Le pouvoir persiste dans le despotisme, la répression et l’arbitraire
Le Mouvement démocratique et social (MDS) fait une analyse sans concession de la situation politique.
A Laghouat, la justice vient de condamner un groupe de chômeurs protestataires à 6 mois de prison ferme assortis d’un sursis de 6 mois. Le pouvoir fait ainsi la démonstration qu’il n’a ni la volonté ni les ressorts pour résoudre les grands problèmes que lui pose la société de manière pressante : chômage, exploration du gaz de schiste, patriotisme économique, développement, démocratie participative. Le pouvoir tente ainsi de diviser, d’affaiblir, d’isoler et de neutraliser le mouvement de masse démocratique et de rejet d’un système qui apparaît de plus en plus bâti sur une orientation despotique national-libérale. Mais rien n’y fait, le mouvement contestataire des forces vives de la société gagne chaque jour en qualité et en ampleur ainsi que le démontrent les manifestations à In Salah.
Le pouvoir interpellé sur son caractère arbitraire répond par encore plus d’arbitraire. Ces pratiques vident de toute substance les communiqués de la Présidence, du Chef du gouvernement et du Ministère de l’intérieur sur la disponibilité du pouvoir à dialoguer avec la société et à s’occuper de ses problèmes ou avec la classe politique pour élaborer une nouvelle Constitution. Le pouvoir se sent certainement encouragé par les ralliements de forces politiques qui il y a encore peu prétendaient à une autonomie et se présentaient comme les tuteurs de la démocratie, même quand elles ne renoncent ni à l’islamisme ni à la compromission avec l’islamisme ou au compromis avec le despotisme.
Après les attaques scélérates contre la presse et le procès intenté contre une personnalité politique qui polémique sur l’histoire de l’Algérie, le verdict prononcé à Laghouat s’inscrit dans une campagne de répression des forces populaires et démocratiques. C’est ainsi que le jour même où Belkacem Khencha et ses camarades sont condamnés, la wilaya d’Alger signifie au MDS l’interdiction de tenir son congrès. Le pouvoir avance des explications irrecevables pour justifier ce refus et démontre qu’il a choisi de faire régner l’ordre du système. Il apparaît que la diffamation, les pressions sur la justice ou les propres statuts du MDS, dont le pouvoir se fait l’interprète, ne sont invoqués que pour constituer un prétexte et un maillon pour attenter aux droits et libertés.
Le pouvoir va loin dans les signaux négatifs, au moment même où il tolère les provocations de chefs terroristes islamistes qui ont bénéficié de mesures d’amnistie et fait les yeux doux aux forces de l’argent sale qui avancent masquées derrière les revendications de l’ensemble du secteur privé. Dans ces conditions, les forces de la corruption et de la prédation retrouvent confiance, voient conforter leur volonté de conquête, s’efforcent de reprendre l’initiative contre le mouvement social de notre peuple accablé par la cherté de la vie et les inégalités. A l’évidence le pouvoir ne se contente pas du compromis tel qu’il a été reconfiguré ces dernières années. Mais cette démarche n’apparaît être qu’une manière d’éviter des brèches dans le consensus difficilement obtenu au sein des clans du pouvoir dont certains luttent pour échapper aux scandales financiers qui les rattrapent, comme l’affaire HSBC vient encore le rappeler.
Les Algériens n’ont plus qu’à faire le constat amer que la loi algérienne ne sert qu’à interdire l’expression démocratique et à bâillonner la voix du peuple. La condamnation et l’interdiction prononcées aujourd’hui sont en violation de la Constitution et des lois de la République. Le sens du message du pouvoir est clair : nous ne sommes plus dans la même démarche politique et nous écraserons tout sur notre passage pour asseoir notre nouveau compromis stratégique et préserver l’hégémonie des intérêts que nous représentons. En ce qui concerne le MDS, il ne cédera pas. La détermination de notre mouvement n’a d’égal que la justesse de ses positions et la force irrépressible des aspirations démocratiques et progressistes de la société.
Alger, le 11 février 2015
Le bureau national
Commentaires (10) | Réagir ?
Ce qui se passe à Laghouat n'est que le reflet du semblant de justice à l'algérienne ! Condamner des gens qui revendiquent le droit au travail, droit inscrit dans la ou les constitutions, , droit de l'être humain et n, on celui des "pseudo droits de l'homme".
De quel droit ces prétendus défenseurs - au demeurant tous pourris, corrompus et émasculés- de la loi peuvent se targuer de condamner des gens qui ne veulent qu'une chose être respecté en voulant travailler !!!! Pauvre pays ! Pauvre bande de cons formant un gouvernement de ramassis de pouilleux s'attribuant les titres fallacieux d'experts - Personne en Algérie ne peut se targuer d'être expert en quoi que ce soit, aucun n'a les capacités ni le savoir pour prétendre à ce titre, il ne s'agit que d'une escroquerie généralisée faite p
Des dictateurs sans cervelle vident de toute substance intellectuel
Ils peuvent bâillonner les arrêter arbitrairement mais ne bâillonneront pas le peuple