"La France n’est pas prête à restituer les archives"

Tayeb Zitouni.
Tayeb Zitouni.

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a annoncé lundi à Alger, l'organisation en mai prochain d'une conférence internationale sur la criminalisation du colonialisme et les souffrances du peuple algérien subies lors de la période coloniale.

"Les archives authentiques de l'ère coloniale se trouvent en Algérie et, par conséquent, la France ne peut nier toutes les atrocités faites aux Algériens pendant la période coloniale tout comme elle ne peut nier la mort de 40.000 Algériens suite aux 17 expériences nucléaires menées dans le Sahara et la destruction de 8.000 villages du fait des plans Challe et Morice", accuse le ministre des Moudjahidine.

Il a précisé que les archives sur la révolution remises par la France et "considérées comme un bien et un droit de l'Algérie, ne dépassent pas les 2%", affirmant que la France n'était pas "prête" à restituer les archives. Le ministre ne lâche mot sur les archives algériennes toujours sous scellés et les tracasseries qu’affrontent les historiens pour consulter certaines archives de la révolution.

L’occasion était trop belle pour le ministre des Moudjahidine afin de revenir ses les déclarations de Saïd Sadi sur le passé de Messali Hadj, Ahmed Ben Bella et Ali Kafi. par des personnalités politiques au sujet du parcours révolutionnaire de certains symboles de la révolution, le ministre des Moudjahidine a qualifié cette attitude d'"atteinte à la révolution", estimant qu'il était "immoral d'accuser ces symboles de trahison".

Le ministre dénie à Sadi les capacités d’écrire l’histoire, car pour notre ministre éclairé, l'écriture de l'histoire relevait de "la mission des historiens et écrivains intègres". Quel sens donner à ce mot intègre si ce n’est que tout historien qui va à contre-sens de la vulgate officie ne peut s’estimer comme intègre.

Dans un élan d’hommage ampoulé, Tayeb Zitouni précise que ces trois hommes "ont consenti de grands sacrifices qui méritent de la reconnaissance". Pour lui "il est donc impensable de mettre en doute le parcours de Messali el-Hadj, Ahmed Ben Bella ou Ali Kafi". Historiens, vous pouvez passer votre chemin, ces trois «historiques» sont intouchables.

D'autre part, M. Zitouni a indiqué que le dossier de la reconnaissance des moudjahidine a été définitivement clos depuis 2002, estimant "impertinent sa réouverture dépassée par les évènements". Le ministre n'évoque pas le dossiers des milliers de faux moudjahidine que Melouk défend depuis des années. A la lumière du silence entretenu sur cette question brûlante, les gouvernements successifs semblent s'accommoder de cette escroquerie historique.

La conférence internationale sur les méfaits du colonialisme qui coïncidera avec le 70e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 "sera une occasion pour démontrer au monde entier les atrocités commises par le colonialisme français en Algérie", a indiqué M. Zitouni au Forum de la chaîne I de la radio algérienne.

Yacine K./APS

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Commentaires (10) | Réagir ?

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hocine amari

Ce n'est pas la France qui n'est pas prete a restituer les archives c'est le systeme algerien qui refuse peur d'etre mis en cause Messieurs les FAUX MOUDJAHID

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ali chemlal

Ce n'est pas la France qui refuse de remettre les archives de la période de la révolution, se sont les nôtres, qui ne veulent pas faire de demande officielle, de crainte que le "pot aux roses" soit découvert, car de 40000 moudjahidines, en 1962, nous sommes passé a million 20000. Il est évident que dans ces archives, l'Algérie découvrira les vrais et les faux moudjahidines, parmi ceux qui sont aux commandes dans le pays. Comme, elle ne divulguera jamais, les détenteurs de comptes devises, surtout en cette période de crise économique. La France, n'a jamais vraiment quitté l'Algérie, elle nous a toujours manipulé et fait pression, sur les gouvernements algériens, notamment Chadli qui était conseillé par Mitterrand, a l' exception du président Zeroual, lequel a refusé de faire allégeance a la France, contrairement a Bouteflika qui se trouve sous sa protection, sans cela, il y a longtemps qu'il serait dégommé.

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