j'espère que ma liste soit complétée si j'ai bien omis de citer d'autres partis et personnalités. Et pour les associations, il y a essentiellement RADJ de Bejaia qui a dit non cette fois-ci.
Je pense j'ai oublié de parler des différentes déclarations qui ont été lues à Oran et à Bejaia, j'ai oublié de parler aussi des différentes préparations à l'occasion de la journée du 24 février, journée commémorative de la nationalisation de nos hydrocarbures par l'ancien président Houari Boumediene.
C'est ainsi que se termine mon récit, et je dois présenter mes excuses si j'ai oublié certaines personnes, certains événements. Pour les dates, j'aime bien être corrigé et/ou complété s'il y a lieu lors du relancement perpétuel du débat que nous avions initié depuis en 2011 lors du fameux colloque international de Zéralda sur l'eau, l'énergie et l'environnement qui a été organisé par l'université de Chlef, et dois-je ajouter un élément de taille qu'à cette époque-là, notre cher Professeur Chitour Chemseddine était plutôt favorable à la problématique. Il fallait attendre l'année 2012/2013 pour voir le changement de position, tant mieux pour avoir des talents viennent grossir les rangs d'anti-gaz de schiste.
Je pense que cette contribution représente la première tentative d'écriture de l'historique du mouvement de contestation anti-gaz de schiste en Algérie, où on a remarqué les différentes imbrications de spécialistes universitaires, experts, associations écologiques, partis, personnalités politiques, des intervenants maghrébins, des ONG étrangères etc. Tout ce monde nous doit respect, considération et profonds remerciements, et ce pour tout effort qu'ils ont engagé pour la noble cause qui est le moratoire que nous devons voir un de ces jours comme cela a été dans d'autres pays comme le Canada, la France, l'Afrique du Sud, Scothland etc.
Dr Moussa Kacem
Maître de Conférences à l'université d'Oran (Algérie)
Expert en Environnement
Expert en mines et carrières
Commentaires (1) | Réagir ?
@Mass Kacem - Azul Fellak!
Je vous donne un lien sur la méthode mise en place par le Danemark sur l'exploration du SKIFERGAZ (Gaz de Schiste en Danois), des photos que vous pouvez comparer à ce qui se fait à Dar Lahmar (Axxam Baghyul en Kabyle) pour les deux projets pilotes AH1 et AH2.
http://en. skifergas. dk/nordjylland. aspx
On peut facilement comparer l'amateurisme de l'ENTP (de toute façon les premières victimes du cancer sont les pétroliers de l'ENTP aux mêmes) et le travail professionnel des Danois.
Au Danemark (en collaboration avec Total et une joint venture crée spécialement par les Danois pour le suivi de l'exploration du gaz schiste et même Alum Gaz.
Si vous lisez un l'Anglais on peut facilement faire la même chose chez nous, sauf que nos aveugles d'Alger ne veulent pas voir les choses en face.
Je pense si les choses se sont déroulées dans la transparence, le peuple Algérien va accompagner cette première expérience de l'exploration du gaz de schiste. Pourquoi la précipitation? C'est juste une question d'argent à faire sortir pour les Cies pétrolières et les ristournes pour les cadres et politiciens Algériens tapis dans l'ombre.
J'ai lu tous les rapports sur le gaz de schiste au Danemark, les préparatifs avant toute intervention sur les lieux,, qualité de l'eau, un maillage systématique de toutes les régions et tous les puits sont surveillés en temps réels avec des instrumentations relié par internet à un centre de traitement.
Le Danemark a crée 4 entités sociales qui accompagnent les deux compagnies pétrolières (Total et DK SKIFER GAZ) :
http://en. skifergas. dk/nordjylland/local-liaison-and-dialogue. aspx
Il s'agit de :
1. The environmental factors aredocumented in an environmental Baseline Study (EBS).
2. An environmental impact assessment (EIA)
3. Thesocial factors are documented in a social baseline study (SBS)
4. A social impact assessment (SIA).
Ensemble ils sont chapeautés par ce que les danois appelent the ESIA
the EBS, EIA, SBS and SIA form what is called an ESIA process (environmental and social impact assessment).
Voila les quatre organisme qui surveillent pendant tout le planning du Projet (2010 à 2016) et tout ça pour une maudite somme de 300 Millions DKK et surtout au Danemark, les compagnies doivent avoir au total 7 permis pour pouvoir explorer.
Tous les organismes concernés doivent signés un permis sinon pas d'exploration et chez l'ENTP exploration veut dire production, ce n'est pas la même chose, au Danemark pas d'injection de produits chimiques pour l'instant, jsute les forages verticaux et horizontaux qui sont réalisés.
Chez Nous WALOU comme disait Fellag (lorsque je regarde comment sont posés les produits chimiques, la BENTONITE produite à Mostaghanem (Mosata: Ville, Aghanim veut dire roseau en Kabyle) ce qui fait Mosta Aghanim (ville des roseaux, ça pour l'histoire)) et Maghnia) d'ailleurs est ce que quelqu'un saura nous dire:
Combien l'Algérie exporte de cette matière? Personne ne le saura, elle est le monopole de quelqu'un dont je ne citerais pas le nom de "La société nationale de la Bentonite" dont personne n'a entendu parlé, à vous de trouver des contacts sur VIADEO!
Et pour finir, vous avez deux liens sur la documentation et les rapports sur le SKIFER GAZ au Danemark
http://en. skifergas. dk/shale-gas-in-denmark/economy. aspx
et
http://en. skifergas. dk/who-we-are/library. aspx
RMII (Maitre Ingénieur - Industrie)