Mère, mon avenir est ailleurs qu'en Algérie !
Si j'ai réussi dans ma vie je le dois en grande partie à mes parents, délaissant leur rêve de côté, et en déposant leur envie à part, ils ont fait de nous ce que nous sommes et non ce que certaines personnes ont voulu qu’on soit.
Et ce n'est pas grâce à notre terre qu’on a pu survivre mais juste grâce à une fatalité qui a voulu que l’on demeure ; c'est la miséricorde divine qui nous permet de survivre, on vie de ce que l’autre s’accorde à nous troquer en contrepartie de quelques pisses noir et pets de nos terres, que hier encore étaient rouge arrosé par le sang de nos aïeux tant cher à nos yeux . On a des visages de jeunes mais un cœur dont la souffrance est en ride, là où je vis, être un homme est devenu un fardeau, une peine à vivre. Désolé mes frères mais mon avenir est ailleurs, s’il y a bien une seule chaîne qui m’attache à ces lieux et qui m’éloigne de la mer, c’est bien les lueurs des yeux de ma mère, s’il y a bien un seul lien qui me reste dans cet endroit et qui m’empêche de narguer les vagues, c’est bien les plissures sur le visage de maman, ce qui me retient de braver les océans et de subir l’ardeur de son air glacial et la ferveur de sa chaleur c’est bien l’éblouissement du sourire de maman, qui me réchauffe ce cœur gelé, ce cœur devenu rocher, où sont venus se heurter tant de cargos, l’optimisme débarqua sur un navire, et reparti sur un pavé.
Nos gourous nous ont appris que la paix et l’apaisement seraient dans le silence et le mutisme, que tout démarche de protestation, de manifestation ou d’expression qui diffèrent de la leur serait un acte antipatriotique, un symbole de trahison dont le fruit sera une fin chaotique, et dramatique pour la nation. Soumettez-vous à nos fouets et on vous laissera survivre, et gare à vous si vous vous hasardez à un acte de rébellion et de révolte. Souffrez mais ne mugissez pas, encaissez les coups mais n’en rendez pas, c’est ainsi qu’on transforma un peuple en un sac de sable, dénié de tout acte de civisme et de responsabilité, dont la seule préoccupation sera comment survivrai-je demain, transformant le peuple en une masse errante que chaque coup de vent emporte vers d’autres profondeurs de l’enfer, et transformant le pays en un bac à sable gigantesque, tantôt pour des attardés qui y viennent à la recherche du trésors enfouit au fin fond de ces terres, tantôt pour des chacals qui viennent renifler la pisse noire et les pets des attardés .
Ces phrases sont un cri d’une peine, de jeunes d’un pays où le futur et le présent se conjuguent au passé. Désolé maman mais mon avenir est ailleurs.
Mecheoud Rami
Commentaires (3) | Réagir ?
On se tourne vers sa mère comme pour ne pas rompre ce cordon ombilical qui vous lie affectueusement à elle, comme pour remonter à la source et boire dans le creux de sa main de cette eau pure qui irrigue vos veines. je voulais dire tant de choses à ma mére qui a tout fait pour me garder auprés d'elle, cette mère qui me parlait beaucoup de houria et de moustaquebel (liberté et avenir) sur cette terre irriguée par le sang de nos glorieux chouhada, cette mère qui m'a gavé a fond d'optimisme et de rêves pleins de rêves pour ce pays, elle me parlait beaucoup du socialisme, de la justice sociale, de l'égalité, de la fraternité, des choses qu'elle avait elle-même entendu de la bouche de nos chouhada qui ont consenti le sacrifice suprême de leur vie pour nous léguer cette indépendance tant chérie. J'aurais voulu raconter tant de choses à ma mére si elle ne m'avait pas quitté si tôt, presque sur la pointe des pieds, j'aurais voulu lui raconter ma peine et ma désillusion d'aujourdhui , j'aurais voulu lui raconter la malvie et le désarroi de la jeunesse de mon pays, j'aurai voulu....
Chaque être humain a le droit d'aller voir si l'herbe est plus "verte" chez le voisin !!! à la seule condition que le voisin lui accorde son acceuil !!!
La déresse de nos jeunes ne succite en vous rien d'autre que ce commentaire mal à propos?Doivent ils aussi vous remercier pour leur avoir donner un laisser passer qui leur permet de préserver leur survivance ailleurs ? Un peu de compassion mon ami !!