La Ligue arabe, cette coquille vide !
Pour certains pays qui la composent, la Ligue arabe ne sert à rien. On le savait depuis quelque temps, mais le fait a pris encore, plus d’évidence ; il est devenu flagrant après l’agression israélienne contre Ghaza.
Les pays du Golfe qui dominent cette institution ne cachent plus leur volonté de la transformer en instrument des pays occidentaux. Les Palestiniens l’ont bien compris et ils n’ont compté que sur leur action propre et le soutien de nombreux amis, comme l’Algérie, pour faire des pas de géant dans leur lutte. Depuis le 29 novembre 2014, la Palestine est entrée à l’ONU ! Depuis, de nombreuses voix s’élèvent pour dire, haut et fort, qu’il faut quitter la Ligue Arabe incapable d’intervenir en Lybie où elle entretient le chaos, en Syrie où elle soutient, franchement, la rébellion ou encore au Yémen où sa voix ne porte plus.
Le ministre Ahmed-Taleb Ibrahimi, ancien chef de la diplomatie algérienne est de celles-ci ; il estime dans des propos repris par un journal en ligne, "que la Ligue Arabe ne sert absolument à rien et qu’il est temps de tirer un trait ; les arabes, a-t-il dit, sont tombés dans le piège du sectarisme ; on parle maintenant de sunnite, chiïte et autres". L’ancien ministre a souhaité, par ailleurs, que "les dirigeants Egyptiens dont le pays abrite la ligue, fassent preuve de hauteur et dépassent leurs crispations politiques et idéologiques et ouvrent les points de passage pour les Ghazaouis". L’Egypte, faut-il le dire a "phagocyté" cette instance régionale qui est à la solde des pays du golfe et de leurs "alliés" occidentaux. Si l’on excepte l’intermède du Tunisien Chadli Klibi qui avait assuré le secrétariat général de la Ligue arabe pendant la durée où le siège avait été transféré à Tunis suite à ce qui a été considéré comme "trahison" de l’Egypte (Accords de Camp David), cette organisation a toujours été entre ses mains. Il faut aussi rappeler la levée de boucliers de la part des Egyptiens et des autres membres influents, lors du sommet de la Ligue arabe d’Alger, lorsqu’il a été question de réformer cette instance en mars 2005.
Les charges contre la ligue arabe, n’ont pas cessées pour autant ! Le quotidien gouvernemental libyen Al-Chams, par exemple, a rigoureusement dénoncé à la veille de l’ouverture du sommet de la Ligue arabe au Qatar, "la division entre l’Orient et le Maghreb arabe". L’article observe que "les pays de l’Orient arabe sont des membres essentiels alors que les pays du Maghreb arabe sont des membres invités, uniquement, pour atteindre le quorum et remplir les formalités de la réunion et de la charte de l’Organisation". Al-Chams a appelé "les Arabes de l’Afrique du Nord à couper ce lien imaginaire et cette illusion avec l’Orient arabe et à s’attacher au groupe 5+5 (regroupant les cinq pays riverains de la Méditerranée d’Europe et d’Afrique) ; les intérêts au sein de ce groupe, écrit le journal de Tripoli, sont plus clairs, plus concrets, plus transparents et plus solides que les promesses falsifiées de l’Orient arabe et ses engagements qui ne se réalisent pas"
En Algérie, après Taleb Ibrahimi, c’est Louisa Hanoune qui donne de la voix lors d’un meeting tenu à Oran, pour dire que "l’Algérie ne tirerait aucun honneur à rester dans la Ligue arabe "qui a autorisé la livraison d’armes à l’opposition armée syrienne".
Le débat, comme on le constate, est ouvert :
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Faut-il quitter la Ligue arabe qui a vu ses murs se lézarder, sérieusement, qui n’en finit pas de compter ses divergences et qui roule pour les Occidentaux ? La question mérite d’être posée, selon certains observateurs de la vie politique qui estiment qu’il est temps pour notre diplomatie de changer de braquet, pour travailler davantage à l’émergence d’un Maghreb "uni".
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Peut-on aussi et surtout parler de «divisions» entre pays du Machrek et pays du Maghreb ? Oui à croire ces extraits d’un discours politique prononcé par un dirigeant Arabe qui a dit, sans ambages : (…) Il est vrai que ce qui unit les Etats-Arabes est bien plus important que ce qui les divise. Ces pays sont, en effet, unis par la force de l’histoire et de la civilisation, géographiquement, ils se compléteraient, naturellement, grâce aux ressources humaines et naturelles considérables qu’ils recèlent. Quant aux peuples arabes, leur unité est scellée par la communauté de foi, de langage et de culture, et aussi par les liens de sang, de fraternité et de destin partagé. La complémentarité est, certes là, mais peut-on parler d’union, tant il est vrai que chaque pays arabe est bien plus dépendant et tributaire de sa sous-région géographique que son appartenance à une communauté religieuse et culturelle ?
Et puis, culturellement, et en dehors de la langue arabe classique, quel lien pourrait-il exister entre des arabo-amazighs Maghrébins et des arabes-bédouins de la péninsule ? Peut-on dire, réellement, que l’arabe est un ciment, sachant que pas un seul arabe ne parle l’arabe classique dans la vie quotidienne, chacun ayant développé son dialecte, différent d’un pays à l’autre et d’une région d’un même pays à une autre ? (…)
De ce qui précède, on peut s’autoriser à penser déjà que :
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L'unité arabe, depuis le temps qu’on en parle, ne soit qu’une chimère !
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Elle est, très certainement, une nécessité stratégique, mais toutes les nécessités stratégiques ne sont pas, nécessairement, réalisables.
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La Ligue arabe, en l’état, n’est qu’une coquille vide !
Cherif Ali
Commentaires (11) | Réagir ?
Non la ligue arabe n'est pas une coquille vide: elle est remplie de 22 pays, nuls dans tous les domaines qui en auraient fait des nations respectables sur le concert mondial. Aucun de ces pays, en question, ne sait manufacturer un BOULON a moins d'acheter la machine-outil a boulons en Allemagne ou un autre pays occidental. En tant que kabyle et amazigh, j'attends en vain que mon pays devienne ALGERIE ALGERIENNE et non Algerie arabe.
C COMME LA RAU DE NASSER KIF KIF BOURIQUOT